Tiken Jah Fakoly face à la presse :On ne peut pas aller au paradis sans mourir, il faut une révolution en Côté d’Ivoire pour qu''il y ait la paix ""

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L’artiste Tiken Jah Fakoly a animé une conférence de presse à Niamakoro, siège de son studio H. Camara et de la Radio Libre FM, pour parler de la crise post-électorale en Côté d’Ivoire. Sans passer par mille chemins, il affirme que le vent qui souffle au Maghreb doit atteindre les bords de la lagune Ebrié. L’enfant d’Odienné sait que ce ne sera pas chose aisée, étant donné que la jeunesse de son pays, d’après lui, n’est plus consciente. C’est pourquoi, dira t-il, il sera difficile de faire une révolution à la tunisienne ou à l’égyptienne.

Cependant, il ne désespère pas car il faut conscientiser les jeunes, mais aussi la population ivoirienne qui, pour Tiken Jah, ne bouge pas. "En tout cas, tout le monde espérait que la Côté d’Ivoire allait suivre le chemin de la démocratie et que l’histoire de la démocratisation du continent allait  poursuivre son cours. Malheureusement, la situation est bloquée en Côté d’Ivoire ". Tiken Jah ajoute  qu’il ne s’exprime pas en tant  que défenseur de qui que ce soit : "Je m’exprime en tant que défenseur de la démocratie, le pouvoir du peuple par le peuple, parce que c’est la démocratie qui va donner à cette majorité qui est manipulée depuis 50 ans d’indépendance, le pouvoir de s’exprimer ". 

Les Ivoiriens souffrent, selon l’artiste. Après avoir fait beaucoup de sacrifices, les campagnes présidentielles se sont bien passées, les Ivoiriens se parlaient et ont eu la chance d’avoir des programmes de société, se prononcer. 

"C’est nous qui avions fait appel à la communauté internationale, elle était au début. Elle a mis de l’argent, je trouve que c’est dommage de dire à la fin du processus que c’est de l’ingérence. Moi je dis non, j’ai toujours combattu l’ingérence, j’ai toujours combattu la France -Afrique, j’ai consacré des albums à la France -Afrique, des titres, donc je souhaite seulement que ce vent de révolution qui souffle arrive en Côté d’Ivoire, parce que la situation est bloquée et c’est tous les Ivoiriens qui en souffrent. Que les Ivoiriens se lèvent pour chasser Laurent Gbagbo du pouvoir ".

Selon Tiken Jah Fakoly, " on ne pourra jamais faire des omelettes sans casser des œufs.

Je veux savoir celui qui peut le faire. Tous les Ivoiriens ont envie d’aller au paradis,  c’est-à-dire d’avoir une situation de stabilité et de paix,  mais sans envie de mourir.  Alors que pour aller au paradis, il faut mourir et il y a le prix à payer. Tous les pays dit stables ont fait des sacrifices ". Parlant du panel de l’Union africaine, il dit ne pas souhaiter  qu’il y ait un gouvernement d’union nationale, un partage de pouvoir entre les protagonistes, parce qu’il faut un président élu, qui soit investi et responsable devant le peuple, qui après les 5 ans de son mandat, fasse un bilan de sa gestion. Mais pas un gouvernement de large ouverture, un partage de gâteau au détriment des populations qui vont continuer de souffrir encore.

Tiken Jah dit aussi qu’il est contre une intervention militaire, qui ne fera que des victimes innocentes, des morts pour rien. Alors qu’avec une révolution bien organisée, il y aura, d’après lui, une solution car les populations bien organisées peuvent avoir gain de cause au lieu qu’elles s’asseyent inutilement pour attendre  Dieu. " Je l’ai dit plusieurs fois, Dieu est très occupé, il a plusieurs dossiers, donc ceux qui bougent un peu, il met sa caméra sur eux pour les aider. Mais ceux qui l’attendent vont prendre du temps, parce qu’il a plusieurs dossiers à gérer ".

Parlant de la prolongation du mandat d’ATT, qui d’après lui est son tuteur  au Mali, il a dit ceci : " Si aujourd’hui le tuteur me demande des conseils, je vais lui dire, Monsieur le président, vous avez été déterminant dans le processus démocratique du Mali, vous  êtes une personnalité dont nous pourrons afficher ses photos dans nos chambres ou dans nos bureaux pendant des décennies, parce que vous avez posé un acte important. En prenant le pouvoir vous avez promis aux peuples de le remettre aux civils en organisant des élections, vous l’aviez fait. Les civils qui ont pris le pouvoir ont suivi votre exemple. Ils sont aussi partis à la fin des deux mandats et c’est en ce moment que vous êtes revenu. Continuez  sur le chemin que vous avez tracé depuis lors, c’est-à-dire le combat que vous avez commencé depuis 1991. Continuez à donner l’exemple. On retiendra de vous tous ces actes posés. Voilà le conseil que je vais lui donner”.  
rnKassim TRAORE
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