Accord de paix : Jusqu’où les surenchères ?

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Alger : la médiation propose un nouveau document à la signatureMoins de 10 jours après la signature de l’accord dit de paix, le chantage, sur fonds de surenchères et de menaces voilées, a commencé du côté de la CMA qui veut visiblement acculer les autorités maliennes jusque dans leurs derniers retranchements.

Cette coordination vient en effet de rendre public un communiqué dans lequel elle accuse, d’une part, ouvertement la partie gouvernementale de violer l’accord signé le 20 juin dernier. D’autre part, elle informe qu’elle ne tolère plus être la « victime de respect unilatéral d’engagements qu’elle est la seule à respecter ». Quelle sera l’attitude des autorités maliennes face à cette nouvelle situation ? Bamako cèdera-t-il encore au chantage ?

Les bandits de Kidal, regroupés au sein de la Coordination des mouvements de l’Azawad (Cma,) continuent de se jouer de la République. Une République qu’ils savent, sans doute, à cause de l’amateurisme de ses dirigeants et des maladresses de son chef de l’Etat, notamment sa malencontreuse décision d’écarter la Cedeao au profit de l’Algérie dans la médiation avec les groupes rebelles. Ainsi, ceux-ci, fort de soutiens occultes, ont renoué avec ce qu’ils savent faire de mieux : les surenchères.  La preuve ? 9 jours seulement après la signature de l’accord, ils viennent de monter une nouvelle stratégie. Laquelle ? Faire croire à la communauté internationale qu’ils sont les seuls à respecter les clauses de l’accord signé le 20 juin dernier à Bamako. Dans un communiqué publié à cet effet le lundi 29 juin dernier, la commission communication de la Cma charge le gouvernement. Celui-ci est accusé de n’avoir honoré aucun de leurs engagements concernant la mise en œuvre du document intitulé ‘’arrangements sécuritaires pour une cessation des hostilités’’. « …la partie gouvernementale, loin d’honorer ses engagements pris dans le cadre des arrangements sécuritaires les a plutôt flagramment violé en déployant son armée dans la ville de Ménaka où elle patrouille dans la ville et dans ses alentours au moments ou les milices qui lui sont affiliées ont progressé de plus de cent (100) km à l’ouest de Ménaka. Elles ont plutôt intensifié leurs attaques contres les populations qui leur sont hostiles par des actes d’exécution sommaires, vandalisme, braquages et tortures. »

La Cma va plus loin, en incriminant les milices pro-gouvernementales qui d’ailleurs ne pouvaient être épargnées par campagne diffamatoire, quant on sait le Gatia reste l’ennemi juré des bandits de Kidal. Selon le communiqué, la Cma se serait « abstenue, depuis la signature de ces arrangements sécuritaires de répondre à toutes les agressions et provocations des milices contre plusieurs de ses positions et aux attaques et agressions répétées contre les populations civiles ».

Dans cette histoire, le gouvernement et les groupes armés favorables au Mali sont les méchants. La Cma, elle, demeure l’éternelle victime qui, depuis le 20 juin 2015, « continue à remplir ses obligations et respecter toutes les clauses à sa charge dans le seul espoir de voir la sécurité et la paix réalisées dans l’Azawad, au Mali et dans la sous-région ». Ridicule !

 

Bamako cèdera-t-il au chantage ?

L’objectif affiché par la Cma à travers ce communiqué est clair. Il s’agit de maintenir la pression sur le gouvernement afin d’obtenir plus, d’une part. Et d’autre part, gaver la communauté internationale d’alibis pouvant servir de justificatif à d’éventuels agissements de leur part. D’où cette précision : « la Cma tout en déplorant ces agissements…, informe qu’elle ne tolère plus être la victime de respect unilatéral d’engagements qu’elle est la seule respecter…la Cma exige du gouvernement malien qu’il concrétise par les actes sa volonté d’aller à la paix en dépassant les déclarations d’intention et les paroles jamais respectées.» La chanson est connue!

Pour en revenir à la pression sur les autorités maliennes, les leaders rebelles l’exerceront, comme toujours, à travers la communauté internationale. Celle-ci est exhortée à imposer ses règles (si ce n’est les vœux de la Cma) au gouvernement, en ces termes : « les Nations-Unies, la médiation internationale, et l’ensemble des pays de la communauté internationale, garants de la signature de l’accord du 20 juin 2015 et de l’accord sur les ‘’arrangements sécuritaires’’ du 05 juin 2015 d’Alger, sont interpellés afin d’imposer aux forces armées maliennes et aux milices qui lui sont affiliées le retour à leur positions initiales telles que stipulé dans les engagements pris, en attendant le démarrage de la mise en œuvre de l’accord ».

Les dessous de ce communiqué étant connus, reste à savoir si le gouvernement, qui a déjà montré sa faiblesse en acceptant un accord au forceps, va céder?

