Abdoulaye Maïga, un rescapé des combats de Kidal raconte le “carnage”

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L’entrée de la ville de Kidal

“Les assaillants ont d’abord jeté des roquettes dans la salle où se tenait la réunion, tous ceux qui s’y trouvaient ont été arrosés de balles”

 

 

Dans le gouvernorat, ça a été un “carnage”: Abdoulaye Maïga, fonctionnaire à Kidal (nord du Mali) et rescapé des derniers combats dans cette ville entre armée malienne et rebelles touaregs, a cru que sa dernière heure était arrivée.

 

 

Directeur régional du Développement social à Kidal (plus de 1.500 km au nord-est de Bamako), Maïga, explique qu’à ce titre, il ne pouvait pas manquer la rencontre avec le Premier ministre Moussa Mara venu dans la ville le 17 mai avec une importante délégation de Ministres.

 

 

La rencontre se déroule dans une grande salle au gouvernorat quand soudain, à l’extérieur, des affrontements éclatent entre soldats maliens et groupes armés. La délégation venue de Bamako quitte précipitamment les lieux, y laissant les infortunés fonctionnaires, hommes et femmes.

 

 

“Quand la délégation s’est retirée, on a été encerclés. L’un d’entre nous (…), un préfet, est venu nous dire: “Bon, on est encerclés, c’est fini pour tout le monde””, raconte Maïga à l’Afp, s’exprimant mercredi à Bamako en marge d’une rencontre avec le Ministre de l’Intérieur, Général Sada Samaké.

 

 

Les assaillants prennent d’assaut le bâtiment: “ils ont d’abord jeté des roquettes dans la salle” où se tenait la réunion, tous ceux qui s’y trouvaient “ont été arrosés de balles”.

“C’est là où il y a eu le carnage”, poursuit Maïga, le ton calme mais encore sous le choc.

Huit fonctionnaires ont été “froidement abattus”, selon les autorités. Dont le préfet venu annoncer à ses collègues l’encerclement du bâtiment, précise Maïga.

Les assaillants “se sont ensuite dirigés vers d’autres bureaux, là aussi ils ont fait des rafales”, poursuit-il.

Une vingtaine de personnes, dont Maïga, se mettent à couvert “sous un escalier”, se serrant le plus possible dans l’espoir de ne pas être vus des assaillants. Ils sont rapidement découverts et capturés, mais échappent à la mort.

“Je crois, dit-il, que c’est le fait qu’on ait été dans l’obscurité qui, en partie, nous a sauvés. Autrement, nous aurions” été tués.

 

 

TOUTES SORTES D’HUMILIATION

 

Selon un bilan officiel du gouvernement, les affrontements du 17 mai ont fait 36 morts (dont huit militaires) et plusieurs dizaines de blessés.

Une trentaine de fonctionnaires -rescapés du gouvernorat- ont été retenus pendant 48 heures, “pris en otage” selon Bamako, “prisonniers de guerre” pour les rebelles touaregs. Tous ont été libérés grâce à des négociations menées par la mission de l’Onu au Mali (Minusma).

“J’ai vu les éléments du Mnla (rebelles touareg du Mouvement National de Libération de l’Azawad), c’est surtout eux que j’ai vus”, reconnait Maïga, à propos des assaillants.

 

 

Kidal est le fief du Mnla indépendantiste, et le gouvernement central n’a jamais réussi à complètement y reprendre pied, malgré l’offensive lancée en 2013 par l’armée française qui a permis de libérer le nord du Mali de l’emprise de groupes islamistes.

 

 

Bamako affirme que le Mnla avait reçu lors des affrontements de ce début de semaine le renfort de groupes jihadistes et de narcotrafiquants armés, ce qu’ont nié les rebelles touareg.

 

 

Abdoulaye Maïga assure avoir vu “des jihadistes” le jour de sa libération sur le trajet le long de l’aéroport, dont certains “aux pantalons coupés court”, criaient “Allah akbar (Dieu est grand)! Allah akbar!”.

