Yacouba Katilé, secrétaire général du syntade : « Siaka Diakité a fait recruter des loubards… Il n’y aura pas de bicéphalisme au SYNTADE ! »

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A l’issue du 12ème  congrès ordinaire du Syndicat des Travailleurs de l’Administration d’Etat (SYNTADE), M. Yacouba Katilé, de la section syndicale des Douanes a été élu secrétaire Général. Une élection sur fond tiraillement avec le secrétaire général sortant, M. Siaka Diakité. 

 

 

Yacouba Katilé
Yacouba Katilé

Maliba-Info : Que s’est-il passé lors de ce 12ème  congrès ?

Yacouba Katilé : Je vous remercie. A la suite du conseil  Central le mardi 25 juin, la date du congrès a été fixée au mercredi 26. Et c’est le secrétaire général du ministère du travail et de la Fonction Publique, à l’absence du ministre pour cause de conseil des ministres, qui a présidé la cérémonie d’ouverture.  Et après  l’ouverture officielle des travaux, nous avions procédé à la vérification des mandats. Et c’est là que Siaka Diakité a évoqué l’article 5 des textes relatif selon lui, à  la présence obligatoire  des membres de la section nationale. Puisque ces membres n’étaient pas présents, il fallait selon lui, renvoyer les  assises en question à une date ultérieure.

 

 

Et vous ne perceviez pas les choses de la même manière. Que dit l’article en question ?

L’article 05 évoque plutôt les membres du Conseil National, les délégués élus des sections nationales, les délégués élus des divisions régionales. Nulle part, il n’est question des  membres de la section nationale ! Il n’y a pas d’autres interprétations.  Et d’ailleurs, dans sa lettre circulaire de convocation, Siaka a lui-même ajouté les délégués des divisions locales. Il s’agissait en fait d’un artifice pour lui.

 

 

 Artifice, pourquoi faire ?

Quand il s’est vu en minorité et certainement après sondage, il voulait annuler le congrès. Il y a beaucoup de bruits autour de la question dans la salle. Et c’est un des délégués qui lui est favorable, celui de Mopti, a demandé la suspension  et tout le monde est sorti.

 

 

A l’extérieur de la salle, Siaka m’a approché et proposé le report des assises au lendemain. C’était en, présence d’Ali Daou, secrétaire général de la section syndicale des Impôts. Nous avions accepté dans le souci de sauver le congrès. Et les travaux ont effectivement repris le lendemain. De 11 à 14 heures,  nous avions discuté sans parvenir à un accord. C’est en ce moment que Siaka s’est retiré et nous a laissés dans la salle. Bien entendu, il n’a pas compétence à annuler le congrès.  Nous avions alors procédé à un constat d’Huissier par le biais du cabinet de Me Yamoussa Traoré.  C’était à la Bourse du Travail.

 

 

Les travaux se sont poursuivis le vendredi au CICB. Là, nous avions repris le contrôle des mandats et  procédé au constat d’huissier relatif à l’abandon du président et de certains membres du présidium.

 

 

 Et qu’est ce que ces différents constats ont donné ?

A l’issue du contrôle des mandats, 1/3 des membres élus et  délégués étaient présents. Et à ce niveau, nos statuts sont clairs : les travaux pouvaient se poursuivre.

 

 

 

 Combien de congressistes manquaient à l’appel ?

A l’ouverture des travaux le mercredi 26, nous étions au nombre de 141. Et le vendredi  28, on était au nombre de 91 soit une différence de 50. En clair, le quorum était atteint. Nous avions donc logiquement procédé à la mise en place d’un bureau de 43 membres et les camarades ont porté leur  confiance sure ma modeste personne. Nous avions en outre mis en place une commission de 7 membres. Nous avions, par la suite, organisé une conférence de presse pour informer l’opinion publique.

 

 

 Est-il vrai que certains de vos partisans ont fait objet de menaces et d’intimidation ?

Je le confirme ! Siaka a fait recruter une trentaine de loubards à la Bourse du travail. Ils étaient munis de gaz et se trouvaient dans un véhicule immatriculé T 0200 MD. Des policiers sur place ont fait le constat. Aussi, Ousmane Traoré, le secrétaire aux relations extérieures de la section syndicales des douanes a,  lui aussi,  fait objet de tentative d’enlèvement, le jeudi 27.

 

 

 Où en est-on à l’heure actuelle ?

Nous avions été contactés par des membres de l’UNTM  en vue d’une rencontre et des négociations. Je rappelle  que c’est le SYNTADE qui gère ses problèmes. Pas l’UNTM ! Cette immixtion de l’UNTM est tout simplement une erreur. Nous signalons en outre que Siaka a délibérément bloqué la diffusion de l’élément sur la chaîne nationale, l’ORTM. Et il a fait appel aux notabilités du District en vue de trouver un terrain d’entente.

 

 

 Concrètement, que  lui reprochez-vous?

Beaucoup de dysfonctionnements ! La philosophie première  d’une entité syndicale est l’adaptation. Les différentes administrations doivent s’adapter aux contextes et contingences de l’époque. Il s’agit par exemple de l’élaboration des statuts appropriés, de la prise en compte d’un plan de carrière, de l’amélioration des conditions de vie et de travail des syndiqués… Siaka n’était malheureusement pas dans cette logique.  Aussi, de 2005 à nos jours, le SYNTADE n’a tenu aucune réunion ordinaire. Nos réunions étaient toujours extraordinaires. Par ailleurs, le conseil Central qui se tient une fois par mois était laissé à lui-même…  Le quorum n’est jamais atteint  à cause du manque de sérieux et régularité des réunions, ce qui a découragé beaucoup de camarades.

 

 

La nécessité du renouvellement de la classe dirigeante s’imposait. Et les camarades ont porté leur choix sur ma personne. C’est évidement un honneur pour moi.

 

 

Ne craignez-vous un bicéphalisme au niveau du SYNTADE?

Il n’y aura pas de bicéphalisme au SYNTADE !

 

 

Avez-vous des ambitions pour le secrétariat général de l’UNTM ?

Pour l’instant, non ! Mes ambitions se limitent au SYNTADE.

Propos recueillis par B.S. Diarra

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