Les pays du G5 Sahel veulent mettre en place une armée sous-régionale capable de lutter efficacement contre le terrorisme et l’insécurité en général, spécialement dans la zone des trois frontières entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Hier lundi, les dirigeants du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad se sont réunis à Bamako pour préciser les contours de cette force commune.
Pour Wakat Séra, il faut agir vite : « il urge de déployer ces 10.000 hommes. Le doublement de l’effectif de ces troupes qui se chiffrait à 5.000 soldats est une preuve de la détermination des dirigeants de ces cinq pays à ne plus laisser la moindre marge de manœuvre aux djihadistes. Force polyvalente car devant s’attaquer également à tous les trafics, qu’ils soient de drogue ou d’êtres humains, l’initiative a trouvé en l’Union européenne un soutien d’envergure, l’institution étant prête à l’accompagner financièrement avec un pactole de 50 millions d’euros. Mais si l’argent est le nerf de la guerre, il est loin d’être le moyen de la gagner. Il faut surtout des renseignements affinés, des stratégies bien pensées et surtout des hommes engagés au front. Il faut arrêter le train de l’horreur, ou tout au moins réduire sa puissance et limiter ses gares. »
Se bouger !
Recevoir de l’argent européen, c’est bien, mais les Africains doivent maintenant s’investir dans ce projet et investir tout court… C’est l’opinion du quotidien Aujourd’hui : « on a coutume de dire en Afrique que lorsqu’on vous lave le dos, la décence voudrait qu’on fasse l’effort de se rincer le visage, l’UE lave le dos à la zone sahélo-saharienne, à elle de se rincer le visage à présent, s’exclame le quotidien ouagalais. (…) Les Sahéliens doivent donc se bouger pour bouter hors de leur territoire cette vermine, voire l’anéantir. (…) Et c’est un truisme de dire que cette bouffée d’oxygène reste insuffisante au regard des enjeux sécuritaires dans la bande sahélo-saharienne. D’où l’urgence que les pays concernés se prononcent rapidement sur le montant qu’ils vont cracher au bassinet chacun pour cette lutte de survie. Combien mettront le Burkina, le Niger et le Mali dans tout ça, eux qui sont concernés au premier chef ? »
Les finances des pays concernés étant ce qu’elles sont, il faudra que l’ONU apporte également sa contribution, estime enfin L’Observateur Paalga. « Sans cet accompagnement soutenu de la communauté internationale, il faut craindre, prévient le journal burkinabé, que cette Force commune ne soit en fin de compte qu’un pétard mouillé. »