5è round des pourparlers inclusif inter malien d’Alger : Les forces vives et Patriotes dénoncent et rejettent le préaccord

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Les pourparlers d'Alger entrent dans une phase plus activeC’est l’idée forte qui est ressortie de la 3è table ronde organisée, ce week-end, par les forces vives et Patriotiques de la Nation, regroupées au sein de l’Alliance des Démocrates Patriotes pour la Sortie de crise (Adps). .

Le samedi dernier, l’Alliance des Démocrates Patriotes pour la Sortie de crise (Adps), a organisé, à la Maison des Aînés, une table ronde consacrée à l’analyse critique du pré -accord d’Alger. Il s’agissait du 3è round d’une rencontre qui s’est tenue, à deux reprises, en 2012, (1er et 8 décembre) pour débattre de la gestion de la crise du nord.

A l’issue de ces deux rencontres, l’Adps avait adopté six engagements cardinaux, à savoir le rejet de la plateforme du MNLA comme base de négociation avec les autorités nationales, le refus de toute proposition visant à organiser des élections avant la libération des régions du nord du Mali, le refus de tout dialogue et négociation avec le MNLA et Ançar Dine, la récusation du médiateur de la Cedeao, Blaise Compaoré pour impartialité, l’appel aux pays du champ non membres de la Cedeao et la Communauté internationale pour un appui multiforme aux efforts militaires internes de libération du nord, l’invitation des autorités maliennes à engager, après la libération des zones occupées, d’un dialogue inclusif intra communautaires et intercommunautaires entre toutes les populations du nord.

Mais deux ans plus tard, au moment où les parties dans la crise du nord s’apprêtent à se retrouver, à Alger, pour le 5è et dernier round des pourparlers en vue d’un accord global et définitif, les forces vives et patriotiques restent préoccupées par la démarche du gouvernement malien dont la gestion solitaire de ce dossier ouvre les voie à toutes les aventures pour notre pays. C’est pourquoi, ce regroupement de partis et associations politiques, de syndicats et d’organisations de la société civile, a senti l’impérieuse nécessité de convoquer une 3è Table ronde, pour donne, leur exprimer de façon nette et précise leur rejet du préaccord d’Alger. Il s’agissait aussi, à l’issue de cette rencontre, d’adopter un document : le Manifeste pour l’unité nationale, la démocratie et la République. L’Untm, la Cstm, l’URD, le PIDS, les FARE, et plusieurs associations politiques comme «Mali Té Tila » (le Mali ne sera pas divisé) étaient de la rencontre. .

Rejet du préaccord   

En convoquant ces Assises, il s’agissait aussi pour les organisateurs de la rencontre d’attirer l’attention du peuple malien et de le mobiliser pour faire échec à un projet de partition de notre pays. Un complot qui semble bénéficier du soutien du gouvernement malien, qui, malgré les incessantes demandes de la classe politique et de la société, se refuse à des concertations dignes de ce nom, autour de ces concertations. Or, après plusieurs rounds, il devient de plus en plus évident que c’est la partition de notre pays qui est entrain de se jouer en Algérie, avec la complicité des parrains de la rébellion. Les termes actuels du préaccord sont assez évocateurs à ce sujet, estiment les organisateurs de la rencontre. Selon eux,  à plusieurs endroits, le document intitulé «Projet d’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali» utilise des concepts ou pose des principes qui mettront, plus tard, à mal l’intégrité, la souveraineté et la laïcité de notre pays…

Aussi, après une analyse fouillée du document, l’Adps, estime que les autorités nationales ne peuvent pas le signer, en l’état, sous peine de se rendre coupable de forfaiture, de parjure et de haute trahison de la République. La table ronde a, à juste titre, décidé de rejeter un document qui viole gravement la constitution de la République du Mali, qui remet en cause la souveraineté, l’unité nationale ainsi que le caractère républicain, laïc et unitaire de notre Etat. Pour ces cadres et leaders politiques et de la société civile, le texte contient en plusieurs endroits des mentions qui ne sont ni plus, ni moins qu’une prime à l’impunité pour les crimes de guerre et crimes contre l’humanité perpétrés au Nord du Mali..

Pour les participants à la table ronde, le projet d’accord, en plus de violer la constitution, constitue «une attaque frontale contre la République, l’égalité des citoyens devant la loi, le service public et la justice, ainsi que contre la laïcité de l’Etat et la démocratie».

Le piège de la médiation algérienne

Intervenant à la veille de la reprise des négociations d’Alger, ces Assises auront au moins eu un mérite : celui d’attirer (encore une fois) l’attention des pouvoirs publics maliens sur les incohérences et les pièges contenus dans le document soumis par la médiation algérienne. Aussi, dans un document élaboré à cet effet, les forces vives et patriotiques de la nation, relèvent avec beaucoup d’étonnement certaines confusions entretenues par le préaccord.

Pour ces forces politiques et de la société civile malienne, tout en clamant urbi et orbi son attachement au caractère républicain et laïc de l’Etat ainsi qu’au respect de l’intégrité territoriale de notre pays et son rejet de toute formule d’autonomie et de fédéralisme, le projet d’accord soums par la médiation propose, en réalité, un système assimilable à une confédération. Ce qui, ont-ils souligné n’est qu’un échelon de plus que le fédéralisme. Mieux, ce préaccord propose une architecture institutionnelle qui, tout en consacrant l’autonomie de Kidal, voire de toutes les régions abusivement réclamées par les tenants du fantasmagorique «Azawad», met en même temps la responsabilité du développement desdites zones sur le gouvernement central. Au terme donc d’une journée de débats sur les failles du document, les participants à la rencontre, ont de façon unanime rejeté un document (le préaccord) qui fragilise l’Etat central, sème les germes d’une approche ethniciste et qui accrédite abusivement la position erronée de certains parrains occidentaux de la rébellion tendant à faire croire qu’il existerait un ‘problème Touareg’ au Mali.

Papa Sow

 

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