Maintenant que le gouvernement a signé l’accord de façade qui lui a été imposé ?
Maintenant que la médiation internationale et « l’ami algérien » ont échoué là où la CEDEAO promettait de belles perspectives ?
Maintenant que les groupes rebelles ont défié le gouvernement, la France, l’Algérie et la communauté internationale en refusant de signer l’accord de paix ?
Le vendredi dernier, le gouvernement a signé l’accord pour la paix et la réconciliation, en présence d’une dizaine de chefs d’Etat et de délégations. Mais la montagne accoucha d’une souris. La paix attendue ? Elle fut renvoyée aux calendes grecques. Les principaux mouvements armés n’ont pas répondu à l’appel de Bamako. Conséquence : la signature du 15 mai fut presque unilatérale. Contrairement aux précédents accords où les belligérants avaient toujours accepté de répondre à l’appel des médiateurs. Ça n’a pas été le cas de Bamako sous la présidence d’Ibrahim Boubacar Keïta. Méfiance ou défiance, les rebelles ont choisi de boycotter le chef de l’Etat. Qui avait promis la signature de l’accord pour la paix à Bamako. Triste constat : l’accord signé à Bamako, n’est accord que par son nom. Un accord implique, de toute évidence, la présence et la signature des principaux belligérants.
La médiation internationale a imposé au gouvernement un accord qu’elle est incapable de mettre en œuvre. Car n’ayant jamais pu convaincre les bandits de la CMA de la nécessité de signer cet accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Ceux-ci (les rebelles) ne cessent de trimballer à la fois le chef de l’Etat, mais aussi la médiation internationale. Car ils n’ont jamais été dans une logique de paix, encore moins de réconciliation. Les actes posés au nord du Mali en sont des illustrations parfaites.
Au moment même de la signature de l’accord de paix, les bandits étaient en train de piller, d’agresser et d’enlever des populations dans plusieurs localités au vu et au su de la Minusma censée protéger les populations. Bintagoungou (cercle de Goundam), Léré (Niafunké) et Ménaka étaient sous les balles des brigands de la CMA, le vendredi. Pas un mot n’a été pipé lors de la cérémonie pour fustiger ces comportements et encore moins prendre des mesures adéquates pour combattre les ennemis de la paix. Le paraphe d’Alger, le 14 mai, est une façon pour la CMA d’amuser la galerie et se moquer de la communauté internationale (France, Algérie et Minusma) qui semble cautionner tous les agissements de ces narcotrafiquants. Qui violent à leur guise le cessez-le-feu ; tuent des civils et de vaillants soldats maliens ; et harcèlent les populations dans l’indifférence totale de la communauté internationale. Qui se limite à de simples condamnations.
Un accord sans la CMA…
Avec la signature de cet accord, pourrait-on s’attendre à une réaction des forces onusiennes ? C’était prévu si toutes les parties avaient signé. Mais avec le refus de la CMA, la donne pourra changer. Et le calvaire des populations pourra bel et bien durer. Et pour longtemps encore. Car aucune date n’a été fixée pour la signature définitive de l’accord de paix. Les rebelles peuvent prendre leur temps. Ils ont mis 3 mois pour parapher. Ils pourront rouler pendant 3 ans la communauté internationale avant de passer à la table de signature. Surtout que la France, l’ONU et l’Algérie vont continuer à les caresser dans le sens des poils. Alors que vaut cet accord sans la signature de la CMA ?
Malgré le niet du Mnla et alliés, IBK tend encore la main « aux compatriotes égarés » afin qu’ils s’engagent dans la dynamique d’une paix définitive. Il a demandé aux chefs rebelles de la CMA de se joindre à lui pour construire le Mali. Vous avez dit AVEU D’IMPUISSANCE ! SI un appel de cœur pouvait emmener ces bandits dans le giron de la République, il n’y aurait pas de rébellion après le pacte national de 1992. Depuis le 21 mai 2014, Kidal ne fait plus partie du Mali. Cette situation n’a que trop duré.
Période intérimaire
Ni la France, ni l’Algérie et encore moins la Minusma ne sont pas dans les dispositions de ramener cette ville et ses occupants dans la République. La seule solution reste la GUERRE. Le chef de l’Eta aura tout intérêt à préparer la guerre qu’à lancer des appels désespérés. Le Mali peut bien reprendre Kidal. Il faut tout simplement récupérer les milliards détournés dans l’achat du Boeing d’IBK et du marché d’équipements militaires. Maintenant que l’accord est signé, il faut penser à sa mise en œuvre pendant la période intérimaire. Qui risque, elle aussi, d’être ensanglantée par l’entêtement des bandits armés.
L’accord prévoit dans ses annexes une période intérimaire qui « prend effet immédiatement après la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, et devant s’étaler sur une durée allant de dix-huit à vingt-quatre mois ». Cette période aura pour fonction de favoriser la mise en place des conditions de nature à réconcilier les Maliens, et à jeter les bases d’un Mali nouveau, démocratique et uni grâce, entre autres, à la promotion de la paix, de la démocratie et de l’acceptation de la diversité culturelle. Elle permettra également d’assurer le retour, la réinstallation et la réinsertion des maliens vivants hors du territoire national ainsi que la réhabilitation des sinistrés.
Voilà entre autres points de l’accord dont l’application permettra probablement de s’en rendre compte de la bonne foi de la médiation. Qui ne pourra obliger le gouvernement du Mali à signer un accord qu’elle est incapable de faire respecter. Le peuple du Mali en jugera.
Idrissa Maïga
Des opportunistes
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