Depuis la sortie historique du Président ATT pour expliquer le sens et le contenu de l’accord d’Alger, les soutiens se bousculent au portillon. Mais jamais comme l’ADELPAD (Alliance pour la Défense des Libertés Publiques et l’Avancée Démocratique) à travers son Président Me Alou Diarra, personne n’a aussi illustré les conséquences d’une guerre. Le célèbre avocat fait remarquer que la confrontation n’est pas une solution à une question nationale. Et Me Alou de préciser : « Je souhaite que le Mali ne connaisse pas le jour où la vendeuse de cacahouète au bord de la route regrette la place qu’elle occupe ; que l’impotent qui cherche sa pitance en mendiant devant la mosquée regrette également sa place. Je veux par là dire qu’on ne connaît réellement la valeur de la paix que quand on mesure le drame qu’une guerre peut engendrer. C’est pourquoi le Chef de l’Etat, en choisissant la vie du dialogue, a fait preuve d’une grande hauteur de vue et de sagesse. Entre l’opportunité et l’aventurisme, il a choisi l’opportunité. ».
Lisons plutôt l’interview qu’il a bien voulu nous accorder en additif de la déclaration de l’ADELPAD.
Le Zénith- Balé : Qu’est-ce qui vous a amenés à faire cette déclaration ?
Me Alou Diarra : Comme vous le savez, les événements du 23 mai 2006 à Kidal ont créé une vive émotion au sein de notre communauté nationale dans son ensemble. Dès lors le gouvernement de la République a immédiatement pris des mesures sécuritaires appropriées ; chose que beaucoup de gens ne disent pas. Cependant, malgré l’émotion, le Chef de l’Etat a privilégié la voie du dialogue à celle de la confrontation. C’est une initiative que nous saluons et que nous soutenons fortement, pour la raison qu’aujourd’hui notre pays n’a pas besoin d’une confrontation militaire de quelque nature que ce soit. Parce que le seul combat qui, de notre point de vue, vaille d’être mené, est celui du développement et qui ne peut se faire sans la paix.
Balé : Pourtant certains Maliens optaient pour une solution radicale, notamment celle de punir les insurgés. Qu’en dites- vous ?
Me Diarra : Je dis tout simplement que cela est dû à l’émotion que l’événement a créée dans la population. Que par delà l’émotion, les dirigeants avaient le devoir de choisir la voie la mieux appropriée pour l’intérêt supérieur de la Nation malienne. Et de notre point de vue, c’est celle du dialogue.
Balé : Qu’est-ce que le Mali perdrait ou gagnerait à combattre les rebelles d’une part, à faire la paix d’autre part ?
Me Diarra : Il convient de savoir que toutes les guerres se terminent autour d’une table de négociation, après des pertes immenses, matérielles aussi bien qu’humaines. Alors pourquoi ne pas commencer par négocier, si cela est possible, pour éviter la guerre ? Vous voyez, le peuple frère d’Alger et ses dirigeants, qui, mieux que quiconque, connaissent le prix d’une guerre ont témoigné à l’endroit du Mali leur amitié en nous accompagnant dans la gestion de cette crise. Un des héros de la lutte de libération nationale d’Algérie, qui est aujourd’hui à la tête du peuple algérien, a su par sa sagesse et sa hauteur de vue, ramener la paix dans son pays par des initiatives heureuses de dialogue et de concertation. C’est justement parce qu’il sait que la confrontation n’est pas une solution à une question nationale. Je souhaite que le Mali ne connaisse pas le jour où la vendeuse de cacahouète au bord de la route regrette la place qu’elle occupe ; que l’impotent qui cherche sa pitance en mendiant devant la mosquée regrette également sa place. Je veux par là dire qu’on ne connaît réellement la valeur de la paix que quand on mesure le drame qu’une guerre peut engendrer.
C’est pourquoi le Chef de l’Etat, en choisissant la vie du dialogue, a fait preuve d’une grande hauteur de vue et de sagesse. Entre l’opportunité et l’aventurisme, il a choisi l’opportunité. L’ADEPLPAD invite l’ensemble des Maliens, de tout âge et de tout bord, à faire confiance au Chef de l’Etat, à le soutenir dans la construction d’un Mali fort et prospère.
Mamadou DABO“