20 mois après l’Accord de paix au Mali : Pourrissement de la situation sécuritaire

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accord de paix
Photo à titre illustratif

20 mois après la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger , la situation sécuritaire a rarement connu un tel état de pourrissement au Mali avec des statistiques qui font froid dans le dos : pratiquement, chaque jour, un militaire malien perd la vie dans le centre et le nord du pays, les jihadistes se sont, aujourd’hui, installés dans le centre du pays ou l’Etat malien ne contrôle pratiquement plus rien, les maliens vivants dans les camps des réfugiés ne sont toujours pas de retour, l’école est inexistante dans plusieurs localités du centre et du nord à cause de l’insécurité, le Mécanisme Opérationnel de Coordination( MOC) n’est toujours pas opérationnel…

Le mardi 7 février, une religieuse colombienne a été enlevée à Karangasso dans le cercle de Koutiala, région de Sikasso. Et si le rapt n’est pas encore revendiqué, au moment ou mettons sous presse, les populations sont encore sonnées par la rapidité du rapt de la réligieuse.

Les chefs d’Etat du G5 Sahel étaient en réunion le weekend passé à Bamako. Le thème du jour portait sur : « la situation sécuritaire au Mali et son impact sur l’espace sahélien ». « Les chefs d’Etats ont relevé que, malgré la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger, la situation sécuritaire au Mali demeure préoccupante, en raison de la persistance des attaques asymétriques de groupes terroristes et extrémistes contre les populations civiles, les forces de Défense et de Sécurité du Mali et les Forces internationales », indique le communiqué final du Sommet qui a coïncidé avec une recrudescence des attaques terroristes contre les militaires maliens. En effet, en une seule semaine, du 1er au 5 février, neuf militaires maliens ont perdu la vie dans le Centre et le Nord du Mali.

Dans la nuit du samedi 4 février au dimanche 5 février, des assaillants ont attaqué le poste de sécurité de l’armée malienne à Madina Coura, à quelques 5 km de Mopti. Bilan : quatre gendarmes ont été tués. Un jour avant, le vendredi 04 février, vers 5 heures du matin, un poste de sécurité de l’armée malienne a été attaqué, par des bandits armés, à Ménaka, région de Tombouctou. Le bilan est de quatre militaires et huit blessés, tous de la garde nationale. Le Jeudi 2 février, un gendarme et un civil ont été tués dans l’attaque d’un poste de sécurité à Tenenkou, région de Mopti.

Le 18 janvier passé, une attaque terroriste a frappé le camp du Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC) à Gao. Bilan : 77 morts. Malgré que l’attaque ait mobilisé le peuple malien, les tergiversations continuent au sein du Comité de Suivi de l’Accord(CSA). Les différentes parties à l’accord n’arrivent pas toujours à accorder leurs violons. La session juste ouverte deux semaines après le tragique événement en est la parfaite illustration. En effet, lors de cette 15e réunion de l’organe chargé de la mise en œuvre, les deux groupes armés signataires de l’accord, la Coordination des Mouvements de l’Azawad et la Plateforme, ont boycotté les travaux. La CMA exige, au préalable, «  un meilleur cadre pour une mise en œuvre intégrale et diligente de l’accord suivant un chronogramme actualisé, réaliste et consensuel ».

La rencontre s’est encore terminée en queue de poissons avec la promesse de la tenue d’une rencontre de haut niveau pour faire redécoller le processus de paix au Mali, un processus qui est aujourd’hui en grande souffrance.

Madiassa Kaba Diakité

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2 COMMENTAIRES

  1. Bonjour,

    EST-CE QUE LA RÉPARTITION DES PRÉSIDENCES DES RÉGIONS DU NORD DU MALI, initiée par la réunion, des chefs politico-militaires et des ministres, du 10 février 2017, entre les regroupements armés ou d’autodéfense, EST LA SOLUTION IDOINE POUR LES AUTORITÉS INTÉRIMAIRES sachant que le protocole d’entente, entre parties prenantes Maliennes sous la supervision de la médiation internationale, dit que les membres des autorités intérimaires doivent être issus de la société civile, des membres des services déconcentrés de l’État et des conseillers sortants ?

    Comme la convention subsidiaire (qui répartissait les membres des autorités intérimaires entre les parties prenantes Maliennes) qui avait générée des blocages et avait été rejetée au profit du protocole d’entente entre parties prenantes Maliennes sous la supervision de la médiation internationale, une telle répartition des régions, entre regroupements armés et d’autodéfense, engendrera des problèmes et des blocages.

    Face à la persistance de la menace terroriste ou djihadiste ou toute menace contre la République et la souveraineté nationale, il y a bien une réponse efficace : c’est constituer un FRONT UNI s’appuyant sur le dialogue ET la conférence d’entente nationale inclusive, s’engageant, avec franchise et sans complaisance, indépendamment des bords politiques, autour de l’accord de paix et dynamisant sa mise en œuvre stricte et franche.

    Comme dit l’accord de paix, le DIALOGUE doit être la base du règlement de tout différend ou tout conflit.

    Mais DIALOGUE ne signifie pas immobilisme, laxisme, il faut AGIR pour garantir la mise en œuvre, inclusive, stricte, franche et sans complaisance, de l’accord de paix.

    J’avais déjà écrit plusieurs lettres ouvertes et fait des appels dans ce sens à tous les acteurs.

    Il est temps d’AGIR EFFICACEMENT en impliquant TOUS les Maliens, TOUTES les Maliennes et TOUS LES ACTEURS à travers la mise en œuvre inclusive, stricte, franche et sans complaisance, de l’accord de paix et la conférence d’entente nationale inclusive.

    Bien cordialement
    Dr ANASSER AG RHISSA
    Expert TIC, Gouvernance et Sécurité
    Expert Consultant de la conférence d’entente nationale inclusive
    Président de l’ONG TILWAT International
    E-mail : tilwatinternational@yahoo.fr
    TEL 00223 95 58 48 97

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