A la loupe : Ménaka : armée portée disparue

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touargxxxxxLa nouvelle de cette victoire du Gatia n’a pas tardé à faire le tour du monde. Ses alliés de la plateforme des mouvements populaires de résistance ne tarderont pas non plus à rallier cette localité située à environs 300 Km au Nord-est de Gao. Cet empressement répondait à certaines informations, largement répandues par les organes traditionnels de communication des rebelles touareg, selon lesquelles la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) aurait rameuté ses hordes de tueurs pour tenter de reprendre le contrôle de Ménaka. La CMA n’en fera rien. Avait-elle eu peur que les forces armées maliennes, cantonnées dans le camp des casques bleus depuis leur débâcle de mai 2014, osent enfin sortir la tête pour engager le combat ou défendre l’intégrité territoriale de leur pays ? La CMA pouvait en effet craindre le réveil de l’armée malienne. Parce qu’à Ménaka, les populations se sont manifestées pour non seulement saluer leur libération mais aussi pour réclamer le retour de leur armée en ville pour les protéger. Parce qu’à Bamako, les ressortissants et sympathisants du Nord ont organisé conférence de presse, marche pacifique et meeting populaire pour demander le redéploiement de l’armée et de l’administration dans leurs régions. Les messages étaient clairs : ils ne veulent pas de Mouvement national de libération de l’Azawad (Mnla) et consorts chez eux, ils préfèrent de loin les forces armées loyalistes parce qu’ils ont assez souffert de l’occupation, d’abord par les jihadistes-terroristes, ensuite par les rebelles-terroristes.

Passivité

Mais l’administration, comme le veulent les populations du nord, ne peut se redéployer dans cette zone sans couverture sécuritaire suffisante. La présence de la Minusma et de l’opération Barkhane est loin d’être une garantie. Les forces onusiennes et françaises, en effet, ne sortent de leur passivité que pour tenter de désarmer les mouvements d’autodéfense vulgairement qualifiés par elles de milices progouvernementales. L’administration n’a pas oublié non plus que c’est devant la Minusma et Serval que ses cadres ont été froidement exécutés à Kidal il y a près d’un an, la mission onusienne n’ayant jamais protégé efficacement les civils conformément à sa mission principale. Hier, comme pour la forcer à les protéger et pousser le contingent malien à se battre enfin, les populations de Ménaka ont remis à la Minusma une revendication sans ambigüité : elle fait ce qu’elles attendent d’elle ou elle vide les lieux. Mais le départ forcé de la force onusienne, qui ne peut changer la nature de son mandat sans des instructions de New York, va-t-il pousser les militaires maliens à prendre les armes pour se défendre et protéger les populations civiles comme viennent de le faire des mouvements civils ? Rien n’est moins sûr. Si l’armée se fait toujours désirer sur le terrain, c’est parce que sa hiérarchie attend toujours l’ordre politique. Or, les autorités politiques se sentent obligées de se conformer aux accords signés, lesquels exigent le respect du cessez-le-feu et des positions militaires.

Les hordes de la CMA, loin de leurs positions de cantonnement, massacrent des gardes à Goundam et à Léré, attaquent et terrorisent les habitants de Diré et de Bintagoungou, traumatisent l’ensemble des populations résidant dans le nord, hypothèquent le retour de la paix et du développement. Cela, les autorités semblent ne pas s’en soucier outre mesure.

A moins que ces autorités politiques n’aient de sérieux doutes sur les capacités fonctionnelles et opérationnelles des forces armées maliennes, malgré les nombreuses sessions de formation qu’elles ont reçues grâce à la coopération militaire avec l’Union européenne. Les responsables de Ménaka ont les mêmes doutes quand ils affirment avoir été obligés de se sécuriser eux-mêmes par le Gatia, l’armée malienne n’ayant jamais les moyens suffisants de le faire. Toutefois, de récents faits pourraient être opposés à ces doutes. A Léré et à Diré, en effet, les militaires maliens ont pu repousser des assaillants rebelles terroristes et reprendre le contrôle des lieux. Et ils l’ont fait sans renforts.

