Trois questions à Oumar DIALLO spécialiste universitaire en études sur le terrorisme.

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« … Daesh perd du terrain sur plusieurs fronts et pourrait explorer également le nord du Mali…Daesh est plus létal qu’AQMI, attire d’avantage les combattants et avec son arrivée, je vous assure,  ce serait le début du cauchemar pour notre pays… »

1- Quel jugement portez-vous sur la manière dont l’Etat fait face à la problématique du terrorisme au Mali ?

La création du pôle judiciaire spécialisé est à saluer, la DGSE montre une certaine compétence…mais il faut reconnaitre qu’il reste toujours beaucoup à faire car ce n’est ni un comité interministériel encore moins un conseil de défense qui peuvent lutter efficacement contre le terrorisme, il s’agit d’une lutte de longue haleine. Actuellement nous faisons face á AQMI et ses alliés mais il faut savoir que Daesh perd du terrain sur plusieurs fronts et pourrait explorer également le nord du Mali…Daesh est plus létal qu’AQMI, attire d’avantage les combattants et avec son arrivée, je vous assure,  ce serait le début du cauchemar pour notre pays…Certes le sud est épargné ces derniers temps mais ces gens ont également des stratèges, ils savent apprendre de leurs erreurs…Donc il faudrait redoubler d’effort et prendre toutes les mesures idoines pour lutter effacement contre ce fléau au Mali. Nous avons d’abord et avant tout besoin de volonté politique et de consensus national.

2- Actualité nationale oblige, comme vous le savez  Soumeylou Boubèye Maiga vient d’être nommé à la présidence de la République. Dans notre première interview vous nous disiez que le Mali avait d’urgence besoin d’une stratégie nationale de lutte contre le terrorisme et d’une cellule de coordination antiterroriste. Pensez vous que l’arrivée de SBM pourra-t- elle combler cette lacune ? 

Tout d’abord reconnaissons qu’il s’agit d’un valeureux cadre  et un grand spécialiste en matière de sécurité, il est sollicité si bien au niveau national qu’international. Récemment lors d’une de ses interventions, il affirmait que ses compétences n’étaient pas assez exploitées par le Mali. Cette arrivée à la présidence lui offre l’opportunité de mettre sa compétence au service du pays afin de donner un nouveau souffle à la lutte contre le terrorisme. Il devrait songer à créer une cellule, au niveau de la présidence, chargée d’élaborer une stratégie nationale de lutte contre le terrorisme entre autres missions… La cellule aura un rôle crucial pour tracer le chemin à suivre…car en matière de lutte contre le terrorisme, l’action militaire et le renseignement sont des éléments d’une longue liste de mesures visant également à mettre l’accent sur la prévention.

3- Que pensez-vous des récents affrontements entre communautés peule et bambara au centre du Mali ?

C’est des conflits séculaires que ces communautés ont toujours su gérer en bonne intelligence mais actuellement on se trouve face à une situation très dangereuse pour la stabilité du pays. Les ennemis de la paix manipulent facilement la population peule, analphabète, en faisant croire à une « croisée » des bambaras et des FAMA contre elle. Malheureusement le pays n’a pas conscience de se qui se profile à l’horizon et se limite seulement, comme toujours, à de simples communiqués et missions sur le terrain mais toujours après la tragédie. Au Mali on ignore pratiquement l’existence du mot « prévention » dans le dictionnaire du gouvernement.

La rédaction de maliweb.net

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2 COMMENTAIRES

  1. Le terrorisme, ce n’est pas de l’amusement. On sait que le Malien est naturellement vorace en titre auto-valorisant…, mais de grâce, cette question mérite un peu plus de sérieux. S’il suffisait de jaser sur la rébellion touarègue pour se proclamer “spécialiste” de je ne sais quoi, alors chaque Malien en serait sans doute UN… Idem pour le sieur SBM qui n’est qu’un ancien chef des “renseignements” d’un pays des plus pauvres (y compris en renseignements…). Et cela ne l’en fait surtout pas un expert du terrorisme. Nada, loin s’en faut !

    Pensées rebelles.

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