Tikanou. L. Kamaté, Directeur du Centre de Perfectionnement et de Reconversion de l’ANPE : « Il faut que les entreprises se dotent d’un plan de formation… »

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Le rôle du Centre de Perfectionnement et de Reconversion de l’ANPE, le nombre de travailleurs formés par an, les différentes  difficultés liées à ces activités,  tels sont entre autres sujets abordés dans cet entretien avec le directeur du centre de perfectionnement et de reconversion de l’ANPE, Tikanou  Laurent Kamaté.

 

Tjikan : Quelles sont les missions du centre de perfectionnement et de reconversion de l’ANPE?

Tikanou Laurent Kamaté : Comme son nom l’indique, le centre de perfectionnement et de reconversion a pour mission  de former, de perfectionner les travailleurs des entreprises privées et parapubliques en République du Mali. Autrement dit, toutes les entreprises privées et parapubliques qui cotisent à l’INPS ont le droit de se former dans ce centre. En résumé,  le centre de perfectionnement et de reconversion a pour vocation principale de former,  de reconvertir  et de perfectionner les agents des entreprises (privées et parapubliques). Et cette mission s’inscrit dans la mission globale de l’ANPE qui a pour objectif principal de mettre en place la politique nationale de l’emploi.

 

Dans quelles conditions le centre de perfectionnement et de reconversion organise ses activités avec ses partenaires ?

Au fait, l’ANPE est liée aux entreprises par un consensus à travers le CNPM. Et en ce sens, le Centre de perfectionnement et de reconversion de l’ANPE dispose de deux types de formations dont une formation diplômante et une formation qualifiante. La formation diplômante est composée de deux cycles. Dont un cycle moyen et un cycle supérieur. Le cycle moyen consiste à préparer les agents au BT (Brevet de technicien) ou au Brevet professionnel de Banque et les candidats sont sélectionnés par suite de concours. Lequel concours  a été introduit sur proposition de nos partenaires, car la demande était trop forte par rapport aux capacités du centre de perfectionnement et de reconversion de l’ANPE.   Cependant,  le concours se déroule sous la supervision de l’ensemble des partenaires de l’ANPE. A savoir, le CNPM (Conseil National du Patronat Malien), la direction nationale du travail, le district de Bamako, le ministère de l’emploi et de la formation professionnelle. Donc, tout se passe dans une transparence totale.

 

Quant à la formation qualifiante, c’est une formation sur un module dans un domaine précis, pendant environ 10 à 15 jours. Et nous coordonnons l’organisation des activités avec le CNPM qui est un partenaire majeur pour l’ANPE.  Nous  formons à peu près 500 travailleurs par an. Par ailleurs, le diplôme de banque est un « diplôme maison » qui est exclusivement livré par l’ANPE reconnu et certifié par le décret 1440. Et les personnes titulaires de ce diplôme peuvent avoir accès à l’UTP de France au même titre que les travailleurs des autres pays de la sous-région. Raison pour laquelle, nous tenons beaucoup à la qualité de la formation que nous donnons ici au CPR.

 

Quelles sont les difficultés que connaît la structure dont vous avez en charge la gestion ? 

La première difficulté que nous avons c’est l’insuffisance des ressources financières. Au CPR, nous ne manquons pas d’ambitions pour améliorer davantage la qualité des services que nous rendons mais, nous avons d’énormes difficultés pour réaliser nos projets à cause du manque des ressources financières. Et si nous avions les moyens, notre ambition, c’est de former tous les agents des entreprises privées et parapubliques au Mali.

 

Et l’autre grosse difficulté, c’est que la grande majorité des entreprises n’a pas de plan de formation et cela nous complique davantage la tâche.  Mais l’année dernière, nous avons mis en place un mécanisme sur pied dans le cadre de l’élaboration du centre de formation de la nouvelle ENA. Et nous espérons que d’ici peu, ce mécanisme nous permettra, ainsi qu’aux entrepreneurs de cerner un peu ce que signifie un module de formation.

 

Votre mot de la fin

L’appel que je lance aux chefs d’entreprises, c’est qu’aucune entreprise ne peut fonctionner sans avoir un plan de formation. Et mon souhait en tant que chef du centre de formation et de perfectionnement de l’ANPE, c’est qu’il y ait plus d’entreprises, plus de formation, et plus de compétitivité.

Propos recueillis par Lassina NIANGALY

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