Il n’évoque pas les militaires français de l’opération Serval, dont plusieurs dizaines sont pourtant présents à Kidal.

 

 

Maïga rapporte aussi des conditions de captivité difficiles aux mains des rebelles touareg: otages dépouillés de leurs affaires, séparés, déplacés à plusieurs reprises ou entassés dans une pièce sans aération, sous la surveillance de jeunes combattants, certains visiblement drogués.

 

 

Mais aussi des menaces et des tortures psychologiques: quand les proches des fonctionnaires appelaient sur leurs téléphones portables confisqués, les ravisseurs répondaient qu’ils étaient “déjà morts”. “Moi, plusieurs fois on m’a appelé. Ils ont dit que je suis mort”, révèle-t-il.

 

 

Le Ministre de l’Intérieur Sada Samaké a rendu hommage aux ex-otages, pour avoir “accepté d’aller servir (l’État malien) à Kidal, dans des conditions extrêmement difficiles.”

 

 

“Vous avez subi toutes sortes d’humiliations. Ce qui vous est arrivé est inexplicable et impardonnable”, leur a-t-il dit, avant de remettre à chacun quelques billets dans une enveloppe pour couvrir leurs besoins immédiats.

Source : Afp

Commentaires via Facebook :

19 COMMENTAIRES

  1. Maiga, toi tu es un véritable menteur.
    Tu aurais eu un peu plus de crédibilité en faisant ta déclaration sur BBC . Qu’est ce qui nous montre que tu ne nous as pas raconté une histoire fabriquée de toute pièce?

  2. mr mara a commis une faute grave de gouvernance il s,est sauver de kidal ,et laisser les autres venu a sa rencontre dans les mains des bandits du mnla.pourquoi ne pas demander aux soldats de la mussma ,de tout faire pour eviter un bain de sang ,c,est vraiment de l,amaterissme ,une vie est une vie ,la tienne est la meme que ceux qui ont ete tuer ,c,est un scandal d,etat et dans une democratie l,opposition a parfaitement raison de demander votre demission

    • Il n’y a que la vie de Mara qui est importante celle de nos valeureux hauts fonctionnaires qui malgré tous les risques sont allés au nord pour remplir leur devoir ne vaut rien sinon Mara ne les aurait pas laisser à leur propre sors au gouvernorat entre les mains de l’ennemi , autant le Mali est le dernier pays de la planète autant on doit être admiratif du courage sans limite de ces fonctionnaires , je sais que beaucoup de maliens même contre 20 millions CFA par mois n’auraient pas acceptés de se rendre à kidal pour occuper une fonction, Mara doit partir et ne jamais participer à la gestion de toute chose publique .

  3. Ce lâche et irresponsable Mara doit partir et les familles des victimes doivent saisir la justice pour mise en danger volontaire de la vie d’autrui et non assistance à personnee en danger . Comment convoquer les plus habités autorités régionales et les laisser lâchement au gouvernorat pour sauver votre propre peau , surtout qu’il n’etaient pas 1000 si on compte les morts civils et otages ils étaient (les civils) entre 70 et 100 pas plus , certainement que c’est un coup bien réfléchis je laisse ces hauts fonctionnaires civils comme appât en sauvant ma propre peau pour mettre le feu au poudre , si Mara avait des couilles il aurait dormi au gouvernorat , on s’est battu pendant des mois sur ce même pour faire éclater la vérité par rapport à Sanogo qui était perçu comme un dieu vivant , on fera la même chose que pour Mara et la vérité finirapar triompher .

  4. Kassin , une excellente analyse qui doit servir notre stupide Mansa d’IBK. les Bambaaras aiment dire, que Dieu ne mette pas ton sort entre les mains de tes ennemis…. !!!!

    Aujourd’hui notre sort est entre les mains de rebelles criminels et leurs collabos, nos voisins, a savoir le … Burkina, l’Algérie et la Mauritanie. Cela me donne la chair de poule.

