Il s’agit du gouvernement malien, de la plate-forme des groupes d’autodéfense et de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (Cma). Il faut dire que ce texte d’accord à déjà été soumis aux observations et amendements des uns et des autres à trois reprises, avant sa finalisation.
Malgré que la médiation ait prévenu qu’il ne serait plus question d’amender le texte transmis aux différentes parties le jeudi dernier ; malgré tout le temps qu’il a fallu pour parvenir à ce stade des négociation ; malgré les mille et une acrobaties diplomatiques de la part de la communauté internationale en vue d’une issue heureuse des pourparlers ; la Coordination des Mouvements de l’Azawad (Cma) aurait demandé d’ajourner (encore une fois), la séance de paraphe du document, afin de lui permettre de présenter et discuter du contenu du texte avec sa base.
Demande qui fut rejetée avec véhémence par la commission de médiation. Ce qui, du coup, a fait planer un sentiment d’incertitude sur la cérémonie de paraphe; même si Alger a affiché son optimisme. De leurs côtés, la délégation gouvernementale et la plate-forme des mouvements d’autodéfense ont estimé que le texte est bien équilibré et ont accepté de le signer.
Quant à la Coordination des Mouvements de l’Azawad (Cma), elle a tout simplement refusé de signer cet accord, car elle s’est retrouvée coincée entre les exigences de la médiation et sa base qui rejette le texte de l’accord.
Il faut dire que la journée du samedi 28 février dernier a été une journée très compliquée pour la délégation de la Coordination des Mouvements de l’Azawad. Certains parmi leurs délégués ont estimé qu’un mauvais accord vaut mieux que pas d’accord du tout. Ceux-ci se sont dits prêts à parapher le document, cependant que sur le terrain à Ber, Kidal et Ménaka, la base pense tout le contraire et à manifesté sa désapprobation par des marches dans ces localités-ci. Pour la base, il n’est pas question de reconnaître un accord qui écarte l’essentiel des revendications du peuple de l’Azawad.
“Nous sommes venus manifester parce que nous n’acceptons pas le projet d’accord qui est en train d’être signe à Alger. Parce qu’il n’y a pas de fédéralisme et on a reconnu le nom “Azawad” en tant que simple nom. Vous savez que notre révolution a commencé par la revendication de l’indépendance. On nous a demandé de renoncer à cette indépendance et nous avons accepté. Donc maintenant tant qu’il n’y a pas de fédéralisme, nous ne signerons pas d’accord. Nous n’acceptons aucun accord qui ne comporterait pas le fédéralisme. Nous demandons à notre délégation de ne rien signer et de rentrer à la maison. On nous a forcés à prendre l’Algérie pour la médiation, sinon nous savons que l’Algérie est la première ennemie de l’Azawad. C’est surtout la communauté internationale qui nous a forcés la main pour accepter l’Algérie comme médiateur. Les différents accords ont été signés avec l’aval de l’Algérie, mais ils n’ont jamais rien donné”, a confié à Rfi un manifestant membre du Mnla.
Quoi qu’il en soit, le texte finalisé de l’accord a été signé par la partie gouvernementale et six mouvements militaro-politiques du nord. Qu’adviendra-t-il à présent de l’application concrète de cet accord sur le terrain ? Il est évident que la Coordination des Mouvements de l’Azawad (Cma) qui a refusé de parapher cet accord, n’entreprendra rien qui puisse aider à son succès. Tout au contraire, elle est capable de semer des embûches pour faire échouer le processus. Bien sûr, qu’ayant refusé de parapher ce document à Alger, il ne serait pas étonnant que la Cma se refuse à se rendre à Bamako pour la signature de l’accord, prévue dans deux ou trois semaines.
Le Mnla et ses alliés parviendront -ils à tenir tête à toute la communauté internationale qui n’a pas manqué de faire part de son exaspération face à la lenteur des négociations ? En tout cas, Ramtane Lamamra, Ministre Algérien des Affaires Etrangères et président de la commission de médiation a déclaré que “les négociations sont terminées et il est souhaitable que toutes les parties concernées s’accordent avec le texte”. Même son de cloche chez le ministre Français des Affaires Etrangères Laurent Fabius. “Je salue la décision du président et du gouvernement malien de le parapher, et j’appelle tous les groupes du nord à le faire sans délai”, a insisté M. Fabius.
Dans tous les cas, le groupe des rebelles aurait tout intérêt à s’accommoder avec l’accord en le paraphant car, autrement sur le terrain, le groupe d’Autodéfense Touareg Imghad et Alliés (Gatia) a déjà averti de ne lui faire aucune concession en cas de non signature d’accord. Comprenne que pourra. Du côté des régions de Gao et Tombouctou, les populations sont hostiles au Mnla et ses alliés. Même dans la région de Kidal qui est censée être leur fief, toutes les localités ne sont pas sous leur contrôle. On se souvient que récemment ils ont été chassés de trois localités qui sont aujourd’hui sous la coupe du Gatia, dans la région de Kidal. Si la France qui a toujours caressé les groupes rebelles dans le sens du poil venait à les abandonner, du fait de leur trop grande intransigeance, on peut dire que les carottes sont cuites pour eux.
Donc d’ici deux ou trois semaines, délai fixé pour la signature de l’accord de paix, la Coordination des Mouvements de l’Azawad (Cma) gagnerait à se raviser en s’accommodant avec les signataires de l’accord à la mi-mars à Bamako. Il est vrai que les pourparlers inclusifs inter-maliens d’Alger ont trop trainé, mais néanmoins ils ont été salutaires, car le Mali en sort grandi.
Mamadou GABA
Des opportunistes
Ils pretendent parler au nom des populations des trois régions (Gao, Tombouctou et Kidal), nous verrons bien s’ils viendront à Gao et Tombouctou qui ne partagent pas leurs idées fantoches. Donc leur base (leur Azawad) se resume à Kidal. Ils ont une seule base Kidal, sinon la majorité des populations du nord se trouve à Gao et Tombouctou, Pourquoi la communauté internationale perd son temp car Kidal ne doit pas prendre en otage Gao et Tombouctou.
C’est du dilatoire. Et que voulez-vous qu’ils fassent ces larbins du mlna? Ils ont porté sur les fonds baptismaux une république appelée azawad et ils ont subséquemment formé un gouvernement. Qu’ils reviennent dire aux citoyens azawadiens que tout cela c’était du bleuf? Mettez-vous un peu à leur place. Le mieux pour eux, c’est d’organiser des semblantes manifestations contre les accords d’Alger puis ensuite mettre leurs petites queues sous les pattes et venir signer ces mêmes accords à Bamako. Histoire de gagner du temps et pouvoir refourbir leurs armes pour une énième “rébellion”, car ils savent qu’ils ne manqueront pas de parrains en la matière. Le Mali n’a pas que des amis.
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