Trois questions au président du Centre d’études de la CARE, Ahmed Wele : “Nous n’avons aucune affinité politique avec ce gouvernement”

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Pour le président du centre d’études de la Convergence africaine pour le renouveau (CARE Afriki Lakuraya), son parti n’a aucune affinité avec le Gouvernement de Transition que l’on dit  composé de proches du Général Moussa Traoré.

Quelle analyse la CARE fait de la situation qui prévaut au Mali depuis les événements du 22 mars 2012 ?

En tant que Républicains et responsables d’un parti démocratique, nous avons condamné le coup d’Etat. Nous sous sommes posés ensuite la question de savoir pourquoi le Mali, après 20 ans de pratique démocratique, en est arrivé là ? La réponse, à notre avis, réside dans la mauvaise politique de gouvernance qui a cours dans le pays. Les hommes politiques de ces vingt dernières années ont atteint leur limite. Ceux qui ont géré le pays ont aussi épuisé leurs solutions. Nous avons pris acte du coup de force en concluant qu’il faut saisir l’opportunité qui nous est offerte pour repartir sur de bonnes bases en refondant la politique de gouvernance sur nos valeurs culturelles propres. En un mot, nous avons pu dire  que le coup d’Etat était un mal nécessaire. Nous disons qu’il faut saisir cette opportunité pour changer notre politique de gouvernance.

Quelle appréciation la CARE fait du Gouvernement Cheick Modibo Diarra et de la transition qui s’amorce ?

On dit que le Gouvernement fait la part belle aux proches de Moussa Traoré. Si le Premier ministre est le beau-frère  du président de la CARE, fils du Général Moussa Traoré, il faut reconnaître que celui-ci n’a jamais soutenu notre parti. Sur le plan politique, la CARE n’a aucune affinité avec ce gouvernement.

Un Premier ministre, chef de parti n’est pas le choix qui convient dans le contexte actuel. Il aurait fallu avoir un Premier ministre sans coloration politique. Un chef de la diplomatie, le ministre des Affaires étrangère et de la coopération internationale, qui est un Conseiller spécial du président Blaise Compaoré laisse perplexe. Mais, nous nous réjouissons de certaines compétences de cette équipe comme Malick Coulibaly de la Justice. Nous allons les juger à l’acte.

Les perspectives de la Transition ?

Il faut une transition courte avec la priorité de récupérer le nord, assurer le bien-être du peuple malien, lutter contre les fléaux qui assaillent le peuple, tels que la pauvreté, la corruption, la crise de l’école, etc. et  aller sereinement aux élections. Il urge de restaurer l’Etat, de le remettre à l’endroit. Tous ceux qui tenteront un changement de façade, c’est-à-dire changer les hommes et conserver le même système de gouvernance nous trouveront sur leur chemin.

Bruno D. SEGBEDJI

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