La multiplicité des mouvements armés et les conflits entre eux risquent d’être une source de blocage dans la mise en œuvre de l’accord de paix signé depuis plus d’un mois. Pour la mise en place du Comité de suivi, des organisations au nombre de 4 sont indexées comme étant à l’origine des blocages.
Même si les discussions informelles continuent, la mise en place du Comité de suivi de l’accord de paix issu du processus d’Alger donne des cheveux blancs à la médiation internationale qui, après trois réunions, peine à mettre tout le monde d’accord sur la structure qui doit suivre et évaluer l’accord signé.
Selon nos confrères de Jeune Afrique, “si le règlement intérieur, le financement et le calendrier de mise en œuvre de l’accord ont été adoptés le 21 juillet dernier, c’est surtout la composition définitive de ses membres qui pose problème. En cause : le ‘forcing’ de quatre groupes armés non reconnus ni par la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) ni par la Plateforme des mouvements républicains du 14-Juin 2014 (pro-gouvernementale), tous deux signataires de l’accord avec Bamako”.
Le magazine panafricain rapporte qu’”au premier rang figure le Front populaire de l’Azawad (FPA), d’Hassan Ag el-Mehdi alias Jimmy Le Rebelle, un ex-colonel de la douane malienne passé ensuite du Mouvement national de libération de l’Azawad, qui revendique être “à la tête de 2 000 hommes armés, dont 60 % sont d’ex-militaires maliens basés dans la région de Gao et de Tombouctou”.
On évoque aussi le Mouvement patriotique pour le salut du peuple de l’Azawad (MPSA) présumé fort “d’environ 300 hommes stationnés à la frontière entre le Mali et la Mauritanie et qui est, lui, une dissidence de la Plateforme”.
En plus de ces deux organisations, on parle aussi de la Coalition du peuple de l’Azawad (CPA), tourmentée par des querelles internes et la Coordination des mouvements des forces patriotiques 2 (CMFP2). Pour avoir signé l’accord de paix le 15 mai dernier à Alger contre la volonté de CMA (qui n’a définitivement signé le texte que le 20 juin à Bamako), ces deux mouvements ont été exclus de la coordination des mouvements rebelles.
Conséquence : “Les membres du CSA (Plateforme et CMA) mettent leur veto à l’application de l’accord, et ne veulent pas intégrer au processus ces quatre groupes qui, selon eux, traînent une réputation de trahison”, a confié une source au cœur de la médiation à JA.
Nabila