    Nous gardons espoir en Dieu pour aider le Mali a sortir de cet imbroglio dans lequel le laxisme et la médiocrité érigés en système de gouvernance nous ont conduits en quelques années…

    J’ai mal…

  5. Génie Keita 25 Mai 2014

    La France a fait une grosse erreur en s’appuyant sur le MNLA A Kidal ALORS QUE C’EST LE MALI QUI L’A APPELEE POUR LUI VENIR AU SECOURS CONTRE LES DJIHADISTES QUI AVAIENT PACTISE AVEC LE MNLA. DES QU’IL S’AGIT DU MALI ,LE MNLA PACTISE AVEC CES DJIHADISTES. EN S’ACCOMPAGNANT PAR LE MNLA. LA FRANCE A DÛ FOURNIR DES ARMES AU MNLA POUR S’AIDER A COMBATTRE LES DJIHADISTES. SI LES FRANCAIS NE LE SAVENT PAS TOUS CES MOUVEMENTS SONT LES MÊMES ET NE RESPECTENT PAS LEUR ENGAGEMENT. LE SUCCES ACLAME DE L’INTERVENTION FRANCAISE RISQUE DE CONNAITRE SON REVERS A CAUSE DE CETTE ATTITUDE TENDANT A ARMER LE MNLA CONTRE L’ARMEE MALIENNE. QUOIQU’IL EN SOIT MALGRE LES PRETENTIONS DE CERTAINES DIPLOMATIES OCCIDENTALES CETTE FAVEUR ACCORDEE AU MNLA VA ECHOUER CAR N’IRA PAS LOIN ET CEUX QUI ONT CREE CETTE FAVEUR REPONDRONT TÔT OU TARD DE LEUR FORFAITURE ET LA FRANCE NE SORTIRA JAMAIS GRANDI. IL APPARTIENT AUX AUTORITES MALIENS DE TIRER TOUTES LES CONCLUSIONS ET QUOIQU’IL EN SOIT KI

  6. La faute a qui? l’armée malienne croyait avoir affaire à des troupes quelle pouvait defaire facilement et elle est tombé sur des plus forts qu’eux. alors ils ont abdiqué. personne ne leur a demande dengager des combat et il s ont été battus maintenant ils negocie un cessez le feu cest normal maintenant ils ont perdu la guerre et leur honneur devant ces rebels; ni la france ni la munusma n’est responsable si les gens negocient des sorties de crise pacifique il engagent un guerre cest normal que les forces etrangeres vous regarde faire; cest sur que cela ne se reproduisera plus et des fois malheur est bon je suis sur que cest la fin de la guerre au mali

  7. Je suis désolé mais c’est la deuxième fois que l’armée détale devant les islamistes c’est déshonorant je ne sais comment regarder mes frères sénégalais j’ai vraiment honte
    Le problème c’est l’armée il faut une formation de très longue durée et que l’armée ne serve plus a être la vache laitière à ses officiers et ministre Savez que l’armée concentre le plus au monde d’officiers supérieurs ça c’est un véritable problème plus qu’une armée mexicaine
    Le problème c’est pas les armes c’est dans la tête si on nous donne l’arsenal de l’armée américaine nous gagnerons même pas un bataillon de fourmis laissons derrière cette fierté déplacée et remettons nous au travail.ATT avez raison il y avait pas un problème d’armes mais de mental

  8. Le mali n a jamais connu un president aussi nul comme ibk et son premier ministre nul sur tous les plans vraiment j ai mal oh mon dieu ,j ai jamais aime la politique de ce monsieur depuis 1994 jusq a maintenant ,aulieu d acheter un avion a 18 milliards tu devais acheter des armements des Migs pour ton armee mais helas .Oh le mali mon cher pays pourquoi tu souffre tant et pourquoi des dirigeants nulards ont la chance d acceder au pouvoir .Ibk et mara l histoire vous jugera et les orphelins de ces morts ne vont jamais vous pardonner,Att a ete meme mieux q toi le soit disant bourgeois

  9. le président de la république et sont PM MR MARRA ils sont bien réagis;et moi en tant que malien je suis très fier alor arretons de jeter la faute sur quelqu’un,bravo,bravo a nos soldats et a nos gouvernement,et toute mes condolèances a nos soldats tombé.kidal c’est le mali y restera.

