Le Prétoire : Vous avez été investi par votre parti pour les élections de 2012. Or, les évènements actuels que connaît notre pays laissent planer de sérieuses menaces sur la tenue d’une élection crédible et transparente. Il s’agit entre autres de l’insécurité au Nord, des accords sur les instruments électoraux, des délais. Quel est votre regard en tant que chef du parti Yéléma ?
Le Prétoire : Le référendum sera couplé avec le premier tour de l’élection présidentielle. Il y a des désaccords au sein de la classe politique de notre pays. Peut-on avoir votre avis par rapport au processus en cours?
Moussa Mara : Je ne vois aucun problème juridique ou politique à l’organisation du référendum ou encore à son couplage avec les élections présidentielles. Il y a un défi logistique à gérer et nous devons tous nous impliquer pour que ça se passe bien. Chacun pourra ainsi mener campagne, en ce qui concerne le référendum notamment, pour amener les Maliens à voter dans un sens ou dans l’autre en fonction de leurs convictions. C’est un exercice démocratique et le couplage peut être source d’économie. Il nous faut donc nous impliquer pour la bonne tenue des deux scrutins.
Le Prétoire : Votre parti, de par sa jeunesse connaît un handicap lié à l’implantation dans le pays. Pensez-vous avoir les moyens de faire un score honorable à la présidentielle de 2012 ? Si oui, sur quoi fondez-vous vos espoirs ?
YELEMA est aujourd’hui présent dans chacun des 49 cercles du pays et dans une vingtaine de pays en dehors du Mali. Je suis actuellement en train d’effectuer une tournée en Europe où je rencontre des milliers de Maliens à Bruxelles, Anvers, Liège, Frankfurt, Munich et Paris. Notre parti est présent jusqu’en Australie. Nous ne sommes sans doute pas présents dans les 703 communes du pays mais notre niveau d’implantation est satisfaisant pour un parti de cet âge. Il faut également noter que ma candidature est portée par d’autres partis et par de nombreuses forces non partisanes. Il faut enfin ajouter la question de l’audience personnelle du candidat, de son image au sein de la population malienne et de sa capacité à porter et convaincre sur son projet de société. Avec ces différents facteurs, on peut être optimiste pour les prochaines élections. Je n’ai pas l’habitude de m’engager dans un combat pour seulement témoigner. Nous avons de sérieuses chances de nous imposer.
Propos recueillis par
Destin Gnimadi