L’attaque d’un poste de gendarmerie Algérienne à la frontière malienne dans la région de Tamanrasset, le mardi dernier, a fait 11 morts, cinq véhicules incendiés et des matériels militaires emportés par les assaillants, en l’occurrence un groupe armé se réclamant de AQMI, la branche maghrébine d’Al Qaïda. A la suite de cette offensive d’Al Qaïda, le Mali a renouvelé son offre aux algériens de poursuivre les terroristes sur son territoire. Une manière d’établir sa bonne foi.
Cette attaque relance, en tout état de cause, bien de questions d’ordre sécuritaire et politique dans la sous-région.
C’est, de l’avis des autorités algériennes, l’attaque la plus meurtrière depuis 2008. Les assaillants sont arrivés côté malien, très tôt le matin et bombardé la position algérienne. Le poste en question avait initialement pou mission de surveiller la frontière malienne supposée une passoire pour terroristes en direction de l’Algérie. Ce pays a toujours reproché à son voisin son laxisme voire sa complicité. Le Mali a été d’ailleurs mis au pilori lors de la rencontre des ministres en charge de la sécurité et des affaires étrangères, organisée à, Alger pour les besoins de la cause à la suite de l’affaire CAMATTE. Pour leur part, les autorités de Bamako, ont reproché à Alger sa mauvaise approche par rapport au sujet et suggéré une conférence des chefs d’Etat sur la question. Une idée visiblement rejetée par Alger et Nouakchott.
En commun accord, Algérien et Mauritanien installeront des postes de surveillance à leurs frontières respectives à TIZAWATEN dans la région de Tamanrasset et à Bassikounou (nord-est du pays). Des mesures qui auraient, du éviter toute incursion. Mais l’attaque du mardi dernier prouve tout le contraire. Elle donne malheureusement raison au président malien lequel a suggéré une plus grande implication aussi bien des pays de la bande sahel-saharienne, des commissions européennes que des Nations-Unies.
Toute chose qui aurait permis de mobiliser l’opinion publique internationale, ressources appropriées et d’engager une lutte commune sans contrainte politique extérieure. Pour rappel, c’est à cause de la pression française dans l’affaire Pierre CAMATTE que Koulouba a libéré les présumés terroristes. S’en est suivi, en guise de protestation, le rappel des ambassadeurs algérien et mauritanien. Les faits viennent de prouver qu’ils se trompent de combat.
B.S. Diarra
Al Qaïda défie la CEN-SAD, l’opération Flintlock et les armées des pays de la région
On avait annoncé une guerre ouverte contre la nébuleuse Al Qaïda. Mais ironie du sort, c’est elle qui, la première lance l’offensive. Par cette attaque meurtrière, les groupes terroristes semblent vouloir livrer un message fort.
L’offensive sur le poste militaire algérien survient après, tenez-vous bien, le lancement, le 3 mai dernier, de l’exercice militaire multinational Flintlock 2010 ; de l’installation d’un commandement militaire unifié (Mauritanie, Algérie, Niger et Mali) au mois d’avril dernier à Tamanrasset, des décisions de la CEN-SAD portant sur l’harmonisation et la coordination des efforts des forces armées de lutte contre la grande criminalité dans la bande sahélo-saharienne… C’est après toutes ces manœuvres et décisions communes que la branche d’Al Qaïda au Maghreb décide de frapper : 11 gendarmes algériens tués, au moins cinq véhicules incendiés et des matériels militaires emportés. On signale en outre, l’enlèvement d’un otage, un guide touristique d’origine algérienne. Les assaillants ont attaqué à l’arme lourde, laissant peu de chance à leurs victimes. Selon la presse algérienne, l’opération aurait été bien préparée et planifiée par l’organisation terroriste depuis quelques temps et à l’insu de tous les services de renseignement des pays concernés.
A en croire le ministre malien de la Défense dans une déclaration faite à l’agence PANA, ces mouvements ne sont pas le seul fait des organisations terroristes et ne concerne pas son seul pays le Mali. La bande est également mise à profit par les trafiquants de tout acabit, depuis l’Amérique Latine en traversant les pays côtiers de la région, ceux de la bande sahélo-saharienne, jusqu’en Europe.
Faut-il véritablement croire, en tout état de cause, à l’efficacité de toutes les dispositions prises en amont ? Il faudra certainement, encore des mesures plus efficientes impliquant tous les pays concernés de près et de loin.
B.S.D