2ème renouvellement du mandat de la MINUSMA : Quand le Mali compte plus sur la force onusienne que sur la reconstruction de son armée pour assurer sa sécurité

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Des véhicules de la Minusma sécurisent l'aéroport de Kidal, dans le nord du Mali. © RFI / David Baché

Un pays n’est véritablement souverain que s’il est capable d’assurer l’intégrité de son territoire, la sécurité des personnes et de leurs biens et de définir par lui-même les grands axes de sa politique économique. Le Mali, qu’on croyait être l’une des puissances militaires de la sous-région avant les événements de 2012, s’est enfin effondré sous les coups de boutoir de la nouvelle vision expansionniste de la France de Nicolas Sarkozy et des narco jihadistes qui ont mis à nu toutes les failles de ses forces de défense et de sécurité. D’où la responsabilité morale et politique de la Communauté internationale et de la France pour  stabiliser le Pays. Ne peut-on pas  transformer la présence de la MINUSMA en une chance de reconstruction de la nouvelle armée de nos ambitions ?  Dès à présent, est-il superflu d’engager des négociations pour qu’à la fin de son mandat, la MINUSMA puisse rétrocéder ou vendre au Mali tout son lot d’équipements et de logistiques ?

Le Premier ministre malien  M. Modibo Keita, à la tête d’une forte délégation était la semaine dernière  à New York au siège de l’ONU, pour plaider la cause du Mali devant le  Conseil de sécurité des Nations Unies. Dans un discours de très belle facture littéraire, le principal locataire de la cité administrative a encore sollicité la Communauté internationale, à travers un renouvellement du mandat de la MINUSMA, qu’il a voulu plus robuste. Il a rappelé  que le Gouvernement du Mali a toujours estimé que l’efficacité de la MINUSMA était à rechercher plus dans le renforcement de ses capacités opérationnelles qui, à son avis, passe par  une posture plus robuste et plus active, une redéfinition des règles d’engagement, un soutien plus efficient aux Forces Armées maliennes du Mali, un soutien aux initiatives régionales de lutte contre le terrorisme, notamment celles du G5 Sahel, de la CEDEAO et de l’Union africaine. En somme, la MINUSMA devait abandonner sa posture de maintien de la Paix au profit d’un mandat combattif pour le rétablissement de la Paix. Aujourd’hui, l’urgence à court terme sera la paix et la stabilité, mais à moyen et à long terme devra être la reconstruction d’une armée malienne mieux outillée technologiquement, bien formée et suffisamment équipée des équipements militaires de dernières générations pour mieux défendre l’intégrité territoriale.  Pour avoir une armée répondant aux  critères sus cités, les autorités doivent se battre  pour réunir trois  conditions :

1-Elles doivent travailler dès à présent à combler le vide que laisserait la MINUSMA à la fin de son second mandat. Et cela dans l’optique qu’il ne sera pas  renouvelé pour une troisième fois.

2-Avoir une capacité de négociation pour convaincre la MINUSMA et l’Opération Barkhane à rétrocéder ou à vendre tous leurs équipements et logistiques militaires au Mali. A défaut, le pays devrait envisager une réquisition ou une nationalisation de ces équipements.

3-Réduire les budgets de toutes les institutions pour augmenter celui de l’armée afin de doter notre outil de défense des armes de dernières générations, surtout par une meilleure utilisation des technologies de l’information et de la communication.

En définitive, pour avoir une armée capable de défendre le territoire malien trois fois plus grand que la France, il faut une vision et des  grandes ambitions de nos politiques et un leadership trempé du premier commandant en chef pour faire de l’équipement de l’outil de défense une priorité absolue.

 

Youssouf Sissoko                                                                                                        youssouf@journalinfosept.com

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