314ème réunion ordinaire du Cps de l’Union Africaine: Une issue politique proposée au Mali pour sortir de la crise du Septentrion

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Bamako a abrité, le mardi 20 mars dernier, la 314ème réunion du Conseil de paix et de sécurité (Cps) de l’Union africaine, au niveau ministériel. La tenue de cette réunion a permis aux Etats-membres de traduire leur volonté commune de travailler à soutenir, à renforcer les efforts en cours et à identifier des solutions à entreprendre dans le cadre de la restauration de la paix dans le Sahel, singulièrement dans le Nord-Mali. A l’issue de la rencontre, une décision finale a été adoptée.

 

La rencontre s’est tenue sous la haute présidence du président de la République, Amadou Toumani Touré. Le Docteur Jean Ping, président de la Commission de l’Union africaine était présent, ainsi que Ramtane Lamamra, président du Cps. Il n’y a plus aucun doute, les énormes difficultés auxquelles la région du Sahel est actuellement confrontée, sont aggravées par l’impact de la crise libyenne. En effet, selon le président de la Commission de l’Union africaine, le Dr Jean Ping, la prolifération des armes provenant des arsenaux libyens et le retour de combattants dans leur pays d’origine ont permis aux terroristes de tirer profit de cette situation pour renforcer leur capacité d’opération. Pour lui : «La situation qui prévaut dans le Nord-Mali, objet  d’attaques de groupes armés depuis la mi-janvier 2012, est la première matérialisation des menaces que nous redoutons dans l’ensemble de la région».

A son tour, le chef de l’Etat malien, Amadou Toumani Touré, a fait une remarque similaire. Quant au représentant du le Dr Yayi Boni, président en exercice de l’Union africaine, Nassouri Bako, il a réitéré tout l’engagement de l’Union à soutenir le Sahel, particulièrement le Mali, dans la gestion de ces problèmes. Le ministre burkinabé  chargé de la coopération régionale, Vincent Zakané, a relancé la position du président Blaise Compaoré. Laquelle position se synthétise à son adhésion à l’élan de solidarité pour trouver des solutions pérennes aux causes profondes des problèmes dans la zone du Sahel. Mais, au-delà de tous ces grands discours, qu’est-ce que l’Union africaine compte entreprendre, à travers son Cps, pour  aider le Sahel à sortir de cette impasse ? Au cours de la conférence de presse tenue à la fin des travaux, les interrogations ont eu des réponses plus ou moins satisfaisantes.

Le Cps de l’UA redoute la situation

Assurément, le Cps de l’UA est consciente que c’est la crise libyenne de l’année dernière qui a accentué la fragilité de la région du Sahel, en raison des flux armes et de combattants qu’elle a occasionnés. Les attaques lancées par les rebelles armés au Nord-Mali constituent un grave facteur de complication supplémentaire. Elles ont, non seulement, provoqué une crise humanitaire marquée par des déplacements des populations civiles, en direction de certains pays voisins. A la question de savoir quelle est sa position, L’UA prétend qu’elle a appelé l’attention sur les dangers  encourus par la région du Sahel sur le plan sécuritaire, sur la gravité de la menace et de la nécessité d’une action internationale soutenue et coordonnée pour y faire face.  Cependant, l’UA préconise  de lancer un appel à ses partenaires bilatéraux et multilatéraux, comme l’Onu, pour qu’ils marquent leur appui à la position africaine sur cette question.

Selon Jean Ping,il faut  l’unité de toute la communauté internationale autour de la position de principe de l’Afrique. Laquelle position limite à la promotion d’une issue politique. Les pays de la zone, l’Algérie en particulier, ont de ce point de vue un rôle prépondérant à jouer. La position de l’UA est claire quant au renforcement de l’option militaire demandée par certains : elle est contre et exige un cessez-le feu immédiat. L’un après l’autre, le président de la Commission de l’UA, le Dr Jean Ping, et celui du Cps, Ramtane Lamamra, ont soutenu que l’union se doit de veiller à la préservation de l’intégrité du territoire malien, en soutenant uniquement les voies pacifiques. Le ministre malien chargé des Affaires étrangères, Soumeylou Boubeye Maïga, s’est dit satisfait, au grand étonnement des hommes des médias, de la position trop indulgente de l’UA.

En outre, pour le ministre mauritanien des Affaires étrangères, pour le paraphraser, a affirmé que s’il y a eu un laxisme quelconque dans cette histoire, c’est bien du côté des autorités maliennes qui ont accueilli les frères ennemis à bras ouverts. A propos de frères ennemis, précisons que trois hommes enturbannés ont radicalement refusé d’incliner leur identité afin d’avoir des accréditations (badges). Et ils ont bénéficié d’une intervention ministérielle pour avoir accès à la salle de conférence. Après, l’on s’étonne que les résolutions des réunions les plus closes soient à la portée des terroristes criminels, avant leur diffusion.

Rokia Diabaté

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