Les Maliens ne se sont jamais autant intéressés de la signature d’un accord entre un mouvement rebelle et le gouvernement depuis les années 90. Le pacte national, la flamme de la paix, les accords de Tamanrasset, les accords d’Alger etc. ont été signés par le gouvernement sans le moindre intérêt pour les Maliens de Bamako, de l’intérieur et de l’extérieur. Mais cette fois, l’accord de Ouagadougou fait vibrer la fibre patriotique de nombre de Maliens, du moins chez ceux qui en disposent encore. Assurément, parce que l’unité du pays est mise à rudes épreuves.
Ce qui saute à l’œil nu, c’est le mépris sarcastique dont font montre nos autorités (dans leur tentative d’expliquer l’accord), qui ne comprennent pas le doute de leurs concitoyens. Il est vrai que l’envoyer spécial, le négociateur en chef du président de la République par intérim, Tiébilé Dramé, pense décrocher un bon accord pour le Mali même si l’armée tarde encore, une semaine après la signature de l’accord, à pénétrer dans Kidal et que c’est plutôt des soldats étrangers qui prennent le contrôle de cette localité. Confirmant ainsi le doute et les appréhensions de l’écrasante majorité des Maliens par rapport à cet énième accord dit, cette fois-ci, préliminaire. Donc avant de trouver un autre plus exhaustif et sur mesure pour certainement la création du Touareg land.
Le doute des Maliens est fondé, c’est un doute légitime et positif. C’est un doute en attendant de voir puisque les autorités les ont habitués à des surprises désagréables. L’exemple le plus récent est l’accord d’Alger, signé à l’insu du gouvernement même et des pauvres bouts de bois de Dieu disséminés dans tout le pays.
Alhassane H.Maïga
