A l’hôpital de Gao, cinq jeunes Maliens amputés sous la garde de djihadistes

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Un djihadiste monte la garde devant une chambre de l’hôpital de Gao où se remettent de jeunes Maliens amputés, le 21 septembre 2012
© AFP

GAO (Mali) – Devant une chambre de l’hôpital de la ville de Gao, dans le nord-est du Mali, deux djihadistes armés montent la garde. A l’intérieur, cinq hommes amputés d’une main et d’un pied au nom de la charia vivent prostrés, sans savoir quand les islamistes leur permettront de sortir.

Des bandages protègent leurs membres amputés. Une lumière blafarde éclaire la pièce.

“Moi je reconnais avoir attaqué un car de voyageurs”, dit Ardo (les prénoms ont été modifiés, ndlr) à un journaliste de l’AFP qui a pu, discrètement, s’introduire dans la chambre. “Mais ce n’est pas pour ça qu’on devait me couper une main et un pied”.

Une bande de coupeurs de route, composée de quatre Peuls et d’un Touareg, avait attaqué le mois dernier un autobus sur l’axe qui relie Gao à la frontière nigérienne. Les passagers avaient été dépouillés d’une forte somme d’argent.

Quelques jours plus tard, l’équipe de sécurité des djihadistes de Gao arrêtaient des jeunes accusés du braquage. Puis, imposant leur interprétation de la charia (loi islamique), ils programmaient les cinq amputations publiques.

Le jour de l’application de la sentence, le 10 septembre, “j’ai eu tellement mal que je voulais me tuer moi-même”, explique Yoro, dont les propos en langue peule sont traduits par un habitant de Gao. “Comment on peut couper une main comme ça? Ma nouvelle vie, c’est aujourd’hui à l’hôpital. C’est triste pour moi”, dit-il, âgé comme les autres d’environ 18 ans.

Un de ses voisins de chambre assure, lui, n’avoir “rien senti” quand on lui a coupé main et pied avec un couteau. “On m’a donné des comprimés à prendre avant. Je n’ai rien senti. C’est sûr que j’ai été drogué”, dit-il, emmitouflé dans un boubou, sans pantalon, montrant son moignon.

Des patients attendent à l’hôpital de Gao où cinq jeunes Maliens se remettent d’amputations punitives, le 21 septembre 2012
© AFP

Les djihadistes leur assurent deux repas par jour mais ne les autorisent pas, “pour le moment”, à quitter l’hôpital.

Un des amputés confie: “Je m’appelle Cheikh. J’ai accompagné les autres qui ont volé. Mais je n’avais pas d’arme. Et je ne savais pas qu’on allait me couper une main et un pied”. Sur une petite table à son chevet, des comprimés d’aspirine pour calmer des céphalées.

“ma vie est terminée”

Les lits sont vétustes, les matelas sans drap, les soins rudimentaires. Et les cinq garçons semblent plus en résidence surveillée que dans une chambre d’hopitalisation.

“C’est fini, je n’aurai plus jamais du travail”, dit l’un. Un autre: “je serai obligé de me cacher pour vivre”, “ma vie est terminée comme ça”.

“Ils récupèrent quand même plutôt bien”, commente le docteur Moulaye Djité, médecin à l’hôpital de Gao. “Pour le moment on ne peut pas dire qu’ils souffrent. Il n’y a pas d’infection, il n’y a rien. Je pense que ça va”, ajoute-t-il.

Plutôt intimidé par la présence de djihadistes armés dans l’enceinte même de l’hôpital, le médecin n’en dit pas beaucoup plus: “Il y a une situation de fait, ici, que vous connaissez bien… Nous, notre rôle est de soigner les malades. C’est ce que nous faisons. Avec les moyens du bord”.

L’orthopédiste est absent et il n’y a pas de matériel pour envisager la rééducation des cinq jeunes. Pour leur permettre de se déplacer, des béquilles en bois ont été confectionnées, mais aucun d’entre eux ne peut encore s’en servir.

Dans la foulée du coup d’Etat militaire du 22 mars à Bamako, les trois régions administratives du nord du Mali sont tombées aux mains des groupes islamistes radicaux Ansar Dine et Mujao, alliés de la branche maghrébine d’Al-Qaïda. Ils y appliquent leur interprétation de la charia qu’ils entendent imposer à tout le Mali.

