La région de Kidal, minée par l’irrédentisme touareg, est aussi réputée criminogène et accidentogène. La preuve vient d’être administrée, jeudi dernier, à Tenza, à la frontière algérienne où un véhicule de l’armée malienne, en patrouille, saute sur une mine, selon nos informations.
Ce véhicule détecteur de mine, le seul dont disposait notre armée et offert par les Américains au Mali, laisse notre armée orpheline. En effet, quatre éléments des forces de l’ordre ont été tués sur le coup et le lieutenant qui dirigeait l’opération s’en sort avec les deux jambes amputées. Voilà qui pose la problématique de sécurité de nos forces de l’ordre disséminées dans le Nord et qui déploient des efforts insoupçonnés pour la sécurité des personnes et de leurs biens.
Tout serait parti d’un indice qui présageait une attaque imminente d’un des groupes islamiques disséminés, quelque part, dans le désert malien à la frontière avec notre voisin du nord, l’Algérie. D’autres sources indiquent qu’il s’agissait du dispositif mis en place par les ravisseurs qui avaient kidnappé des Français au Niger. Fondée de ce soupçon lequel fut confirmé par l’état d’un terrain miné, le lieutenant qui commandait le groupe se lance dans l’opération périlleuse de déminage de la zone en question.
Le véhicule à bord duquel les militaires maliens avaient pris position fut offert par l’US armée à
Mises en confiance par la présence du lieutenant qui dirigeait l’opération, l’un des rares spécialistes en la matière dans notre pays, les forces de sécurité vaquaient allègrement à leurs occupations quand, soudain, une détonation se fit entendre. Le bilan est effroyable. Sur les lieux, 04 militaires y laissent la vie. Il s’agit de « 3 éléments de Bafo (26e BTG) et d’un autre répondant au nom de Siriman Kéita, Classe 94 », précise notre source.
C’est le cas de Siriman qui constitue un cas particulier et interpelle notre conscience. Longtemps marié, notre brave serviteur n’avait pas eu d’enfants jusque –là. C’est au moment où sa femme était enceinte de quelques mois qu’il rend l’âme dans l’enfer terrestre de Kidal.
Selon des spécialistes, l’armée malienne manque cruellement de moyens de protection relativement aux cas de déminage. Il ne s’agit pas d’avoir des hommes sous sa main, mais de les protéger afin que leurs familles puissent vivre longtemps avec eux, renchérit notre source qui ajoute : « A ce rythme, l’armée sera considérée comme un mouroir si les autorités n’y prennent garde ». Cela est d’autant plus vrai que cette patrouille inopinée s’est terminée en queue de poisson.
Le Mali a besoin d’une armée moderne avec un service de renseignement opérant et efficace. Mieux, sur le théâtre des opérations militaires, l’armée malienne est mal équipée avec des militaires laissés pour compte. On a déjà vu des soldats faire des patrouilles avec des matraques sans armes pour éviter de tuer le rebelle rencontré sur le front comme si la vie d’un bourreau de AQMI vaut mieux qu’un militaire de rang de l’armée régulière nationale. Or, un national recruté dans l’armée a envi de vivre dans une famille, a des enfants, ambitionne de goûter aux joies du foyer et aux délices de l’amour puisque c’est des âmes sensibles comme d’autres maliens à part entière. Nos condoléances aux personnes tuées.
Le nord Mali classé zone rouge
Suite à des attaques dont sont victimes les Occidentaux, les Nord Mali a été classé zone rouge. Paris a déconseillé à ses ressortissants de s’aventurer dans cette zone. Aujourd’hui, on pense que les jeunes touaregs sont entraînés par AQMI. Notre enquête a prouvé que Jérôme Servais, un Belge, hydro – chimiste de son état, a été prié de quitter son poste dans le septentrion. Cette situation a exaspéré les Tours opéra tors maliens pour qui les mesures prises sont injustes. Le tourisme malien actuel est chancelant loin de son niveau de 2006, en raison de la politique actuelle malveillante du ministre N’Diaye Bah. La forte politisation du tourisme est aussi à l’origine de sa dégénérescence.
Les Occidentaux reprochent au Mali son impartialité dans le traitement des otages. Ils affirment ne rien comprendre dans l’attitude du Mali dans la gestion des otages lesquels sont toujours dirigés vers le Mali où les négociations sont menées.
Issiaka Sidibé
