Trois questions au chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif : «La préoccupation première aujourd’hui, c’est la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation»

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Mahamat Saleh ANNADIF, Représentant du Secrétaire Général des Nations Unies (RSSG) et Chef de la MINUSMA au Mali

Le samedi 5 mars 2016, les membres du Conseil de sécurité des Nations unies ont effectué une visite dans les régions de Mopti et de Tombouctou. Le chef de la Minusma les a accompagnés dans les deux régions du Mali. Au terme de cette visite, au gouvernorat de Tombouctou, nous avons posé trois questions au Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies au Mali, non moins patron de la Minusma.

Quelle importance revêt cette 2ème visite du Conseil de sécurité au Mali, après celle de 2014 ?

Les gens que vous voyez devant vous ont adopté une Résolution pour créer la Minusma. Que tous les quinze membres du Conseil de sécurité viennent ici, pour nous, c’est un message qui a un double sens. D’abord, pour nous encourager, nous, personnel de la Minusma. Cela nous réconforte, nous encourage et augmente notre détermination. Cela veut dire que nous avons le soutien de tous les membres du Conseil de sécurité. Leur arrivée coïncide avec deux choses. Dans quelques semaines, le Secrétaire général des Nations unies va présenter son rapport et cela va coïncider avec un débat au sein du Conseil de sécurité. C’est important, avant ce débat, qu’ils viennent ici nous voir. Deuxièmement, nous sommes à quelques mois du renouvellement du mandat de la Minusma. Qu’ils viennent également avant cela pour discuter avec nous et s’enquérir de nos préoccupations, c’est quelque chose qui n’a pas de prix. L’autre message que je perçois, c’est de dire aux autorités maliennes qu’ils continuent à les accompagner, qu’ils marquent un intérêt particulier à ce qui se passe au Mali. Et moi, j’appelle tout simplement mes frères et sœurs du Mali à saisir cette opportunité. Et puisque la préoccupation première aujourd’hui, c’est la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation, il est extrêmement important qu’ensemble, nous conjuguions les efforts pour que cet accord soit intégralement appliqué, parce que, pour nous et pour moi particulièrement, il n’y a pas d’autre issue que sa mise en œuvre intégrale.

Y a-t-il une possibilité de changer ou de renforcer le mandat de la Minusma, comme cela a été souhaité à Mopti et ici aussi à Tombouctou ?

Les quinze membres du Conseil de sécurité, comme je vous l’ai dit, sont ici à la veille du débat pour le renouvellement du mandat de la Minusma, à la veille du rapport du Secrétaire général. Ce sont autant d’occasions et je ne voudrais pas me prononcer à leur place. Mais je suis sûr que le jour où ils vont se réunir pour discuter du rapport du Secrétaire général, pour renouveler le mandat de la Minusma, ils se rappelleront de ces images et des désirs des Maliennes et des Maliens sur ce qu’ils veulent réellement pour l’avenir.

Le président de la République a rencontré récemment les groupes armés à Koulouba. Il y a eu aussi des rencontres avec la société civile autour de ces groupes armés. Quel est votre commentaire ?

Ce sont des signes extrêmement encourageants ; ce sont des avancées extrêmement importantes que nous encourageons, que nous saluons, et nous attendons avec beaucoup d’impatience le Forum qui est programmé à Kidal du 27 au 30 mars. Parce que c’est cela aussi la mise en œuvre de l’accord.

Propos recueillis par Kassim TRAORE

Envoyé spécial à Mopti et Tombouctou

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