A la fin des trois jours de travaux sur les états généraux de la décentralisation, nous avons tendu notre micro au gouverneur de Ségou. Dans cette interview exclusive qu’il a bien voulu nous accorder, il revient sur ces trois jours qui marquent le nouveau départ de la décentralisation au Mali.
Le Pouce : Mr ; Cissé, qu’avez-vous retenu des trois jours de travaux sur les états généraux de la décentralisation ?
Tierno Bocar Cissé : Depuis le premier jour, le contexte a été bien développé, par, non seulement le président de la République, le témoignage des uns et des autres, mais aussi par les collectivités. Cela nous a permis de pouvoir faire une évaluation de la décentralisation depuis sa création à aujourd’hui. Nous avons aussi fait l’historique même du processus depuis l’indépendance à nos jours. Les témoignages des personnes de l’époque ont permis d’éclaircir l’opinion publique de ce qui a été fait avant l’indépendance et après la 3e République. Ce qui a permis à l’ensemble des participants de se faire une idée des débats pendant les travaux de groupes. Certains thèmes ont été déterminés par rapport à cette évaluation du passé. Lors des débats, la parole a été donnée aux uns et aux autres pour dire ce qui ne va pas, pourquoi il y a eue cette crise, qu’est ce qui a marché, qu’est ce qui n’a pas marché, quelles sont les faiblesses et les forces pour que désormais nous puissions redémarrer de nouveau sur une base économique qui va se faire sur le développement régional. Avec ce processus, je crois que la décentralisation pourra se faire de façon normale. Dans le temps, avant la crise, nous avions une décentralisation en forme de case qui n’a pas de support. Lorsqu’une case n’a pas de support, c’est sûr qu’elle va s’écrouler. Et, c’est ce qui s’est passé dans le contexte actuel. Nous avions une décentralisation sans support. Aujourd’hui, dieu merci, les correctifs ont été apportés dans les groupes de travail et les acteurs qui doivent supporter cette décentralisation, ont été déterminés. On peut dire que le Mali est en train d’aller sur la bonne voie.
Le Pouce : Etes-vous satisfait de ces assises ?
Tierno Bocar Cissé : J’ai une très grande satisfaction. La remise en cause de tous les acteurs à commencer par l’administration, ensuite les collectivités. Ce sont elles qui sont au centre du développement. C’est la force publique. Cette force est parvenue à s’exprimer, à dire ce qui ne va pas. En plus de cette force publique, il faut signaler la présence des chefs coutumiers, les communicateurs traditionnels, leur rôle dans la décentralisation. J’avoue que j’éprouve une grande satisfaction à l’issue de ces assises qui permettront à notre pays de se relancer dans le processus de décentralisation.
Propos recueillis par Tiémoko Traoré.
Comments are closed.