« L’armée malienne sera présente au nord comme partout ailleurs… » C’est en ces termes que le président Amadou Toumani Touré, à la faveur de son traditionnel discours s’est adressé à la nation du 22 septembre 2006. Un message destiné principalement aux insurgés de Tégharghart qui demandaient le retrait de l’armée malienne de leur région ?
Voilà le genre de discours qu’on aimerait entendre souvent de la bouche de nos responsables pour être rassuré surtout, à l’heure actuelle. Pour rappel, les insurgés avaient brandi en avant le retrait des loyalistes comme une condition sine qua non de la mise en œuvre des Accords d’Alger dont ils ont déjà obtenu la signature en tordant la main à nos autorités. Les deux parties envisagent de mettre en place une unité spéciale méhariste composée seulement d’éléments touareg qui aura la charge de faire la police de la ville. Ce point serait-il interprété par les insurgés comme synonyme du retrait des soldats maliens de l’Adrar des Iforas ? Au moment où le pouvoir veut délocaliser les camps militaires de Kidal, Iyad et ses frères demandent le retrait pur et simple de toute l’armée malienne. C’est justement là que le bât blesse entre les protagonistes qui ont visiblement du mal à accorder leur violon.
En optant pour la surenchère, les maîtres de Kidal ont fini par provoquer la cinglante réponse du général ATT qui semble très affecté par les événements de cette partie du pays. Cependant, en déclarant de façon tonitruante que l’armée malienne reste à Kidal le président Touré ne risque-t-il pas une fois de plus d’enliser la situation sur le terrain ? Des observateurs craignent ce cas de figure. Car habitués à être gâtés par le pouvoir, Iyad, Fagaga et leur bande risquent fort de mettre du plomb dans les ailes du contrôleur général de police, Mahamadou Diagouraga en charge de la mise en œuvre des Accords d’Alger. ATT a annoncé, par ailleurs, la tenue d’une conférence sur le développement des régions du nord alors que les Accords ont déjà donné la part belle à la région de Kidal.
Aussi, faut-il souligner que les maîtres de l’Adrar des Iforas n’ont jamais adhéré à l’idée de se réunir avec les autres régions pour discuter. Pour eux, leur seul interlocuteur est l’Etat malien. Ils l’ont fait savoir à plusieurs missionnaires de la société civile de Gao. Ils ont toujours voulu avoir tout à eux seuls.
Et tout état de cause, la déclaration du général président ne va pas laisser les rebelles indifférents quand on sait leur détermination à arriver à l’indépendance totale de leur région. Des réactions de leur part sont certainement attendues dans les jours à venir, car ils n’ont jamais perdu le combat de la communication.
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