Leur première amputation publique avait eu lieu en août à Ansongo (90 km au sud-est de Gao). L’homme mutilé avait été accusé d’avoir volé du bétail.

AFP / 14:48 – 28/09/12

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21 COMMENTAIRES

  1. Kassin, très bonne analyse et merci pour la réflexion. Au Mali, l’analphabetisme est pour beaucoup dans ce qui nous arrive. 👿

  2. Justement, le seul argument que vous autres mécréants (je ne parle pas de chrétiens ni de juifs, puisqu’ils ne sont pas mécréants, donc le seul argument c’est la vie d’ici-bas, piètre jouissance. Par contre un conseil: trouvez une solution afin de ne pas mourir, et justement demandez à ceux-là que vous idolâtrez de vous y aider.

  3. Le Nord du Mali, pourquoi une intervention militaire étrangère est indispensable.

    La guerre contre le terrorisme est comme la politique si tu ne l’as fait pas tu vas le subir.

    ATT et son régime ont refusé depuis 2003 de faire cette guerre contre l’Aqmi en arguant des prétextes aussi fallacieux les uns après les autres et en 2012 ils ont subit les conséquences de cette guerre qu’ils ont toujours refusé.

    En marge de l’Aqmi, la gestion des guerres contre Ag Bahanga et ses lieutenants, jusqu’au scandaleux accord d’Alger faisait penser à un chasseur de prix Nobel de la paix plutôt qu’à un président élu par les maliens.

    Sans être adepte de la guerre préventive de W Bush, je soutiens la théorie d’une guerre inévitable contre le terrorisme et l’obscurantisme moyenâgeux.

    C’est le refus de combattre réellement l’ennemi, qui a mis l’armée malienne en position de faiblesse et non le manque de moyens et d’équipements contrairement à ce qui a été largement diffusé dans la conscience populaire au Mali.

    À part Aguelhoc, les soldats maliens n’ont en réalité pas vraiment combattu les barbus (repli tactique ou fuite à vous de faire votre choix) et à chaque fois nos militaires attendent tranquillement l’ennemi dans nos camps au nord sans aller l’affronter en premier.

    Tant que l’ennemi n’attaque pas l’armée malienne n’attaque pas.
    À croire qu’ils jouent le catenaccio, vous allez voir que si!

    Et si l’ennemi attaque l’armée bat en retrait quelques heures plus tard, la majorité des soldats ayant la trouille et le commandement semble dépassé à chaque fois par une scandaleuse myopie stratégique et pourtant ils sont tous sortis des meilleures académies militaires du monde aux frais du contribuable malien.

    Les renforts ne viennent jamais (demandez aux combattants de la milice ethnique Gandaïzo à Douentza), et s’ils se décident enfin, ils sont pris en embuscade (le cas du Colonel Ould Meydou à Aguelhoc), signe patent d’une carence stratégique aiguë et des fuites d’informations inacceptables dans l’armée.

    La même situation, ou presque, a été vécue à Ménaka, Andarraboukane, léré, Tessalit, Tizawatène, Gao, Kidal, Anéfis, Bourem, Ansongo, Niafunké, Douentza, Tombouctou, et j’en oublie, ou très souvent on a vu des soldats maliens réfugiés dans les pays voisins avant de rallier Bamako par avion affrétés par les pays d’accueil.

    L’armée malienne n’a fait que se défendre sans jamais attaquer en premier même si l’ennemi était en face.

    Par cette stratégie de la peur au ventre, le PC de Gao, commandé par les généraux Kalifa Keita et Gabriel Poudiougou, a lui même créé les conditions de la défaite psychologique de l’armée dès janvier et février 2012.

    Cette défaite psychologique tranche avec la surmotivation des barbus, heureux de mourir pour Dieu.
    Elle a amplifié, le plus souvent, le manque apparent de matériel et de munition dont une large partie est laissée à l’ennemi à chaque fuite, oh pardon repli “sarcastique”.

    C’est la même situation attentiste qui prévaut actuellement à Sevaré alors que les barbus ont investi Douentza à 170 km, c’est à dire à moins de deux heures de voiture de Sévaré.

    Cet attentisme rend fous les soldats avec la hantise de la drôle de guerre (massacre de 17 civils arabes mauritaniens et maliens de la secte Dawa à Diabali qui étaient en route pour Bamako).

