Dans la perspective de la reprise des négociations, le nouveau Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies et chef de la Minusma, M. Mongi Hamdi, est dans la capitale algérienne. «Aucun accord n’est parfait, mais il y a toujours un moyen terme». C’est par ces mots que l’émissaire des Nations unies à ces négociations, Mongi Hamdi, s’est adressé aux différentes parties lors du démarrage du 5ème round des négociations. En amont de la reprise des pourparlers, le Premier ministre, Modibo Kéita, a rencontré le président de la République algérienne, Aziz Bouteflika, lors de son voyage à Alger, le mardi 10 février dernier, pour planter le décor de cette rencontre. Par ailleurs, il a rencontré les protagonistes de la crise. Dans ce contexte, il a souligné l’importance de la signature d’un accord de paix pour le bonheur des populations maliennes. Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a, dans son discours, fait savoir que «nous en sommes à notre cinquième rencontre dans ce processus d’Alger et je tiens, ici, à saluer la perspicacité de l’équipe de médiation et lui rendre un hommage bien mérité. Elle nous a conduits à ce que je pourrais, avec un optimisme raisonnable, qualifier de phase décisive.» Et le ministre Diop de renchérir en ces termes : «nous voici à un moment crucial où seule la traduction effective de nos sublimes idées dans le concret peut justifier que nous nous retrouvions ici aujourd’hui. Ce serait alors non pas l’œuvre d’un homme, d’un groupe d’hommes ou d’une partie aux pourparlers mais une œuvre collective de construction d’une paix globale et définitive dans les régions du nord et dans tout le reste du Mali. Et laissez-moi vous rappeler cette pensée profonde : « si l’œil reste tourné vers le passé pour tenter de le prolonger, nous sommes condamnés. Si le regard se tourne vers un horizon à atteindre, alors la force, la créativité, la puissance de l’intelligence feront le reste. » Et de conclure ses propos sur une note d’espoir : «faisons la paix et dirigeons ensemble notre regard vers un horizon commun ! Donnons-nous la main et rassemblons toutes nos énergies pour fonder dans un élan solidaire les certitudes d’espérances de toutes nos communautés dans un Mali riche de sa diversité, un Mali un et indivisible ! Alors, notre pays resplendira sur la scène internationale parce qu’il a des hommes et des femmes capables par leur volonté et leur travail de tracer un avenir radieux et de réaliser l’espoir du peuple malien. ». Le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, dont le pays chapeaute la médiation internationale, a expliqué pour sa part que le règlement pacifique de ce conflit « exige impérativement que les protagonistes soient animés d’un esprit de responsabilités et prêts à réaliser des compromis ». Pour le Représentant spécial de l’Union africaine, les parties doivent aller vers la paix et elles n’ont pas le choix. Selon Pierre Buyoya, chef de la Mission de l’Union Africaine dans la crise au Mali, «il faut que l’investissement qui a été consenti pour la paix au Mali produise des résultats. Et c’est maintenant qu’il faut que ces résultats viennent. Nous savions qu’il y a des tensions sur le terrain, mais tout cela ne devrait pas diminuer la détermination des parties à arriver à un accord. Je redis et répète, conclure un accord de paix exige du courage, le courage pour faire le compromis nécessaire. Conclure un accord de paix, c’est aussi prendre le risque, le risque pour la paix, parce que j’entends les gens dire, oui mais qu’est-ce qui nous garantit que l’accord que nous allons signer va être appliqué. Nous en avons déjà signé beaucoup d’autres. Il n’y a pas de garantie. La garantie c’est dans vos mains ». Espérons donc que toutes ces belles paroles ne seront pas de vains mots, et que les protagonistes sauront mettre un peu d’eau dans leur vin pour une sortie de crise au Mali.
Paul N’GUESSAN
Traitre
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