  10. ce Maiga est plus qu’un menteur il vol au secours des troupes du koteba FAMA EN DISANT QU’IL A VUE DES DJIHADISTE A KIDAL POUR MASQUER LA HONTE LES DJIHADIST SONT DES HOMMES COMME VOUS VOUS N’AVEZ PAS HONTE 2300 SOLDATS CHASSER COMME DES RONGEURS ET POURTANT CE MARA QUI DECLANCHER LES HOSTILITER EN DISANT QUE LE MALI EST EN GUERRE ET QU’IL FAUDRA DONNER UNE RESPONSE CINGLANTE VOUS ALLEZ PASSER VOTRE VIE A FUIRE VOUS ETES DES LACHES

  11. J ai mal
    J’ai mal au plus profond de mon âme
    J’ai mal de l’irresponsabilité de nos autorités
    J’ai mal parce que j’ai été humilié
    J’ai mal parce que j’ai perdu mes frères
    J ai mal parce que j’ai perdu mes cousins
    j’ai mal parce que j’ai mes pères
    j’ai mal parce que j’ai perdu mes maris
    J’ai mal parce que j’ai perdu mes fils
    J’ai mal parce qu’ils sont morts pour rien
    J ai mal parce qu’on nous dit pas la vérité
    J’ai mal parce que le mal a été fortifié et légitimé comme il ne l’a jamais été depuis notre indépendance
    Et on nous demande l’union sacrée autour de qui ou quoi ?.
    La gestion d’un pays c’est le concret et non les mots.
    j’ai mal parce que on cherche un bouc émissaire.
    J’ai mal parce que j’ai été humilié comme je ne l’ai jamais été dans toute ma vie.
    J ai mal parce qu ils ne reconnaissent pas leurs erreurs.
    J’ai mal parce que le ridicule ne tue au Mali.
    J ai mal parce qu’on pouvait mieux faire
    Prions pour le Mali.

  12. Échec sur toute la ligne IBK-Mara

    Le Mali est confronté depuis l’indépendance à un problème d’irrédentisme touareg au nord de son territoire.

    Ce problème est l’épine au pied des dirigeants maliens de 1960 à 2014.

    Le président Modibo en moins de 2 ans a pu mettre une armée malienne sur place, remercier l’armée française et faire face à la rébellion touareg de 1963.

    Moussa Traoré, malgré les carences avérées et les frasques du CMLN a dû préserver l’armée et a pu faire face à trois guerres contre la Haute Volta (1976) et le Burkina (1985) le nord en (1990).

    En 1991, ATT après les événements de mars 1991, a accepté les termes des accords de Tamanrasset fraîchement signés par le régime de Moussa Traoré avec les groupes armés touareg et arabes du nord.

    La différence entre la rébellion des années 1963 et celle de 1990 c’est qu’en 1990 les rebelles réclamaient du développement et non l’indépendance alors qu’en 1963 ils protestaient déjà contre leur appartenance au Mali.

    Ce que le président Modibo n’a nullement toléré et qu’il a sévèrement réprimé.

    La génération ATT avait donc une autre vision pour le problème du nord.

    Pour faire simple, la théorie ATT se résume à dire que si nous entamons les actions de développement au nord et si nous laissons la gestion du nord aux nordistes on aura la paix avec les touareg et les arabes du nord.

    Cette vision s’est matérialisée par la signature du pacte national par ATT en 1992 et qui en plus du désengagement de l’armée (déjà acté dans les accords de Tamanrasset de 1991 sous Moussa Traoré) donne un “statut particulier” aux régions du nord.

