Le Prétoire : Comment vous vivez la CAN 2012 au Gabon ?
Habib Sylla : Très bien. Nous remercions Dieu de nous avoir permis de vivre la fête africaine du football. C’est un énorme plaisir de constater que notre équipe nationale en fait partie. A cet effet, nos compatriotes, c’est-à-dire la Communauté malienne du Gabon (Comaga), se sont mobilisés. Je tiens ici à les féliciter et à les saluer. Bien que l’équipe soit basée à Franceville, nos compatriotes sont restés mobilisés et ont convergé de tous les horizons. Les contributions ont été à la hauteur de nos attentes. Chacun s’est senti concerné et je suis, d’ailleurs, bien placé pour le témoigner. Les Aigles nous ont offert une victoire face à la Guinée et ils sont plus que bien partis dans cette compétition.
Quelles dispositions avez-vous prises pour une meilleure participation des Aigles à cette CAN 2012 ?
Vous savez que les choses se passent à deux niveaux. Le premier concerne le côté festif où nous supporters sommes obligés de rester unis et soudés derrière l’équipe. Quant au second, il porte sur l’organisation technique de l’équipe et sa gestion revient à l’encadrement technique et à la Fédération malienne de football. De notre côté, tout a été mis en place pour que les Aigles se sentent à domicile. Vous avez-vous-même fait le constat, les gens sont sortis massivement pour soutenir les Aigles contre la Guinée. Les Aigles se sont sentis mieux au stade de Franceville comme si c’était au 26 Mars ou à un autre stade du Mali. Il y a un groupe de supporters qui est venu samedi et qui a été directement acheminé sur Franceville. A ceux-ci s’ajoutent ceux venus avec la délégation officielle et l’ensemble de la Communauté malienne du Gabon et celle de toute l’Afrique centrale. Ils ne se sentiront point à l’étranger. Nous leur souhaitons une très bonne chance.
Sans être un technicien, comment voyez- vous les chances des Aigles dans le groupe D avec le Ghana, la Guinée et le Botswana ?
J’ai horreur des pronostics, mais nous pouvons quand même faire un commentaire par rapport au passé des Aigles dans la compétition. Nous avons hérité d’une poule où les gens avaient cru à la qualification sans problème, mais il a fallu attendre la dernière minute pour que le Mali se qualifie grâce à un goal différentiel particulier. Cela n’enlève rien au mérite pour la qualification. Le plus important, c’est d’être au rendez-vous. Si l’on se réfère à un passé lointain, nous avons été en finale en 1972 (Cameroun) et joué trois fois la demi-finale (1994 et 2004 en Tunisie et 2002 à Bamako). Nous espérons ne pas vivre les contre performances des deux précédentes éditions (Ghana 2008 et Angola 2010) où nous n’avons pas passé le premier tour. Nous avons toutes les raisons de croire en nos garçons et à eux de relever le défis et de nous faire rêver. Les pays dont nous avons hérité au tirage au sort sont des pays frères. La Guinée et le Mali se sont affrontés à plusieurs reprises et le plus souvent, le dernier mot nous est revenu. En ce qui concerne le Ghana, c’est une jeune équipe majoritairement constituée de champions du monde juniors, mais nous avons aussi des jeunes joueurs qui évoluent dans de grands clubs d’Europe. Je crois qu’ils nous feront rêver dans cette CAN. Nous avons un bon souvenir de l’Afrique centrale, parce qu’il y a 40 ans (Yaoundé 1972) nous étions finalistes au Cameroun et j’ai moi-même assisté aux matches de la demi-finale et de la finale. Il nous a fallu de peu pour remporter la Coupe. Le Gabon se trouvant à quelque kilomètres du Cameroun, je souhaite vivement réussir le peu qui nous a fait défaut au Cameroun en 1972. Je crois et je prie pour que l’équipe nous surprenne cette année.
Réalisée par Mamadou DIALLO,
A Libreville