Accord de Ouagadougou : Ce que nous reprochons au gouvernement de transition

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Un adage dit ceci : «les années se suivent mais ne  se ressemblent pas ».En 2006, le gouvernement du président ATT  signe un accord avec le groupe  rebelle dirigé par le trio Iyad Ag Ghali, Ibrahim Ag Bahanga et Hassan ag Fagaga ,dénommé « Alliance du 23 mai 2006».La délégation malienne ,dirigée par notre brillant officier général Kafougouna Koné (ministre de l’Administration territoriale et des Collectivités territoriales) avait comme interlocuteur Hama Ag Bibi de l’Alliance du 23 mai 2006.  Cet accord  fut parafé par un ministre algérien.

En 2012, les hostilités reprennent avec les mêmes acteurs de 2006 sauf, Ibrahim Ag Bahanga, mort. Cette fois – ci, au lieu de l’Alliance du 23 mai, ce sont les noms MNLA et Ansar Eddine qui surgissent sur la scène. La suite est connue : saccage successif des garnisons de Ménaka, Tin Zaoutène, Hamachache de Tessalit et Aguel Hoc avec son lot de carnage de nos soldats.

Negociation_MNLAA l’époque des faits, nous avons reproché aux autorités du Mali d’avoir accepté  la signature d’un accord  avec un groupe rebelle  ayant à son actif le saccage de deux camps militaires (Kidal et Ménaka), emportant tout l’armement. La majorité de ces rebelles sont des militaires maliens sous le drapeau. Tout le monde connaît la solution. Ce sont des militaires maliens rentrés en rébellion contre la République, donc c’est la loi qui doit être appliquée dans toute sa rigueur. Notre ministre de l’époque, qui dirigeait la délégation malienne, le général Kafougouna Koné, a dit ceci : «La paix n’a pas de prix».

On comprend bien, la paix n’a pas de prix et c’est la raison pour laquelle que , lui, brillant officier de notre armée, fait d’énormes sacrifices pour son pays, accepte de signer un accord avec Hama Ag Bibi qui serait le chauffeur d’Iyad Ag Ghaly. Ce dernier faisait le thé pour Iyad. La signature d’un préaccord à Ouagadougou nous rappelle celui d’Alger 2006.Les deux représentants du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad) et du HCUA (Haut Conseil pour l’unité de l’Azawad) qui ont posé leur signature à côté de celle de notre ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de l’Aménagement du territoire, le colonel Moussa Sinko Coulibaly(diplômé de l’école militaire de Saint-Cyr), s’appellent Bilal Ag Chérif (pour le MNLA) et Alghabass Ag Intallah (pour le HCUA). Tous les deux sont sous le coup d’un mandat d’arrêt national et international pour les différents crimes commis sur le territoire malien dont le plus macabre est celui d’Aguel Hoc.Bilal Ag Chérif n’est même pas un Malien, parce qu’il ne parle pas la langue de Molière mais celle de Shakespeare. Cela signifie, qu’il n’est pas né au Mali et nous avons des doutes sur sa nationalité malienne.

Le gouvernement de transition aurait dû faire la pression pour signer ce préaccord avec d’autres qui ne sont pas sous le coup de mandat d’arrêt. Maintenant, ça fait deux fois que la République du Mali  se recroqueville devant des criminels et leur tend la main. Beaucoup d’intellectuels maliens ont donné leurs points de vue sur cet accord.

Certains parlent d’arrangement, d’autres parlent de prolongation pour les rebelles pour leur réorganisation. Moi je fais sienne les propos du conseiller spécial du chef de l’Etat, le ministre Tiébilé Dramé. Nous attendons de voir. En premier lieu, nous ne faisons jamais confiance à la politique française, qu’elle soit de gauche ou de droite.

En deuxième lieu, la langue française prête toujours à diverses  interprétations.
En troisième lieu, les groupes rebelles touaregs dans leur majorité jouent toujours à hypocrisie.
Regardez le cas de Hama Ag Bibi. Il  fut un membre de l’Alliance du 23 mai 2006, en 2007, il est élu député à l’Assemblée nationale comme Alghabass Ag Intallah, fils du chef traditionnel des Ifoghas, donc une autorité morale.

En quatrième lieu, les négociations devraient se tenir en dehors de Ouagadougou. Blaise Compaoré, n’est pas un personnage sincère avec le Mali. Il ya bien un lien entre Blaise et les différentes rébellions touaregs de 1990 à nos jours. C’est Blaise le relais des Français et le commis des Français comme les Anglais et les Français sont  des commis expéditeurs  des Américains.

Un exemple, le cas de la Syrie est là. Mais nous comprenons, ceux qui ont financé les groupes touaregs contre leur pays, ce sont eux mêmes qui ont injecté plusieurs milliards de francs CFA dans les caisses du président Burkinabé pour organiser les négociations chez lui et ensuite, entretenir les rebelles dans leur hôtel.

Dieu merci, tous les plans que les comploteurs contre le Mali ont mis en chantier contre notre pays et son peuple sont en train de tomber un à un. Nous l’avions dit et nous continuons de le dire, ils ont leurs plans et Dieu a sa stratégie.
Yacouba ALIOU

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