Trois questions à Zeidanee Ag Sidalamine, porte-parole du Pacte national et de la Flamme de la paix : « Le MNLA sera bientôt dans les dispositions à revoir ses doléances à la baisse»

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Zeidane Ag Sidalamine


Zeidane Ag Sidalamine  est le porte-parole du Pacte national et de la Flamme de la paix. Ancien membre d’un mouvement rebelle du nord du Mali, il mène actuellement une campagne de sensibilisation pour l’unité nationale. Le Prétoire l’a rencontré le 25 août dernier, lors de la conférence sur la question des minorités touaregs et arabes.

Le Prétoire : Vous venez de faire une communication sur les Touaregs et les Arabes du Mali. Comment définissez-vous la notion de minorité ethnique ?
Zeidane Ag Sida Lamine : Pour moi, la notion de minorité ne se définit pas par rapport à la couleur de la peau, elle se définit surtout par rapport à la langue et à la culture. Donc, les Touaregs et les Arabes peuvent être considérés comme des minorités d’origine malienne, ce qu’on appelle les minorités visibles. Mais à l’intérieur desdites minorités nationales, il n’y a pas seulement la couleur blanche, parce que les Touaregs de couleur noire existent, pareil chez les Arabes. A côté de ces deux minorités, vous pouvez aussi en trouver d’autres. Notamment la minorité Bwa, la minorité Dogon. Etre minoritaire au Mali, c’est par rapport à l’échelle, c’est affaire de lecture. C’est aussi une affaire de  complément, les Soninkés peuvent aussi se trouver minoritaires, comme les Malinkés.

Actuellement la libération du nord du Mali constitue une grande préoccupation. Selon vous, faut-il préconiser le dialogue ou intervenir militairement ?
Mon avis a été largement diffusé. Les deux options sont sur la table : l’option A, c’est le dialogue, les négociations. En cas d’échec de cette option, il va s’en dire que l’option B, c’est-à-dire l’option militaire, sera mise en œuvre. Quand les négociations échouent, l’option militaire est là. Mais pour le moment, le choix de la République du Mali, c’est le choix de faire la négociation avec les mouvements armés d’origine malienne. Le Nord n’est pas occupé seulement par des mouvements armés nationaux, il y a la présence d’autres forces, des narcotrafiquants et des salafistes qui viennent de plusieurs pays. Pour les mouvements salafistes, islamistes et intégristes, la notion de territoire n’existe pas. Eux, ils ne cherchent pas à diviser le pays, ils cherchent plutôt à développer et assurer l’expansion d’un islam salafiste, qui est différent de notre islam plus modéré, tolérant et consensuel.

Que représente l’Azawad pour vous et quel message avez-vous pour nos frères qui se sont rebellés?
Je pense qu’il ne faut pas avoir peur des concepts ou des appellations à caractère géographique. L’Azawad, pour moi, a la même dénomination et la même sémantique que le Khasso, que le Bélédougou, que le Mandé. C’est un terroir, qui peut être à la fois un terroir limité par une zone déterminée et qui peut par expansion devenir un terroir interrégional. Je pense que le MNLA sera bientôt  dans les dispositions à revoir ses doléances à la baisse. Il parlera beaucoup plus d’un partage de pouvoir, pas d’un partage de territoire ou de la partition du Mali. Et ce chemin est celui de l’espérance. A tous nos frères qui sont dans la rébellion, je leur dis qu’on ne quitte pas l’avenir pour l’aventure. L’avenir, c’est le Mali. Et l’aventure, c’est la rébellion, le narcotrafic et le salafisme.
Propos recueillis  par Rokia DIABATE

Commentaires via Facebook :

18 COMMENTAIRES

  1. Cher, internaute j’aimerai bien être plus édifié sur AZAWAD? Par exemple suite à comparaison je sais bien Qu’il a existé le royaume de Segou, kénèdougou, …

  2. Comparaison n’est pas raison le Khasso, le Bélédougou et le Mandé ne se compare pas de cette notion de L’AZAWAD qui reclame une indépendance qui ne saurait jamais demandée par les précitées.
    Sanogo et son staff devront prendre leurs responsabilités pour en finir avec ses rebelles.

  3. Mr zeidane sidilamine, je souhaite en toute intelligence que vous soyez nommé commissaire au nord par Dioncounda traoré, car bon connaisseur du nord et bon communicateur.Merci

  4. Nous voulons bien que les natifs des régions nous apportent souvent des éclaircies. Mais Mr sans être historien je ne partage pas votre point de vue en comparant l’azawad comme le Khasso, le bélédougou ou le Mandé. Je pense personnellement que de telle comparaison justifie même le combat du Mnla ❗ ❗ ❗ Jusque là même je pense tjrs que le Mnla se bat pour un territoire qui n’a jamais existé

  5. Bonjour les forumistes,

    Je voudrais provoquer mon cousin ZAS en lui objectant deux contradictions fondamentales dans deux assertions graves de la part d’un professeur sorti de l’ENSUP de Bamako:

    1. Quand ZAS affirme que la notion de minorité se définit surtout par rapport à la langue et à la culture, je lui dis non; selon les définitions scientifiques, philosophiques, anthropologiques et historiques, la notion de minorité se définit surtout par rapport au nombre d’individus d’une communauté ethno-spécifique précise dans un grand ensemble composé de différentes communautés; en occurrence, la communauté ethno-spécifique “touarègue+arabe” au Mali l’est plus par le nombre (2 à 5% de la population totale du Mali); les mêmes chiffres signifient aussi que la communauté ethno-spécifique “teint clair” (touarègue+arabe) du Nord Mali est hyper minoritaire dans le fameux territoire AZ…….

