Yagaré Baba Diakité président de «Mali Ka Wele Kan» : «On ne veut plus la corruption comme mode de gouvernance au Mali»

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«Mali Ka Wele Kan». C’est le nom d’une nouvelle coordination d’organisations qui se veut apolitique. Elle regroupe des jeunes, femmes, de toutes les confessions religieuses et de la société civile. «Mali Ka Wélé Kan» a été lancé le samedi 8 juin 2013 à la Maison de la Presse du Mali. Elle a pour objectifs entre autres de doter la nation malienne d’une société civile forte, capable de prévenir et de répondre aux questions d’intérêt national ; de cultiver la citoyenneté et renforcer l’ancrage démocratique ; consolider la paix ; renforcer la cohabitation pacifique entre les différentes composantes de la société et rester attentif au respect des droits et devoirs de tous les citoyens du Mali, sur toute  l’étendue du territoire national et au-delà des frontières. Après la cérémonie de lancement, nous avons interviewé son président, Yagaré Baba Diakité.

 

Pourquoi avez-vous créé Mali Ka Wele Kan ?

Yagaré Baba Diakité : C’est un juste un constat qui nous a amenés à créer une telle coordination. La démocratie est arrivée dans ce pays quand on terminait le lycée. Et depuis, nous avons vu qu’il n’y a pas eu de structures pour accompagner cette démocratie. C’est ce qui a amené les hommes politiques à faire ce qu’ils voulaient de notre pays. Nous avons remarqué que la société civile existante au Mali, ne nous représentait pas valablement parce qu’il ne faut pas avoir peur de le dire. Elle a toujours caressé les pouvoirs publics dans le sens des poils. C’était une société civile qui ne se souciait pas du bien du peuple. Le  Malien moyen fait face à la dure épreuve de la cherté de la vie ; il vit au jour le jour et ne voit personne pour défendre ses intérêts. Pour nous, cette situation ne peut pas continuer. C’est pour cette raison que nous avons lancé un appel à beaucoup d’associations à se regrouper au sein de «Mali Ka Wélé Kan» pour afin créer une société civile qui ne soit pas à la merci des politiciens. Ce sont là entre autres raisons qui nous ont poussés à créer «Mali Ka Wélé Kan».

 

Après ce lancement, est-ce que vous avez une activité en vue ?

On a un éventail d’activités. Le temps même nous manque par rapport à la situation au Mali. Le Mali est tel qu’aujourd’hui nous ne disposons même pas d’assez de temps pour tout faire. Pour cela, nous n’avons pas de temps à perdre. Après ce lancement, nous allons commencer l’implantation immédiate qui a débuté dans la salle de réunion devant vous. Nous allons continuer cette implantation à travers tout le Mali. Mali Ka Wele Kan fera des campagnes de sensibilisation avec son slogan qui est basé sur une citoyenneté consciente. Il faut que chaque citoyen malien sache qu’à partir d’aujourd’hui, il doit avoir une citoyenneté, c’est-à-dire connaître tout ce qu’il doit faire pour le Mali et tout ce qu’il peut avoir dans le Mali. Nous devons changer nos comportements vis-à-vis du pays.

 

Quel sera le comportement de Mali Ka Wele Kan lors des élections prochaines ?

Le comportement de notre association sera de sensibiliser les populations à faire une rupture avec nos méthodes classiques, à connaître les candidats. Nous ne voulons plus de candidats maquillés ! Nous voulons des candidats qui viennent avec des projets de société bien élaborés, afin que le citoyen lambda puisse prendre connaissance des projets de société et savoir faire la part des choses entre les projets de société des différents candidats. Nous ne voulons pas des candidats qui vont se maquiller dans les salons de coiffure, prendre des photos pour ensuite faire des affiches et des posters dans nos villes. On n’en a assez des discours pompeux ! Nous voulons des actes concrets maintenant. Il faut que tout le monde passe à l’acte maintenant. On ne veut plus la corruption comme mode de gouvernance au Mali ! Si construire le Mali de demain est notre priorité, on ne doit pas vendre nos voix. Chaque Malien doit comprendre que c’est la somme de nos efforts qui doivent faire le Mali de demain.

Propos recueillis par Kassim TRAORE

 

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