Directeur du Centre diocésain de Communication (Cedicom) de Dédougou au Burkina Faso, abbé Jacob Drabo est aussi un professeur missionnaire de multimédia à l’Université catholique de l’Afrique de l’Ouest Ucao-UUBa. Découvrez davantage sur l’homme à travers cet entretien qu’il a accordé à Mali Tribune depuis le Burkina Faso. Son slogan préféré, “libérer le génie créateur” une citation de Thomas Sankara.
Mali Tribune : Avez-vous fait une partie de vos études à l’Ucao ?
Jacob Drabo : Je peux dire “oui” parce que j’ai soutenu un projet de thèse de doctorat à l’Ucao UUBa (ce qui correspond à un master de recherche). Je suis en phase de rédaction d’une thèse de doctorat sur le cinéma, la culture et l’éducation dans le contexte du Burkina Faso.
Mali Tribune : Nous remarquons que vos modules sont surtout basés sur le multimédia, quel est l’apport de ce module que vous dispensez aux futurs journalistes ?
J D. : Comme dit dans ma présentation, je suis professeur missionnaire de multimédia. J’ai fait des études de communication sociale à Rome en Italie et des études d’ingénierie en images et son (Digital film et animation) à Bruxelles en Belgique. Les modules que je dispense, aident les futurs journalistes sur plusieurs plans. Citons entre autres ce qu’ils apprennent :
– Ils apprennent à se familiariser avec les outils de traitement de son et d’images.
– Ils apprennent à être polyvalents (aller à la recherche de l’information, enregistrer le son ou filmer, traiter l’élément et publier)
– Ils apprennent l’écriture du scénario et la réalisation de films documentaires comme fictions
– Ils apprennent à travailler en équipe.
– Ils apprennent à joindre la pratique à la théorie.
Mali Tribune : Depuis combien de temps enseignez-vous à l’Ucao ?
J D. : J’enseigne à l’Ucao depuis 2012. Cela fait plus de dix ans maintenant. Comment ça se passe ? Cela se passe bien je crois. Beaucoup de mes étudiants s’orientent en multimédia, en écriture de scénario, en cadrage et en montage. Cela est vraiment satisfaisant pour moi. Beaucoup d’anciens étudiants disent avoir du travail à cause de leur compétence en multimédia. Cela conforte en moi l’idée que mes cours servent bien aux étudiants.
Mali Tribune : Après leur formation, des étudiants se joignent à vous pour apprendre, comment se passe cette adhésion ?
J D. : Parlons plutôt d’assistants. La plupart de mes assistants sont mes anciens étudiants. Des personnes qui ont aimé mes cours et qui continuent de mettre en pratique ce qu’ils ont appris. Je peux dire que le temps qu’ils passent en faisant les professeurs assistants, leur permet de se perfectionner encore plus.
Je rappelle que pour être professeur assistant, il faut approcher le doyen du département journalisme et communication, Dr. Alexis Zufo Dembélé.
Mali Tribune : Quelles sont les difficultés que vous rencontrez ?
J D. : Les difficultés ne manquent pas. C’est surtout le matériel qui fait défaut à l’Ucao. Le peu de matériel que nous avons pour les travaux en groupe sont très mal entretenus par les étudiants. A tout cela vient s’ajouter l’insécurité. Le voyage entre Dédougou et Bamako devient de plus en plus difficile.
Mali Tribune : Serait-ce possible de faire une étude comparative entre l’étudiant de l’Ucao et celui d’ailleurs ?
JD. : L’étudiant de l’Ucao, s’il se met un tout petit peu au sérieux, a le devoir d’être meilleur que l’étudiant du public par exemple. A l’Ucao, on n’est pas balloté par les grèves et les nombres exorbitants dans les classes. L’enseignement est de qualité. On a le temps de s’intéresser à chaque étudiant. Ne pas réussir à l’Ucao, c’est vraiment le décider.
Interview réalisée par
A M. C.