Le 10 janvier 2013, la situation sécuritaire se dégrade au Mali. Les terroristes islamistes prennent la ville de Konna. Et se dirigent vers Mopti, dernier verrou solide avant la capitale, Bamako. Le président par intérim, Dioncounda Traoré sollicite son homologue français et lui demande aide, secours et assistance. François Hollande décide dès le lendemain 11 janvier dans l’après-midi d’engager l’armée française dans une guerre dénommée. Un an, jour pour jour, nous revenons sur cette opération menée de Konna à Kidal. Chronologie.
Le 11 janvier 2013, le président de la République française, prend la décision dont l’importance et la portée historique pour le Mali n’ont d’égale et de repère dans la mémoire que la proclamation de l’indépendance du pays, le 22 septembre 1960.
En effet, ce jour là, François Hollande autorise les forces armées françaises à intervenir au Mali en soutien à l’armée nationale en difficulté face aux ennemis terroristes islamistes qui venaient d’engager la surmultipliée dans l’occupation du Mali. Vingt jours chrono :
Dans la nuit du 11 au 12 janvier, des frappes de Mirage 2000 et d’hélicoptères Gazelles détruisent une demi-douzaine de véhicules ainsi qu’un centre de commandement, stoppant une colonne islamiste qui se dirigeait vers Mopti, à juste titre considérée comme étant la « ligne de front » entre le nord et le sud et entre l’armée et les occupants des régions du nord.
Un pilote de Gazelle français, le lieutenant Damien Boiteux est tué pendant l’opération. Les autorités maliennes ont rendu un hommage mérité à cette première victime étrangère en l’élevant au grade d’Officier de l’ordre national du Mali. Après lui, six autres soldats français tomberont sur le champ de l’honneur.
Le 12 janvier, les troupes maliennes reprennent la ville de Konna.
Le 13 janvier, les moyens aériens français bombardent les environs de Konna, Léré et Douentza. Des Mirages attaquent également les éléments islamistes à Gao, provoquant le départ des troupes du Mujao de la ville.
Le 14 janvier, les troupes islamistes contre-attaquent et prennent la ville de Diabali, à 400 km de Bamako, en passant par la Mauritanie pour éviter les attaques françaises. Le chef d’Aqmi à Tombouctou, Abou Zeid, dirige l’opération.
Au 16 janvier, la ville de Konna n’était pas totalement sous contrôle, avec la présence de quelques éléments islamistes.
Dans le même temps, les troupes françaises et maliennes engagent directement le combat au sol à Diabali pour tenter de reprendre la commune aux rebelles.
Le 17 janvier au soir, l’armée malienne reprend aux envahisseurs la ville de Konna, tuant des djihadistes, détruisant quelques véhicules et prenant possession de 8 autres véhicules.
Le 21 janvier, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, annonce la reprise par les armées malienne et française des villes de Diabali et Douentza.
Le 25 janvier, après des bombardements, les Français reprennent l’aéroport de Gao, important centre de logistique pour les islamistes, avant de s’emparer de toute la ville le 26 janvier.
Le 27 janvier, l’aviation française bombarde des positions stratégiques islamistes sur Kidal, dans l’extrême nord-est, détruisant notamment la maison de Iyad Ag Ghaly, chef du groupe islamique armé Ançardine.
Le 28 janvier, les forces franco-maliennes reprennent Tombouctou, à l’issue d’une opération terrestre et aérienne menée dans la nuit pour contrôler les différents accès de la ville, et empêcher ainsi des exfiltrations ennemies.
Le 29 janvier, le Mnla annonce que les villes de Kidal, Tessalit, Léré, In Khalil, Anefis, Tinzawatène, Tessit et Talatayt sont sous son contrôle.
Dans la nuit du 29 au 30 janvier, au cours d’une opération aéroportée, l’armée française prend position sur l’aérodrome de Kidal, situé au sud-est de la ville.
De plus, l’aviation française procède à des frappes aériennes assez importantes dans le secteur où les terroristes se sont probablement retirés après avoir quitté les grandes villes.
C’est la fin de la première mission de l’opération Serval, à savoir chasser les terroristes-djihadistes des régions du nord et recouvrer l’intégralité du territoire national.
Le 30 janvier, la France appelle au dialogue avec la population du Nord du Mali.
Le 02 février, le président français, François Hollande effectue au Mali une visite de 24 heures qui l’a mené à Tombouctou (via Mopti-Sévaré) et à Bamako. Ce jour-là, Hollande a promis que l’aide de l’armée française au Mali se prolongerait le temps de vaincre le terrorisme. Et les forces Serval sont toujours là, certes ramenées à 25 000 hommes. Mais toujours à la traque des terroristes et djihadistes d’Aqmi, du Mujao et d’Al Mourabitoune de Mokhtar Bel Mokhtar.
18 février, début d’une opération visant à déloger les islamistes dans l’Adrar des Ifoghas (extrême nord-est). De violents combats vont opposer soldats français et tchadiens aux combattants jihadistes. Fin février, un des principaux chefs d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), l’Algérien Abdelhamid Abou Zeïd, est tué par l’armée française.
8 avril, début de l’opération « Gustav » de l’armée française pour traquer les islamistes dans une vallée au nord de Gao.
En octobre, Abou Moghren Al Tousni, un responsable d’Al Mourabitoune est abattu au cours d’une opération menée par Serval.
Al Hassan Ould Al-Khalil, alias Jouleybib (un des principaux adjoints de Bel Mokhtar) et Fayçal Boussemane (un autre bras droit de Bel Mokhtar) trouvent la mort à 150 km de Kidal, une œuvre des forces françaises.
Le 9 décembre, celles-ci mènent à plusieurs centaines de kilomètres de là, une autre opération d’envergure contre une vingtaine de membres d’Al Mourabitoune, lourdement armés, planifiait sans doute des actions dans toute la zone de Tessalit et de Kidal. Ils sont neutralisés.
A tout cela s’ajoutent moult autres faits d’armes des forces Serval qui ne sont pas médiatisés, l’objectif étant de nettoyer le pays de ces « graines pourries ».
Sékou Tamboura
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