Le Témoin : Il semble que vous ayez, Tiébilé Dramé et vous, “claqué ” la porte lors de la rencontre entre le Premier ministre et la classe politique, le 7 juillet dernier au CICB, autour des discussions sur le choix de l’organe devant organiser les prochaines élections. Qu’en est- il ?
Sidy El Moctar Kounta : Rien n’est plus inexact. Nous n’avons eu de cesse, au PARENA, depuis près de dix mois, donc depuis le début de la transition, d’appeler à la concertation, à l’union, au consensus pour faire que toutes les parties prenantes, tous les fils et toutes les filles du pays, s’asseyent et discutent de ce qu’il y a lieu de faire pour stabiliser notre pays et le sortir de l’impasse. Vous comprenez donc que nous ne saurions, pour ce faire, boycotter une rencontre qui s’inscrit dans ce sens. Pour répondre à votre question, nous nous sommes retirés, après deux heures de discussions quelque peu houleuses, parce que le président du PARENA était l’invité, le même soir, de l’émission,” En toute liberté” de JOLIBA TVnews. Je profite de votre micro pour dire que ladite rencontre était salutaire et à encourager. A terme, au-delà du choix de l’organe à charge d’organiser les prochaines élections, nous devons tous ensemble définir le périmètre des actions prioritaires à entreprendre en rapport avec le temps restant de la transition.
Vous n’êtes donc pas en porte à faux avec la transition ?
Sidy El Moctar Kounta : Non ! Tant qu’elle sera en conformité avec les engagements pris au niveau national et international, parce que le pays joue sa crédibilité et sa stabilité. Autant nous pensons, au PARENA, qu’il y a lieu de l’accompagner, autant nous nous réservons un rôle de veille et de sentinelle pour prévenir tout atermoiement ou dérapage.
Pour vous quelles en sont les priorités, neuf mois avant le terme ?
Sidy El Moctar Kounta : Elles sont dans le besoin de se parler et de regarder dans la même direction, avec réalisme, pragmatisme, patriotisme, sans calcul aucun. C’est cette capacité de transcendance qui nous permettra d’avancer. Plus concrètement, le PARENA a proposé un organe transitoire de gestion des élections à mi-chemin entre l’ancien système et l’organe unique en débat. Il peut être mis en place en six mois. Il est souple et applicable au regard du temps restant. Nous proposons aussi un redimensionnement de la feuille de route de la transition pour l’adapter à l’impératif de délai. De cette façon, le prochain quinquennat sera celui des réformes et de la bonne gouvernance.
Propos recueillis par Amidou Keita