    Alpha, après ATT, a accepté le principe et a travaillé avec ce pacte national en procédant à la flamme de la paix à Tombouctou et à l’intégration des ex combattants touareg et arabes dans l’armée et dans les administrations maliennes.

    À l’époque Moulaye Ag Erlaf a séjourné longtemps dans les gouvernements dans années 1990 et le Haut conseil des collectivités locales a dû être confié à un nordiste jusqu’à nos jours.

    Ce pacte s’il a réussi à faire taire les arabes du Mali qui ont abandonné, de fait, la lutte armée contre le Mali, il a créé dans son application la colère de certaines tribus touareg en particulier les Ifhogas d’Iyad Ag Ghali.

    Pourtant ATT avait tendu la main aussi à Iyad en le nommant conseiller diplomatique mais celui s’estimait lésé par rapport Gamou un touareg de la tribu touareg des Imghas.

    Les touareg de la mouvance Iyad Ag Ghali reprirent les armes en 1994 car estimant que ni les accords de Tamanrasset ni le pacte National n’ont été pleinement et fidèlement appliqué par l’état malien.

    En 2006 et 2009, c’est au tour d’Ag Bahanga et ses alliés et lieutenants de reprendre les armes contre le Mali malgré le accords d’Alger de 2006 qui instituait des “unités spéciales” de sécurité dirigées par les ressortissants du nord.

    Et à chaque fois c’est l’Algérie voisine qui joue la médiation.

    Elle fut secondée par Kadhafi qui intervenait constamment pour calmer les ardeurs du bouillonnant Bahanga.

    ATT a cherché en vain la combinaison gagnante de la paix au nord en faisant premièrement confiance aux groupes armés qui y sévissaient et qu’il invitait régulièrement à Koulouba dans une logique de dialogue dont il mettait toujours devant l’option militaire jusqu’à friser le laxisme.

    Mais au cours de sa longue période de promotion du dialogue à tout prix, il a oublié que l’armée malienne périclitait.

    Le laisser-aller et la facilité qui a gagné le Mali de l’ère démocratique était encore plus accentué dans l’armée ou le gain facile et les galons de complaisance ont pris le dessus sur la vocation et le sens de service des soldats et des officiers pour la nation malienne.

    Du recrutement à l’avancement en grade, ce n’était plus le mérite qui prévalait dans nos centres d’instruction et dans nos garnisons.

    Et comment pouvait-il en être autrement dans un pays ou la corruption, le népotisme et l’affairisme sont la règle acceptée par tous et où la l’intégrité et la rigueur au travail et dans la vie sont une anomalie décriée par tous?

    L’armée malienne et plus particulièrement l’armée de l’air et l’école malienne ont été les plus grandes victimes de ce gâchis de l’ère démocratique au Mali et ça continue malheureusement même ce matin.

    En 2012 avec la crise en Libye et le retour des combattants touareg de la légion islamiste de Kadhafi avec des armes lourdes, ATT a constaté l’ampleur de ce gâchis au niveau de l’armée qui ne pouvait plus, ni déloger l’Aqmi installé au nord dans les années 2003, ni faire face à la nouvelle menace des ex libyens surarmés fraîchement débarqués dans nos murs.

    Sa politique de promotion du dialogue aveugle avait échoué et l’armée s’était endormit dans un laisser aller de plus de 20 ans.

    Il y avait plus de généraux et de colonels de complaisance que de soldats capables de combattre dans le désert par 50 degré à l’ombre et au milieu des tempêtes de sable.

    En 2012, les ex combattants touareg intégrés dans l’armée et dans les administrations maliennes désertaient en masse pour rejoindre le Mnla car ils sentaient la puissance des armes et des convictions pour une éventuelles indépendance du nord rêvée depuis 1958 par les touareg du Soudan français.

    Il était évident, en janvier 2012 qu’ATT avait échoué et que le pire est qu’il n’y avait plus d’armée pour parer à une autre solution alternative à sa théorie du dialogue à tout prix.