Cependant, il y a cette question : est-ce l’armée malienne qui est montée en puissance ou c’est plutôt les rebelles terroristes qui sont en déconfiture ?

Cheick TANDINA

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20 COMMENTAIRES

  1. la securité d’un peuple est toujours assurée par une armée, respectons aussi de l’armée malienne,elle est engagée au front,ils meurent ils se blessent ,alors que voulons nous de Plus? ayant une armée forte? oui avec le temps on l’aura, arretez de tenir des propos irresponsables en demandant au population du Mali de s’armer

    • Quant est-ce que nous aurons une armée forte ? Qu’avons-nous fait de 2012 à maintenant pour renforcer notre armée ? En attendant, parce que nos familles sont à l’abri à Bamako nous devons demander aux autres de se laisser tuer………

  2. Aucun Malien ne doit compter sur l’arme pour sa sécurité . Elle est incapable de se défendre a plus forte raison de défendre le peuple. Chaque Malien doit se procurer d’un arme pour se défendre ni les politiciens ni les hauts gradés de l’armée n’ont pour mandat de nous défendre mais de remplir leur poches avec la grande complicité de certains religieux. De manière que les rebelles se sont procurer d’armes nous devrions aussi être capable de le faire.

  3. Maliweb est une honte pour sa complicité contre la liberté d’expréssion
    En tout cas merci yugubané je confirme cette vérité

  4. Merci yugubané

    Pour cette vérité chaque malheur sur la population, est un fond de commerce .
    Pour nos soi-disantes autorités de se remplir les poches, que de trouver une solution fiable .
    Je qualifie l’indifférence de notre armée par sa lâcheté tout simplement.
    Tout le monde connait cette armée la plus indisciplinée sur la tèrre c’est la nôtre .
    Avec plus d’un million de coup d’état et autre bavures dans son palmarès
    Prétende dire attendre des ordres politiques pour pouvoir intervenir c’est faux .
    La population doit prendre des armes pour se défendre comme d’hab c’est tout .
    Oui je sais ma citoyenité est en doute par les Batards de la Nation .
    Pour avoir oser dire ma vérité sur FAMA .

  5. Il y a une mission politique qui se joue sur le terrain. Il faut et faudra comprendre cela. Les positions etaient geler pour la signature d’un accord de paix. Le Gatia en temps que milice pro-gouvernementale peut avoir des flexibilites et faire des actions ici et la plus que l’Armee. Juste une question politico-diplomatique. Sinon je pense que les Fama peuvnt faire mieux que ca malgre leurs maigres formations et ressources.
    Le probleme se situe beaucoup plus au niveaux politieur et diplomatique. Alors essayons de comprendre meme si c’est frustrant et derrangeant. nos allies et peuvent pas voir le Maliba alle a la derive, celle ci c’est pas dans les interets de personnes, le Sahel est un nid de trafiquants, jihadistes etc… transcontinental, alors mieux matter certains et dealer avec d’autres, meme ca fait mal.

  6. Mes frere du Nord voila la verite
    Prepare vous pour votre defence.
    l,arme attent l,ordre du pouvoire politique
    notre pouvoire politique attend l,ordre de la France a travers l,ONU
    ET la France supporte le MNLA
    POINT FINAL

  7. Les populations du Nord feront mieux de s’armer par tous les moyens s’il le faut et prendre en charge leur propre sécurité. À ce genre de banditisme il n’y a pas 32 000 solutions, la solution est de les attaquer souvent, cela les amènera à s’éloigner le plus possible et comme ça il y aura moins d’agressions de leur part. Pour cela on ne peut pas compter sur nos forces de Défense et de Sécurité qui préfèrent utiliser leurs armes dans les rues de Bamako. 🙁 🙁

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