    2. Quand ZAS affirme que “L’Azawad a pour lui la même dénomination et la même sémantique que le Khasso, que le Bélédougou, que le Mandé. C’est un terroir, qui peut être à la fois un terroir limité par une zone déterminée et qui peut par expansion devenir un terroir interrégional.”, je lui dénie cette contre-vérité géographique et historique; en effet, en ma qualité de spécialiste de l’aménagement du territoire et des terroirs au Mali, l’Azawad n’est que la zone agro écologique “désertisée” (non habitée et “désertifiée” (sans potentiel biologique) qui ne couvre que le seul terroir de la vallée fossile du Sahara central; la comparaison avec le Khasso, le Bélédougou et le Mandé ne tient pas la route pour des raisons historiques et géographiques; ce sont des régions naturelles qui ont hérité leurs dénominations géographiques de leurs histoires politiques (royaumes et cantons); alors que l’Azawad politique de ZAS n’a ni “queue, ni tête”.

  6. Bonjour mon frère lamine;

    Que de bon sens, de sagesse dans tes propos et analyse!

    Tu sais le MNLA devait chercher à comprendre qu’il ya le Mandé, les pays dogon, le khasso etc….et que c’est de l’utopie la division du territoire. Qu’il revient sur terre, c’est meilleur.

    Merci Lamine

  7. Merci frère pour tes mots, nous te connaissons bien pour ton sens de cohésion social et d’amour pour l’autre.De ton Tinaouker,tu as toujours aidé ceux tout ce qui passe pour kidal ou Gao. Je me rappelle d’une de tes phases lors de la remise du chèque géant de L’APEJ à l’assemblée Régionale de Gao à Ibrahim Mohamed Assaleh actuel député et membre du MNLA je cite “je suis fier de cette remise car ce messier à qui je le remet est mon cousin”. Le boulanger député est ambitieux, il s’est converti en négociateur d’otage avant de devenir rebelle MNLA. C’est pour vous dire plus le singe monte sur l’arbre plus son derrière devient ouvert. La meilleure négociation c’est l’usage des armes. Il faut anéantir le MNLA.

  8. Il n’y a pas de MNLA. C’est dans la t^te de certains bandits et des médias français. Le MNLA c’est un fantôme, comme dans les contes de fée. Passons à autre chose.

  9. Salut Zeidane!
    je te me reconnais en toi cher ami dépuis l’ENSUP. J’espère vraiment que ta sagesse (avec l’âge certainement) habite nos autres frères touaregs. Regardez tout ce qui se passe dans cette communauté qui est en train de errer dépuis les années de sécheresse jusqu’à maintenant. Le jour j’ai rencontré une femme touareg avec ses enfants dans les rues de DAKAR j’ai pleuré à chaudes larmes. Est ce vraiment sage de faire transporter ainsi la situation de malheur qu’un des siens à creer? Le Mali est un grand pays…un Gouvernemnt peur être faible en un moment donné mais les Maliens n’accepterons jamais qu’une partie du pays soit donnée à des aventuriers. De quels droits? Tout nous unit au contraire. NINA qui est actuellement membre du “gouvernement ” fantôche de L’AZAWAD et qui se terre actuellement en Mauritanie a passé plus de 5 années chez nous à DARSALAM ou elle a étudié car une de nos grande mère est touareg alors que tout le monde dans la famille est malinké. Nous continuons de soutenir cette vieille qui vit actuellement dans l’amour de ses multiples petits enfants; c’est ça le Mali et nous le ferons in challah!!!

  10. ministère de la religion et culte de grace flanké nous la paix.La réligion? Mefiance il y en a plusieurs au Mali. Y’a t-il un budget pour tout ça ?

  11. Il était loisible pour le Mali de créer un commissariat pour les zones arides et semi arides et confier sa gestion a des hommes comme Zeidane, Acori, Tiebilé Dramé, Niamé Keita et Soumeylou Boubey Maiga. Cela peut avoir plus d’impact positif qu’un ministere de la réligion et du culte par exemple. Il faut aider le gouvernement et le president dans ce sens.

  12. Ce qui est dit est dit. Au MNLA de choisir la République ou le banditisme qui est contre la République, et là on lui fera la peau.

  13. C’est vrais que la sagesse n’est pas synonyme de vieillesse mais de clairvoyance et de discernement…Vraiment cet homme est une chance pour sa communauté et pour tout le Mali. Je crois que les autorités du Mali doivent tirer profit et s’inspirer beaucoup des conseils de ce sage Touaregs.

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