La Coalition citoyenne de la société civile pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale (CCSC/PURN) a procédé, lundi dernier à la Maison de la Presse, au lancement de son projet d’«Appui au renforcement des capacités de la société civile pour le suivi efficace du processus de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, et la mise en place d’observatoires : démembrements de la structure dans les régions du Mali ».
Le lancement du programme s’est déroulé à la faveur d’une conférence de presse animée par le président de la CCSC/PURN, l’ancien Premier ministre, Ahmed Mohamed Ag Hamani, en présence de la représentante de la MINUSMA, Maud Ropars, ainsi que du secrétaire permanent du Haut conseil des Maliens de l’extérieur auprès de la Coalition citoyenne, Mahamadou Camara.
Dans son intervention, la représentante de la MINUSMA a indiqué que la mise en œuvre de l’Accord pour la paix issu du processus d’Alger, reste et demeure la priorité n°1 de la mission de son organisation. A l’en croire, ce projet permettra d’aboutir au renforcement des capacités de la société civile à effectuer un suivi efficace de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale, à travers la mise en place de six observatoires régionaux dans les Régions de Ségou, Mopti, Gao, Ménaka, Tombouctou, Taoudéni et Kidal.
«La compréhension de cet Accord par les communautés permettra de faciliter son appropriation, sa mise en œuvre, son suivi, ainsi que l’accès des populations à des dividendes de la paix », a assuré Maud Ropars. Ceci, a expliqué la responsable onusienne, peut être une amélioration par rapport à la sécurité, la livraison des services de base notamment l’eau, l’électricité, la santé, l’éducation ou encore l’amélioration des structures socioéconomiques.
A sa suite, le président de la CCSC/PURN a, d’abord, fait observer une minute de silence en la mémoire des victimes de la crise que traverse notre pays depuis 2012. Ahmed Mohamed Ag Hamani a rappelé que ce projet et le fruit d’un partenariat entre la Coalition citoyenne et la MINUSMA couvrant initialement la période de novembre 2018 à mai 2019 avec une contribution financière de la MINUSMA de 34,6 millions de Fcfa. Et, a-t-il ajouté, la contribution de la Coalition citoyenne représente environ 20% de celle de la MINUSMA, soit 6,9 millions de Fcfa.
Toujours selon l’ancien Premier ministre, l’objectif du projet est de contribuer à la consolidation du processus de paix en mettant davantage l’accent sur la participation des associations membres ou non de la Coalition citoyenne de la société civile en particulier celles des femmes et des jeunes.
Pour M. Ag Hamani, les chantiers relatifs à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation sont nombreux mais surtout complexes. Il s’agit, a-t-il détaillé, de la révision constitutionnelle, de la réorganisation administrative et territoriale, du calendrier électoral, et des reformes institutionnelles. «Pour relever ces défis, il est impératif d’assurer en tout premier lieu l’appropriation de l’Accord par les populations à travers une véritable et saine communication de proximité, chose qui constitue aujourd’hui le cheval de bataille de la Coalition citoyenne comme l’atteste son plan d’actions prioritaires 2019-2020 », a insisté le principal conférencier.
Les questions des journalistes ont porté essentiellement sur le budget de la Coalition citoyenne, l’étendue de son champ d’intervention, le rôle précis de ses démembrements sur le terrain par rapport à la problématique de l’appropriation de l’Accord pour la paix par les populations. Les préoccupations des journalistes avaient également trait aux rapports entre la Coalition et les structures classiques d’appui à l’Accord pour la paix et réconciliation (le CSA et la CVJR etc). A toutes ces questions, le conférencier a apporté des réponses précises.
Aboubacar TRAORé