Incroyable mais vrai, ceux qui ont perturbé la tranquillité des Maliens particulièrement au Nord du pays sont aujourd’hui à couteaux-tirés. Après l’insurrection du 23 mai dernier, les amitiés ont pris du plomb dans l’aile avec la signature de l’Accord d’Alger. Depuis, les intérêts divergent ou les calculs se chevauchent entre les Salafistes qui soutenaient donc l’Alliance pour le Changement dont les gros calibres sont Yad Ag Ali et Fagaga. En définitive, les amis se tirent dessus, même hier 15 insurgés sont tombés sous les balles du GSPC algérien.
En fait, nul n’ignore les antagonismes entre le pouvoir algérien et les Salafistes, qui sont en Algérie ce que les insurgés sont au Mali. Opposants ou ennemis au pouvoir central en Algérie, les Salafistes ne sauraient souffler dans la même trompette que les insurgés maliens désormais sous influence des autorités algériennes. Le Mali trouve désormais bien son compte dans ces affrontements qui font jaillir la lumière sur les intentions douteuses de l’Algérie.
Au Zénith-Balé, nous n’avions aucun doute quant à l’arbitrage partisan de l’Algérie. Nous l’avions signalé en son temps en soulignant que les membres de l’Alliance pour la démocratie ont la double nationalité : malienne et algérienne. Et qu’ils roulent quelque part pour l’Algérie. C’est cette connivence qui a amené les insurgés du 23 mai à éliminer un baron des Salafistes. Depuis, c’est la guerre ouverte entre les deux tendances, ou disons la chasse ouverte par les Salafistes contre les insurgés maliens. C’est dans cet ordre d’idée qu’il faut situer les accrochages du lundi dernier à Kidal et qui ont fait 7 morts du côté des insurgés maliens. C’est dans la suite logique de ces dissensions qu’il faut également placer les tueries d’hier où 15 éléments de l’Alliance pour la démocratie ont succombé aux balles du GSPC algérien.
De sources proches des combattants algériens, ces derniers se sentent trahis par les insurgés maliens non seulement avec l’assassinat d’un de leurs leaders, mais également pour des questions d’argent. En effet, les Salafistes se seraient engagés à faire transiter au Mali des marchandises (y compris la drogue) à charge pour les insurgés maliens de les vendre contre la somme de 15 millions par voyage pour le GSPC algérien. Ce marché de dupes ne profite plus qu’aux seuls insurgés maliens qui bloquent tout l’argent, d’après les Salafistes.
Par ailleurs, renseignement pris auprès de certaines sources officielles, aucun accrochage ne leur a été signalé hier à Kidal entre le GSPC et les insurgés après ceux du lundi. Cependant, des informations nous parviennent pour dire que même Yad aurait pris la fuite pour se réfugier en Mauritanie. Là-dessus, les jours à venir nous en diront plus.
Mamadou DABO
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