Accord d’Alger : Les incertitudes

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Apparemment, la paix a du chemin à faire pour s’imposer au Mali. Depuis la signature de l’accord en mai 2015, que de rencontres bredouilles tenues. La ville de Kidal échappe de plus en plus  aux autorités centrales de Bamako.

La préoccupation nationale en ce moment précieux est la mise en œuvre de l’Accord de paix signé à Bamako entre le gouvernement du Mali et les différents groupes armés au nord, le 15 mai et 20 juin 2015.

Sur le terrain, le constat est amer, car rien n’est entrepris pour assurer sa mise en œuvre. Les groupes signataires, CMA et Plateforme, se faufilent entre Bamako et les régions Nord du Mali sans qu’il n’y ait véritablement d’actions concrètes sur le terrain.

Du coté de Bamako, on attend la promesse de Hollande à la conférence de l’OCDE où des centaines de milliards ont été promis, dont une bonne partie pour le développement du Nord.

Depuis lors, la France s’éloigne de plus en plus de la question du Nord du Mali, le financement de l’accord n’est plus à l’ordre du jour des préoccupations de François Hollande dans la mesure où son silence est criard et inquiétant.

Quant aux groupes signataires de l’accord, ils semblent avoir d’autres préoccupations surtout dans le cadre du comité de suivi de l’accord qui devient de plus en plus budgétivore. La seule préoccupation des responsables de la CMA-Plateforme est la question du nombre de ceux-là qui siègeront dans le Comité de Suivi de l’Accord. Nombreux sont ceux parmi eux qui ont eu leur part du gâteau.

Selon un observateur indépendant, le fait que l’installation du comité de suivi de l’accord perdure, est le souhait des membres dudit comité. D’autant plus que cela contribue à les enrichir.

La 8ème session est ouverte le lundi 25 avril dernier au CICB,  dont cinq points sont inscrits à l’ordre du jour : l’état d’avancement de la mise en œuvre de l’accord, les discussions sur la durée de la période intérimaire, l’opérationnalisation du Mécanisme Opérationnel de Coordination, le MOC, les patrouilles mixtes et la loi sur les élections.

En fait, il est effarant de constater que le CSA ait attendu un an avant  d’inscrire à son agenda l’état d’avancement de la mise en œuvre de l’accord, sachant bien que rien de concret n’ a été fait sur les grandes préoccupations de la population en ce qui concerne le retour des réfugiés, la santé, l’éducation et l’assistance alimentaire à suffisance.

L’échec du forum de Kidal montre à suffisance la volonté des Kidalois à ne pas aller vers la paix pour redonner la cité des Adrar des Ifoghas à Bamako.

Nombres des Maliens et fins connaisseurs de la crise du Nord disent que la mise en œuvre de l’accord ne viendra pas de Paris ni des Etats-Unis, encore moins de l’ONU. Mais des Maliens eux-mêmes par le biais de la réconciliation.

Mais bizarrement, le ministre en charge de la solidarité et de la reconstruction du Nord Hamadoun Konaté dit avoir investi 4 milliards de FCFA dans le nord du Mali alors que les groupes armés de leur coté nient complètement cette affirmation du ministre.

 

Selon eux, si le gouvernement à investi 4 milliards dans le nord, sur le terrain la population n’a rien vu.

 

Toutefois, le ministre Konaté doit apporter des explications détaillées au peuple pour qu’on sache les domaines où l’argent a été investi.

En tout cas, pour la mise en œuvre de l’accord issu du processus d’Alger, il faut aller au-delà des discours. Il y va de l’intérêt du Mali.

Ousmane Morba

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