Dans une interview qu’il a accordée à L’Indépendant, Dr Modibo Soumaré, président de l’Union des patriotes pour la République (URP) évoque les grands sujets d’actualité à savoir la présidentielle du 29 avril 2012, le référendum prochain et l’insécurité au nord-Mali. Dr Soumaré a profité de l’occasion pour informer que son parti dévoilera, ce samedi, le nom du candidat qu’il soutiendra à la présidentielle.
L’Indépendant : A moins de trois mois de l’élection présidentielle, peut-on savoir si votre parti présentera un candidat ?
Dr Modibo Soumaré : Notre parti est une jeune formation politique qui a été créée en 2008. Aujourd’hui, nous avons 30 Conseillers et un député (la député de la Commune III). Pour revenir à votre question, je rappelle que depuis la création de notre parti, nous avons nourri l’ambition de présenter un candidat à la présidentielle de 2012. Pour cela, il y avait plusieurs critères à remplir : le choix de l’homme qui va représenter le parti, son intégrité, sa moralité. Il fallait aussi dégager des moyens pour participer à ces élections. Nous avons énormément travaillé sur tous ces aspects. Mais en décembre dernier, nous nous sommes rendu compte que les conditions n’étaient pas réunies pour nous de présenter un candidat au nom du parti. Et, en même temps, notre formation a été sollicitée par beaucoup de partis politiques. En l’occurrence l’ADEMA, le RPM, l’URD et les partisans de Modibo Sidibé. Notre soutien ne sera pas de façade pour le candidat que nous allons accompagner. C’est pour vous dire que nous sommes sincères dans notre soutien. Pour déterminer le choix du candidat que nous allons soutenir, nous avons mis sur pied un groupe de contact pour les négociations. Ce groupe va présenter le résultat de ses travaux, ce samedi, au cours d’une rencontre avec l’ensemble des composantes du parti. C’est à l’issue de cette rencontre que nous allons dévoiler le nom du candidat que nous allons soutenir en 2012.
Quelle analyse votre parti fait-il de l’insécurité au nord ?
S’agissant de la situation au nord du pays, notre position reste la même. Nous sommes pour une culture de paix, mais nous affirmons également tout notre soutien à la vaillante armée nationale.
Cependant, on ne devrait pas laisser ces bandits rentrer sur le territoire national avec armes et bagages. On avait dénoncé cette situation dans un passé récent. La question qui mérite d’être posée, c’est de savoir si ces fameux combattants venus de Libye sont des vrais Maliens.
Ce sont là autant de questionnements qui restent, pour le moment, sans réponse.
A l’URP, nous pensons aussi qu’au lieu de donner de l’argent à des bandits armés qui vont acheter des armes et les utiliser contre leur pays, il serait judicieux d’utiliser cette somme dans la construction des infrastructures scolaires, sanitaires etc.
Que pensez-vous des réformes constitutionnelles?
L’URP pense que si les textes actuels peuvent être améliorés, il faut y aller. Mais à ce propos, nous avons constaté que le dialogue était à sens unique. Pour preuve, nous avons été sollicités par la commission des Lois de l’Assemblée nationale pour avis. Nous avons fait des amendements qui, malheureusement, n’ont guère été pris en compte. Nous avons fait ces recommandations parce que nous avons constaté que le texte fait souvent référence à la charte de Kouroukanfouga.
Par ailleurs, cette charte stipule : "La famille régnante, c’est les Kéïta. Un mensonge qui fait plus de 50 ans devient une vérité". Le même texte dit : qu’ "il ne faut pas humilier son ennemi, il faut le tuer".
Notre parti a aussi demandé de ramener de 35 à 30 ans l’âge des candidats à la présidentielle. En vain.
En tout cas, pour le moment, nous n’avons pris aucune décision quant au soutien ou non à ces reformes. Le bureau politique national statuera là-dessus bientôt.
Propos recueillis par
Kassoum THERA