Dans une interview accordée à Jeune Afrique, Sidi Ibrahim Ould Sidatti, signataire de l’accord au nom de la Cma et non moins secrétaire général du Maa, lève le voile sur les nouvelles ambitions des rebelles: « nous tenons à ce que les choses soient transparentes, dans le cadre d’un partage réel du pouvoir et cela à tous les niveaux. Nous voulons des portefeuilles-clés au sein du gouvernement, comme celui de la Sécurité intérieure, de la Défense, ou encore des Finances et des Affaires étrangères. Nous attendons aussi l’ouverture de postes au sein des services nationaux et régionaux ou encore des représentations diplomatiques à l’étranger ».

Les autorités maliennes, précisément le président de la République, se laissera-t-il encore trimbalé par les rebelles de Kidal ? A quand la fin de cette prise en otage de la République ? Autant de questions qui sont posées.

 

IB Dembélé

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10 COMMENTAIRES

  1. Aux Ban dits de Kidal qui attendent vivement un remaniement ministériel pour occuper des postes clés, je dirai de ne pas se presser. Nous allons sous peu organiser un remaniement Présidentiel pour qu’ils puissent occuper ce poste. Ba tard que vous êtes. Ce que vous devriez savoir c’est que vous aviez parapher et signer un accord pour que l’on puisse vous liquider un à un.

  2. Nous sommes arrivé à un accord tant mieux. C’est déjà ça surtout que la communauté internationale veillait. Mais le comble viens du fait que des individus des rêveurs qui déclarent vouloir détenir les portes-feuilles clés au sein du gouvernement, jugez en vous même ces propos puérils. Je ne ferrais même pas une évaluation de ces humanoïdes. Peut être c’est ce qu’ils ont pu apprendre en Italie quand ils apprenaient les techniques de négociation financé par ceux qui croyaient encore en leur capacité de se montrer digne.

    “Nous voulons les portes-feuilles clés au sein du gouvernement” et cela au détriment de la franche laborieuse du Mali comme si c’est eux les plus méritant, soyons sérieux. Ces moins que rien qui ne vivent que par le trafic de tout genre.

    JE VOUS SIGNALE SIMPLEMENT LES HUMANOÏDES DE TOUT GENRE, PENSEZ SURTOUT A COMMENT VOUS FAIRE PARDONNER PAR VOS MILLIERS DE VICTIMES HOMMES ET FEMMES

  3. L’immensité de l’espace , la nudité du sol , le faible niveau d’occupation humaine sous-tendent la construction de la personnalité du quidam . Il n’est pas sans savoir que le milieu physique dénudé est la zone de prédilection du vent . Il y circule librement . Cet interaction rapporté à l ‘homme , montre aisément que notre monsieur s’affirme par la liberté sauvage . IL n’aime pas être contraint dans ses mouvements ni être limité par des lois , des accords , l’ordre établi .IL vit encore dans le naturel .

  4. Les places à tous les niveaux de la vie doivent se mériter.
    Que cela commence à entrer dans les tètes.
    Après la signature de l’accord, tous les maliens doivent se dire plus jamais ça. Et ça c’est quoi?
    1. Le laxisme
    2. La médiocrité;
    3. La corruption;
    4. Le favoritisme.
    Si nous voulons construire un Mali respecté, nous obligatoirement rentrer dans cette logique de qualité à tous les niveaux.

  5. Lhistoire aura donne raison au fils de dougoukolo konare.
    Oui ibk juste bon pour executer des ordres et non un donneur d ordres car il ne sait ni quelle ordre donnée, ni la priorité entre les ordres ni quand ou a qui donner les ordres..
    Quelqu un qui n a pas pu empecher son fils de faire ce qu il veux peux t il contrarier la volonte de la france ou d adversaires armésieux aguerris que karim?
    Ibk peux rien faire encore pour le mali, voyez le prochain gvt oui le mnla aura bien des minsteres de souveraineté et il fera les nominations au bon vouloir du mnlacma (mouvement national de l algerie pour la conquete du mali)
    L opposition au mali il y en jamais eu, faut pas compter la dessus.la seule personne qui peux nous enlever dans ce mierde de la france c est bien iyad ag ghaly.
    Le mali doit etre le 1er a lui tendre la main, si cellou dalein diallo a pu se reconcilier avec dadis et l amener a se porter candidat c est que le mali peux se rapprocher a l un de ses fils, entre 2 maux je préfère celle qui evite la honte et la separation de mon pays que de vivre une autre facon de l islam.
    Les islamistes, les salafistes ou autres ce sont bien les occidentaux qui les ont cree et s en serventau gre de leur politique a geometrie variable.
    Iyad ne veux aucun morcellement du mali, et ce qui arrange le mali contrairement au mnla qui est un pion de la france.
    Mandemassa ne sait plus que faire et l opposition malienne attend la deconfiture de l etat malien et se présenter ensuite comme la seule alternative quitte a nous trouver devant l irreparable:le partage du mali.

  6. J’accuse l’opposition de ne pas bouger quand ibk incapable lache a diviser et monter les maliens les uns contre les autres le Mali est dénigré par le comportement de ibk qui n’est pas fait pour diriger un état même sa propre famille il a du Mal tout le monde se rappelé de la candidature de son fils pour être député j’ai peur pour mon pays qui ne sera plus comme avant

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