    Dans cette situation le déblocage des armes dans les ports de certains pays de la Cedeao, réclamé par le Copam est irréfléchi car c’est en réalité une prime de fin d’année pour l’Aqmi (car ces armes se retrouveront sans changement de stratégie de l’armée, aux mains des barbus surexcités) en plus de la prime HCI (convois humanitaires en direction du nord qui ont sûrement plus profité aux barbus qu’aux populations lapidées, amputées, flagellées, violées et voilées).

    L’intervention militaire étrangère et le soutien étranger à l’armée est indispensable (réarmement physique et moral des troupes au front en plus du soutien aérien qui a toujours fait défaut).

    Et la guerre est inévitable sinon après 2012 au Mali se serait certainement 2013 au Niger, Algérie, Mauritanie ou Burkina Faso.

    Et là on verra bien comment va se comporter l'”hypernationalisme” des généraux algériens, ou la méfiance de l’Amérique pourtant tous aguerris dans la lutte contre le terrorisme.

    François Hollande est sur la bonne voie, et tous les membres permanents du conseil de sécurité de l’Onu doivent soutenir l’initiative française et la Cedeao.

    Et l’Algérie n’a pas le droit de rester en marge de cette lutte contre l’obscurantisme qu’elle a menée depuis les années 90.

  4. Il y a vraiment lieu de se poser la question suivante: sommes-nous musulmans ou pas? Si on me dit oui, alors qui décide, DIEU (loué soit-IL) ou nous?
    Il est dit dans le Coran:

    “Et quand on les appelle vers Dieu et Son Messager, pour que celui-ci juge parmi eux, voilà que quelques uns d’entre eux s’esquivent.
    Ils viendraient à lui, s’ils avaient le droit pour eux, ils se soumettraient!
    Y a-t-il une maladie dans leurs coeurs? ou doutent-ils? ou craignent-ils que Dieu les opprime, ainsi que Son Messager? Non, mais ce sont des prévaricateurs!” Sourate 24: 48-50

    Ceux dont les mains ont été amputées ont reconnu être des voleurs!

    “Quant au voleur et à la voleuse, à tous deux coupez la main, en récompense de ce qu’ils se sont acquis, en punition de la part de Dieu. Et Dieu est puissant, sage.
    Puis quiconque se repent après son manquement, et se réforme, alors, oui, Dieu accepte son repentir. Vraiment, Dieu est pardonneur, miséricordieux.” Coran 5: 38-39

    Enfin, ceux qui ont l’habitude de fréquenter l’axe Kayes-Bamako savent le calvaire que les usagers vivent à cause des coupeurs de routes, qui ont même tué des gens pour les voler!

    • arrêter de nous emmerder avec le koran où alah…

      ce n’est pas le koran où alah qui a contuit l’allemagne, la russie ou le brésil…

      coco=blanche neige= sanene ba kulé fa kulé den kulé itaklou bakou ❓

  5. sambou pour moi att devrait etre pendu car lui et sa bande ont vole plus que ces pauvres jeunnes….les salafistes devraient emprisonner ces gamins mais les ampute de deux membre est une pire barbarerie….le mali est devenu la rise du monde entier….nous somme tombe tres bas ..

  6. ils sont cons ces barbus ! ils gardent des mecs auquels ils ont coupé une jambe ,ils ne risquent pas de se sauver

  7. Et moi qui les croyaient innocent, ils meritent leur sort. Ils ont étés amputés alors qu’ils pouvaient tuer ses pauvres passagers.

  8. si cette loi était pratiquée par les gouvernement du monde entier, c’est sûr que le pourcentage des vols baissera .Allahu Akbar!

  9. Je ne le dirais pas que ces amputés mérite leur sors, mais le vol est toujours sanctionné par la loi.
    Dans un pays où les voleurs sont les rois, les soldats, les policiers se déchirent pour l’argents. Le résultat est là actuellement le nord est plus sécurisé que le sud, c’est une leçon que les autorités doivent en tirer les enseignements.

  10. s’il reconnais d’avoir cabriolé un bus c’est très bien de leurs coupé même les deux pieds.
    Mais le sud connaitra les conséquences,ces bande de voleurs vont venir chez nous s’ils continu a les coupé les pied et bras.

    • Verdicte.Ca dépend du voleur!Si celui qui “dépouille”quelques individus de quelques milliers de francs mérite ça, alors nos dirigeants qui détournent des milliards destinés à nos pauvres populations, quel devrait être leur sort? 🙄

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