    D’où la guerre de l’évitement inventée par ses généraux Kalifa Keita et Gabriel Poudiougou dans leur fameux “repli tactique” à répétition de 2012.

    Ces replis tactiques en séries conduisirent, à la perte des villes maliennes frontières comme Ménaka, Andaraboukane, Leré et aux massacres d’Aguelhoc, ainsi qu’à la colère des femmes du camp de Kati, à la perte du camp d’Amachach de Tessalit, et enfin au coup d’état du 22 mars 2012.

    L’ambiguïté de la politique de dialogue d’ATT et la l’affaiblissement successif de l’armée malienne présentée au peuple malien comme une vraie armée alors qu’elle ne l’était plus et qu’elle était maintenant très connue de l’intérieur par les ex combattants touareg intégrés et déserteurs, a conduit a jeté du discrédit sur la gestion de la crise par ATT qui a été vu comme un “chef rebelle”.

    Ce qui lui a été dit en face jusqu’à Koulouba par une femme du camp Soundiata, blessée dans son âme.

    Son régime qui défiait en outre la France sur d’autres sujets (immigration choisie, crise Libyenne et croisade contre Kadhafi, installation de bases militaires françaises au Mali, lutte contre l’Aqmi, etc) n’était plus en bon termes avec le régime de Sarkozy à Paris.

    Donc il prenait en pleine visage en 2012, l’offensive médiatique et diplomatique française en faveur des touareg du Mnla.

    Il n’a pas n’ont plus eu de soutien auprès de la classe politique et de la société civile maliennes qui découvraient stupéfaites une armée malienne réduite à fuir les combats à chaque occasion et toute honte bue.

    Et pire, ATT et ses généraux ont laissé penser aussi être surpris dans les massacres d’Aguelhoc et dans la perte de Tessalit en janvier et mars 2012.

    Quand intervient le coup d’état des Sanogo et compagnie en mars 2012, l’armée fuit les trois régions du nord en moins de 10 jours et se replie à Sevaré et à Diabali qui devenaient nos fronts avancés jusqu’à janvier 2013 avec la percée des islamistes sur Konna et l’intervention militaire française.

    Dioncounda Traoré, en président de la transition politique, tabassé et affaibli devant une junte militaire envahissante qui se prenait pour “réformatrice” à Kati, n’avait pas le choix quand il appelait Hollande le 10 janvier 2013.

    Après 8 mois d’attente et de préparation, l’armée malienne n’a pas été capable une fois de plus de vaincre l’ennemi à Konna.

    Mopti et Sevaré était fortement menacés dans la soirée de ce 10 janvier 2013.

    Et pourtant les Généraux Dahirou et Yamoussa Camara disaient que l’armée était fin prête et qu’elle n’entendait que l’ordre des politiques pour en découdre avec les islamistes passés maîtres dans l’art de couper les mains et les pieds à Gao.

    Depuis ce jour, nous savions tous que le problème de commandement dans l’armée malienne révélé du temps d’ATT, subsistait encore pendant la transition politique sous Dioncounda malgré les pantalonnades de la soldatesque ivrogne de Kati.

    Ce que disent nos officiers supérieurs est loin d’être la réalité du front et loin d’être la réalité de nos troupes dans les garnisons et sur les champs de bataille.

    Et partant de là, la restructuration de l’armée ne saurait se limiter à la formation de quelques bataillons par la mission de formation de l’union européenne et à l’acquisition de quelques matériels de guerre tant que la gestion même de l’armée ne change pas radicalement.

    Il fallait un travail plus en profondeur sur cette armée malienne.

    Une refonte totale de la chaîne de commandement était indispensable mais elle n’a pas été faite.

    Le régime IBK s’est limité à changer les hommes du commandement sans changer les mauvaises habitudes dans l’armée.

    Ce qui est une légèreté grave quand on privilégie l’option militaire dans une crise sécuritaire.

