Signé en deux temps en mai et juin 2015, l’Accord de paix issu du processus d’Alger a célébré son 7ème anniversaire, le dimanche 15 mai dernier. Retour sur le processus qui peine à voir le bout du tunnel.
La mise en œuvre de l’Accord de paix issu du processus d’Alger reste une préoccupation majeure des parties prenantes. Les résultats obtenus sont loin des attentes manifestées par les acteurs signataires du document de paix.
Sept ans après, que retenir de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger signé à Bamako en 2015 ?
En effet, l’espoir né au début de sa mise en œuvre est un triste souvenir. Le Comité de suivi de l’Accord (CSA) a tenu sa quarante-cinquième session ordinaire à Bamako le 5 octobre 2021. A cette réunion, les parties prenantes ont fait des présentations sur les développements intervenus dans la mise en œuvre de l’Accord.
Le constat montre que les espoirs placés dans une relance et une accélération de la mise en œuvre pendant la Transition restent à concrétiser. Plusieurs évènements, dont le coup d’Etat du 14 mai qui a abouti au renversement du premier Gouvernement de Transition, ont introduit des incertitudes et des recompositions qui ont contribué à freiner la mise en œuvre. De plus, l’assassinat de Ould Sidatt, un des chefs de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) et une voix importante au sein du CSA, a créé un choc pour l’ensemble des parties prenantes. En juin 2021, quelques jours après sa nomination, le Premier ministre Choguel K. Maiga, dans les priorités redéfinies de la Transition, a évoqué la relecture « intelligente » dudit Accord et le parachèvement de sa mise en œuvre.
Selon le rapport des observations du Centre Carter, Observateur indépendant de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, pour la période de janvier à juillet 2021, les résultats attendus ne sont pas au rendez-vous.
« La situation quotidienne des Maliens continue de se dégrader, en particulier dans les zones éloignées de Bamako où les services de base sont largement absents, alors que plus de 1.300 écoles demeurent fermées et que le pays compte 350 000 personnes déplacées », souligne le rapport réalisé en 2021, qui ajoute. « Malgré plusieurs accords de cessez-le-feu locaux, les attaques contre les civils dans le centre continuent et celles contre les forces de défense et de sécurité (FDS) sont en hausse. Entre janvier et mai, des attaques attribuées aux Katiba Macina et Katiba Khalid ibn Al Walid dans les cercles de Yorosso, de Kati et de Bougouni ont rappelé que le sud du pays est aussi la cible de la violence ».
Présentement présidé par S.E Boudjemâa Delmi, le Comité de Suivi de l’Accord (CSA) est confronté à la dure réalité du terrain. Sa dernière session remonte en octobre 2021. Face au constat auquel nous sommes aboutis dans la mise en œuvre de l’Accord, des observateurs de la scène nationale estiment que les ambitions nourries lors de sa signature n’ont pas porté les fruits escomptés.
O. Morba