A Gao, Emmanuel Macron se pose en protecteur des forces françaises

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Emmanuel Macron rencontre les forces françaises à Gao, le 19 mai 2017.
Emmanuel Macron rencontre les forces françaises à Gao, le 19 mai 2017.

C’est un chef d’État près de ses soldats qu’Emmanuel Macron a voulu être vendredi 19 mai lors de sa visite au camp militaire de Gao, dans le nord du Mali. Et pour protéger la vie de ses hommes, il a tenu à être direct.

Le principal souci d’Emmanuel Macron, c’est de continuer une guerre implacable contre le terrorisme, d’éradiquer complètement le jihadisme, mais avec le minimum de pertes. Dix-neuf soldats français sont déjà tombés depuis quatre ans. « Moi, j’ai la responsabilité des soldats français. J’en réponds devant les Français et leurs familles : je n’enverrai pas les soldats français se faire tuer si les autres gouvernements n’assument pas intégralement leurs responsabilités », a déclaré le président français ce vendredi à Gao.

C’est un message clair aux partenaires sahéliens de la France, à commencer par le Mali qui tarde à appliquer l’accord d’Alger signé il y a déjà deux ans avec les rebelles. Un message aussi à l’Algérie, que beaucoup soupçonnent de protéger le chef jihadiste Iyad Ag Ghali qui se cache à la frontière avec le Mali. « J’aurais une exigence renforcée à l’égard de l’Algérie, a ainsi prévenu Emmanuel Macron. J’en ai parlé il y a quelques jours au téléphone avec Abdelaziz Bouteflika. »

Emmanuel Macron, c’est la continuité de ce que le président Hollande a commencé. Qu’un nouveau président français vienne au Mali en Afrique, je pense que c’est un symbole fort, ça va nous renforcer et aider les Maliens que les deux présidents sont prêts à combattre le terrorisme
Les députés maliens saluent la visite d’Emmanuel Macron, un signal fort dans la coopération contre le terrorisme

En coulisses, la visite du président de la République à Gao a aussi été l’occasion pour les militaires français de lui montrer combien l’armée française était sous-équipée et nécessitait un nouvel effort budgétaire. Manque de drones de surveillance, d’hélicoptères d’attaque et de transport, de blindés légers… Les besoins des forces françaises sont nombreux.

Pour le lui faire comprendre, le chef d’état-major des armées françaises Pierre de Villiers a embarqué le président à bord d’un hélicoptère Caïman pour aller survoler la dune rose, la grande attraction touristique de cette région de la boucle du fleuve Niger. Les pilotes ont alors expliqué au chef de l’Etat français que vu la vétusté du matériel, seul un hélicoptère sur quatre était en état de marche.

Le général Pierre de Villiers a également organisé une rencontre entre Emmanuel Macron et un soldat dont le blindé avait sauté sur une mine. Si son blindé n’avait pas été un véhicule de la dernière génération, il serait mort à l’intérieur. Cette rencontre est celle qui a le plus impressionné le président français à Gao.

Par RFI Publié le 20-05-2017

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