    Il n’y a eu aucune politique efficace de réarmement moral et psychologique des troupes après les traumatismes de 2012 et 2013.

    Cela est tout simplement scandaleux dans le contexte précis du Mali et compte tenu du défi qui se dresse devant nous.

    Les soldats sont presque livrés à leur pauvre sort quand IBK voyage presque inutilement dans toutes les capitales du monde.

    Cela est immoral et d’une irresponsabilité sans commune mesure.

    Il n’y a pas eu de discours de galvanisation ni d’entraînement mental des soldats de la première ligne du front à Kidal qui subissaient déjà tous les harcèlements des voyous armés du Mnla non cantonnés et non désarmés comme le voulait l’accord préliminaire de Ouaga du 18 juin 2013.

    IBK a préféré un avion pour lui au lieu de doter l’armée de moyens aériens pour lui faciliter le contrôle du ciel et une suprématie au sol.

    C’est encore du domaine de l’insouciance caractérisée au service d’une jouissance malsaine et non autre chose.

    Le renseignement au service de nos opérations militaires, est resté au stade embryonnaire et ne s’occupe que honteusement des journalistes et des opposants politiques.

    Myopie géostratégique tout simplement!

    Aucune politique de prise de connaissance sérieuse des points forts et des points faibles des groupes armées ennemis n’a été élaborée pour contrôler leurs mouvements et leurs approvisionnements (munitions, carburants, nourriture, eau, etc).

    Donc aucune visibilité sur l’ennemi et sur la meilleure stratégie de lui combattre militairement.

    L’amateurisme pur jus!

    Pas de moral pour les troupes, pas de commandement à la hauteur du défi sécuritaire, pas de renseignement performant, et aucune vision stratégique dans la définition des combats victorieux, voilà mes chers amis les échecs d’IBK dans cette crise de Kidal.

    Il y a eu de la clémence voire des complicités françaises et onusiennes certes au nord du Mali, mais si IBK ne s’était pas versé dans la mégalomanie et l’amateurisme agaçant, il allait facilement gagner les batailles de Kidal.

    Il les a perdu parce qu’il n’a jamais eu de vision claire ni de stratégie efficace pour Kidal.

    Il les a perdu parce que son nouveau premier menteur, oh pardon premier ministre, Moro Mara est plus un bonimenteur assoiffé de reconnaissance politique stratosphérique qu’un vrai travailleur et un vrai leader d’un pays en crise.

    Voilà pourquoi nous avons perdu Kidal et voilà pourquoi nous sommes désormais à la merci d’Ould Abdel Aziz de la Mauritanie voisine comme nous l’avons déjà été de Blaise Compaoré du Burkina voisin.

    Et cette fois-ci, ça ne sent pas bon du tout!

    Donc que Mora Mara s’attelle au travail avec rigueur pour remettre sur pied très rapidement cette armée malienne au lieu de le vilipender au travers de cette défaite de Kidal qui est loin d’être une perte de la guerre qui d’ailleurs n’est certainement pas terminée.

    Car si l’armée avait pu conquérir Kidal cette semaine, il serait certainement le premier à y parader façon “Youri Yari” de Kôrè Dougakôrô et sans turban, s’il vous plait mes chers amis.

    Wa salam

    GOD BLESS YOU!
    AND MAY GOD BLESS MALI!

    • Bonjour,

      J’apprécie votre analyse de la situation car vous n’etes d’aucuns clans(pro ou anti ATT,pro ou anti IBK).
      Je constate aisement que les gens se donnent à des commentaires le plus souvent que pour incrimer uniquement l’un ou l’autre,or force est de constater que tout le monde a sa part de responsabilités et qu’il y a eu bcp de manquements sur tous les plans.
      En tout cas,je vous remercie car je pense qu’on a plutot besoin des commentaires de ce genre pour faire les vrais contats et trouver des solutions adéquates par la suite.
      Je vous encourage pleinement et espère que d’autres suivront votre exemple.
      Que DIEU benisse le Mali!!!

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