Un membre du groupement dit Action Républicaine pour le Progrès (ARP) se confie à Mali Demain

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« Certains se prévalent d’une majorité parlementaire pour exiger un nombre de postes ministériels dans le gouvernement au mépris de l’accord de gouvernance politique, n’est pas normal… », dixit Dr Boubacar Boubou Dicko

Dans cet entretien comme il en a l’habitude, Dr Boubacar Boubou Dicko, président de l’UMPC, membre fondateur de l’ARP,  parle de leur regroupement politique, les raisons pour lesquelles ils ont claqué la porte à EPM, cette majorité présidentielle pilotée par Dr BocaryTéréta, non moins président du RPM, parti au pouvoir.

Mali Demain : Pour quoi l’ARP. Qu’est ce qui a motivé sa création ?

Dr Boubacar Boubou Dicko : La motivation de la création de l’ARP résulte de l’accord de gouvernance politique signé le 2 juin dernier en prélude à l’achèvement du mandat des députés à l’AN. Cet accord vise à légitimer politiquement le mandat des députés de l’AN du fait de l’’impossibilité d’organiser des élections législatives qui conditionnent la légitimité constitutionnelle des députés. Dans ce contexte-ci, la prorogation du mandat des députés est en soit une mesure de salut public en vue d’assurer le fonctionnement régulier de nos institutions et de la continuité de l’Etat. C’est la raison pour laquelle, certains partis membres d’EPM n’ont pas compris que d’autres se prévalent d’une majorité parlementaire pour exiger un nombre de postes ministériels dans le gouvernement au mépris de l’accord de gouvernance politique qui est le socle de la légitimité de leurs députés.

C’est la raison fondamentale qui a fait que nous avons estimé affirmer notre identité à travers la création de l’ARP en soutien au gouvernement de mission par la signature de cet accord politique important avec le PM, Chef du gouvernement. Cependant, il faut noter qu’il n y a aucune adversité entre nous et EPM sauf que nous tenons au respect des principes de solidarité et de respect qui a prévalu à la création d’EPM dont la majeure partie des partis de notre mouvement sont membres fondateurs.

A peine nommé, le PM Dr Boubou Cissé a déclenché le processus de Dialogue National Inclusif. Qu’en pensez-vous ?

Dr Boubacar Boubou Cissé : C’est tout à fait normal puisqu’il s’agit des engagements afin d‘être dans l’esprit de la feuille de route du gouvernement de mission.

Croyez-vous à sa réussite compte tenue de l’insécurité au Centre t au nord du pays?

Dr Boubacar Boubou Dicko : Bien sûr que le Dialogue National Inclusif annoncé est un passage obligé de la résolution de la crise que vit le Mali. On ne peut que souhaiter que cela se passe bien.

Quand est-il de l’accord d’Alger ? Comment le gouvernement devrait s’organiser pour son application finale ?

Dr Boubacar Boubou Dicko : L’application de l’accord d’Alger ne dépend pas que du ressort du gouvernement mais de toutes les parties signataires. Pour sa résolution, il y a un Comité de Suivi de l’Accord (CSA), l’observateur indépendant qui doit s’investir en vue de s’assurer de sa mise en œuvre et puisqu’il y a les dispositions contraignantes du Conseil de Sécurité des Nations Unies qui envisagent des mesures à l’encontre de toutes celles et de ceux qui peuvent constituer un frein à la résolution de cette crise.

Effectivement, des compatriotes et non les moindres viennent d’être indexés à cet effet. Que réagissez-vous ?

Dr Boubacar Boubou Dicko : Il faudrait que cela soit fondé et éviter des accusations.

Notre pays une crise sécuritaire la plus grave ainsi qu’une conjoncture économique sérieuse. Quand pensez-vous ?

Dr Boubacar Boubou Dicko : la crise sécuritaire a gagné le Centre mais celle-ci résulte fondamentalement des conséquences de la guerre en Libye au Mali. Hier, les alliés de la France dans la guerre de Tripoli sont devenus des ennemis de cette même France au Mali et c’est fondamentalement cela qui constitue le paradoxe.

Pouvez-vous être plus explicite ?

Dr Boubacar Boubou Dicko : Qui a armé les djihadistes contre la Libye ? C’est cela que vous allez trouver la réponse à cette question.

Pourtant, un accord de défense nous lie à la France. Mieux, il y près de 15 000 casques bleus sur notre sol, et bientôt la force du G5 Sahel s’apprête à intervenir. Malgré toute cetteprésence massive de militaires étrangers, notre pays est en proie à une insécurité galopante. Quand dites-vous ?

Dr Boubacar Boubou Dicko :D’abord, il faut faire la part des choses. En ce qui concerne la MINUSMA, il s’agit d’une force de maintien de la paix qui n’a pas pour vocation à faire la guerre quand bien même qu’elle soit placée sous le chapitre 7 de l’ONU.

Quant à la force Barkhane, il s‘agit d’une opération militaire française visant à détérriolariser la mission des forces de défense françaises en vue de contrer les menaces djihadistes à l’endroit de la France et de ses amis dans la bande sahélo-saharienne. Elle participe de la fusion de l’opération Serval et de celle Epervier basée au Tchad avec un théâtre d’opération unique dont le commandement Interarmées est à N’Diamena au Tchad avec une base d’aviation et une plateforme de drones basées à Niamey, des troupes au sol se trouvant au Mali et un dispositif de renseignement  domicilié en Mauritanie. Barkhane n’est pas une opération exclusivement destinée au Mali quand bien même son redéploiement est adossé à l’accord de défense dont vous avez fait allusion.

Concernant la force du G5 Sahel, il s‘agit d’une plateforme de coopération militaire transfrontalière visant à assurer l’inter opérationnalité des armées des pays du G5 Sahel. Elle participe de la stratégie de sécurité et de développement de l’UE dans les pays du G5 Sahel. Vous allez comprendre à travers cette lecture qu’en réalité, notre sécurité repose primordialement sur la montée en puissance de nos forces armées et de sécurité. C’est cela la bonne lecture que nos compatriotes doivent avoir de notre système de  défense nationale.

Quelle analyse faites-vous de la visite du PM en cinquième région ?

Dr Boubacar Boubou Dicko : II était nécessaire qu’il se rende dans cette région. Il serait prématuré de tirer un bilan bien que cette visite augure des lendemains meilleurs.

Etes-vous optimistes pour le Mali ?

Dr Boubacar Boubou Dicko : Ce qui est évident. Le Mali dispose de ressorts et des compétences pour sortir notre pays de cette nasse.

Un dernier mot ?

Dr Boubacar Boubou Dicko : Mon dernier mot est de souhaiter bonne chance au Dialogue National Inclusif qui s’ouvrira bientôt. Ce qu’il faut savoir et retenir est que nulle ne peut contraindre la France sauf à ce qu’elle en consente librement.

Propos recueillis par BokariDicko

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