Depuis la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale, le 15 mai à Alger, entre le gouvernement malien et les groupes armés de la Plateforme, puis le 20 juin à Bamako avec les ex-rebelles de la coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), on semble se diriger vers une résolution de la crise du Nord. Malgré les couacs qui ont été constatés dans la désignation des membres de la Commission vérité, justice et réconciliation (CVJR), ceux du comité de suivi de l’accord de paix signé et quelques fois, la dégradation de la situation sécuritaire sur le terrain entre les groupes rivaux.
En l’espace de quelques semaines, tout semble aller vite et même très vite au Mali pour une sortie de crise définitive. Les groupes rivaux de la CMA et de la Plateforme deviennent de grands amis en se donnant la main pour toujours. En effet, c’est le 27 septembre que les deux groupes armés se sont retrouvés à Edjerer près d’Anéfis pour accorder leurs violons. Cette rencontre d’Edjerer devrait résoudre pour de bon et durablement les conflits, litiges et différends qui les opposent.
Au terme des discussions, les deux groupes ont décidé de la cessation des hostilités, la mise en place de neuf commissions intercommunautaires, l’élaboration de la feuille de route par la CMA et la Plate forme, la mise en place d’une commission militaire pour les arrangements sécuritaires et la libre circulation des personnes et des biens, la mise en place d’une commission politique pour le suivi des tâches programmées dans la feuille de route, la mise en place d’une commission d’organisation pour les caravanes de sensibilisation et d’information dans toutes les régions du Nord. Et, enfin, la mise en place d’une commission d’organisation de la cérémonie finale à Kidal.
Ce qui laisse préfigure une réelle volonté des deux groupes armés à aller vers une paix durable. Aussi, peu avant ce communiqué signé des mains de Alghaba Ag Intallah, côté Cma, et Hanoune Ould Ali, pour la Plateforme, consacrant leur attente, tombé le vendredi 16 octobre 2015, le conseil des ministres du mercredi 14 octobre a levé le voile sur la composition de la Commission vérité, justice et réconciliation, dont la 1ère vice-présidente est Nina Walett Intallou, un membre influent du MNLA. Par cet acte courageux, le gouvernement du Mali vient également d’honorer un de ses engagements à aller vers la paix. À cela, il faut ajouter la formation du comité de suivi de l’accord de paix dont les règlements intérieurs ont été élaborés.
Notre pays se dirige doucement mais sûrement vers une paix durable tant recherchée. En effet, après trois ans de fermeture des écoles, les élèves ont repris le chemin des classes le lundi 19 octobre, dans la région de Kidal. Et selon l’avis de plusieurs acteurs de la scène politique et de la société civile, la reprise des cours scolaires dans cette localité du pays est l’illustration parfaite que les différentes parties affichent leur volonté réelle de soutenir les actions pour la quête de la paix et la réconciliation nationale. Ce redéploiement de l’administration scolaire à Kidal constitue pour certains la preuve matérielle du retour de la paix dans l’Adrar des Ifoghas. Il appartient donc aux signataires de l’accord de paix de respecter cet engagement.
Au même moment, le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, est en visite d’Etat en France du 20 au 24 octobre au cours de laquelle tous les honneurs lui seront rendus. À cette occasion, la France devrait proposer au Mali une nouvelle aide de l’ordre de 300 millions d’euros, soit près de 200 milliards de FCFA de dons, annonce une source diplomatique française, “une partie substantielle pour le Nord”. Il va s’agir sans doute pour le président IBK et son homologue français de sceller la paix et mobiliser de l’argent pour la reconstruction.
En tout cas, le gouvernement comme les groupes armés (Cma et Plateforme), chacun en ce qui le concerne, affiche sa volonté d’aller vers une paix durable au Mali. Et tout s’accélère pour concrétiser cette volonté manifeste. Maintenant, la seule équation à résoudre reste l’organisation des élections communales et régionales reportées au premier semestre 2016. Toutefois, au regard du déroulement des derniers évènements et leur accélération, tout semble indiquer que le bout du tunnel ne serait plus loin pour la résolution de la crise du Nord.
Fombus
C’est justement au bout du tunnel que ll’on recule chaque fois depuis 25 ans maintenant.
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