C’est désormais chose faite. Suite aux conclusions des Assises Nationales de la Refondation, le chronogramme électoral proposé à Accra par les autorités de la transition s’étend sur cinq ans soit jusqu’en 2026. Une situation devenue anxiogène pour la CEDEAO, qui va organiser un sommet le 9 janvier prochain pour se prononcer sur les sanctions économiques encourues par le Mali. L’UE a, pour sa part, mis en place un cadre autonome de sanctions contre tous ceux qui constituent une entrave à la transition. Face à tous ces périples qui pourraient impacter négativement le mode de vie des populations maliennes, la majorité de la classe politique malienne réclame la tenue des élections présidentielle et législatives le 27 février 2022. Aussi, dans cet entretien qu’il a bien voulu nous accorder, le président de l’Action Républicaine pour le progrès (ARP) et de l’UDD (Union pour la Démocratie et le Développement), Tieman Hubert Coulibaly dénonce sans complaisance la tentative de « confiscation du pouvoir par les militaires ». Et leur demande de « renoncer à ce plan insensé ou céder la place à une transition définitivement civile ».
L’Independant : Le ministre des Affaires Étrangères Abdoulaye Diop accompagné de sa délégation s’est rendu à Accra avec une proposition d’allonger de cinq ans la transition. Ce qui équivaut à un mandat présidentiel. Quelle est votre lecture de cette situation ?
Tieman Hubert Coulibaly : Je suis obligé de vous renvoyer à l’interview dont votre journal m’a fait l’honneur il y a un peu plus d’un mois. Ce que je vous avais dit se présente exactement sous les traits que j’avais dessinés. C’est affreux pour notre pays d’avoir des dirigeants qui manquent autant de discernement. Par ailleurs, il y a beaucoup de mépris dans les actes qu’ils posent. D’abord cette vaine mise en scène qu’ils ont appelée Assises Nationales de la Réfondation pour juste procéder à la prolongation de la transition et la confiscation du pouvoir. Puis, en catimini, le ministre des Affaires étrangères se transporte à Accra avec le ministre de l’Administration territoriale (ce qui est curieux du reste) afin de proposer un calendrier que personne au Mali ne connaissait.
C’est un outrage au bon sens. Une injure à la République.
Ils ont dilapidé des sommes colossales pour cette comédie. La dépense sera d’autant plus inutile parce que ça ne passera pas. J’avais prévenu plusieurs fois dans votre journal et ailleurs que jamais nous ne laisserions une dictature militaire s’installer au Mali. Même si les chefs militaires supposés être absorbés par la tâche de sécurisation se transmutent en mécènes et philanthropes, cette supercherie sera défaite.
La transition, la leur, finit le 27 février point.
L’Indép : Avant le sommet extraordinaire de la CEDEAO sur le Mali prévu le 9 janvier prochain, Goodluck Jonathan a rencontré, hier mercredi 5 janvier, les autorités de la transition. Comment qualifieriez-vous cette nième visite ?
T.H.C : Le plus important aujourd’hui est la mobilisation des forces vives internes pour mener la lutte nécessaire contre le désordre créé par les autorités de la transition. En matière de relations internationales surtout de dynamique intracommunautaire, la parole donnée est déterminante entre acteurs. Il ne s’agit pas de dire une chose le matin et le contraire le soir. De surcroît, nous ne sommes pas dans un marché aux moutons pour espérer « négocier » comme au Suguni Kura ….. c’est plus sérieux que cela.
La Cedeao fait ce qu’elle a à faire mais notre processus interne est le plus important.
L’Indép : Sauf miracle, tout semble indiquer que les sanctions économiques annoncées par la CEDEAO seront appliquées après ledit sommet en janvier. Pensez-vous que le Mali et les Maliens pourront résister à une crise financière couplée à celle sécuritaire?
T.H.C: Non évidemment. Un fonctionnement sous sanction serait très difficile à vivre. Lors de mon message de vœux j’en ai appelé à la sagesse des autorités. Vous le savez bien notre parole n’a aucune valeur pour elles. Forts des armes et certains qu’ils peuvent nous réduire, même nous détruire, les responsables actuels ignorent tous nos appels, toutes nos mains tendues.
Vous voyez bien que leurs réponses sont claires. Désormais leurs partisans nous menacent de mort, des enregistrements sonores et visuels circulent sur les réseaux pour nous prévenir de ce qu’ils sont armés et prêts à tuer ceux de notre logique. Des menaces de mort à visage découvert …… Voilà où nous en sommes dans notre pays.
L’Indép : Quel appel lancez-vous à la junte et aux Maliens avant l’application desdites sanctions ?
T.H.C : À la junte, le même message de conciliation. Renoncer à ce plan insensé ou céder la place à une transition définitivement civile, dépourvue d’agenda caché et d’intention éradicatrice. Aux Maliens, un message de rassemblement et de lucidité. Un autre projet national est possible et attend. Sachons identifier nos amis et nos ennemis et surtout jamais les confondre. Nos ennemis du jour sont la division et la violence.
Mohamed Haidara
qu’il aille se faire foutre. Le ridicule ne tue plus dans ce pays. Qui ont mis le Mali dans cette situation? Un peu de décence. Et pourquoi fuir si Tiéman Hubert ne se reproche rien. C’est un prostitué politique comme son père le fut sous le régime de GMT
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