Tenemakan Koné, trésorier section VI, MPR : « Je ne vais pas trahir ceux qui m’ont désigné »

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La section VI MPR  traverse un moment  de turbulence sans précédent. C’est la cohésion du parti  qui est menacée si les premiers responsables  ne jouent  pas  à fond leur partition. Le renouvellement récent  des  instances du parti  n’a pas été  du  goût de tout le monde et donne à diverses  interprétations. Nous avons  tenté en vain  de trouver  des explications auprès de l’honorable Saoudatou. Sur instruction de la hiérarchie, elle s’est tue. Le  trésorier  du parti, Ténémakan   Koné,  non moins 1er  adjoint  du maire de la commune VI, au centre de la querelle en cours, a bien  voulu  se prêter  à nos question afin  d’édifier  davantage l’opinion  nationale et internationale. Entretien exclusif.

 

Le Pouce : On accuse l’honorable  Saoudatou  Dembélé,  élue MPR en commune VI de  vouloir  faire de vous  le président de la section VI MPR.  Pouvez- vous  dire à nos  lecteurs ce qui se passe en réalité ?

 

Ténémakan Koné : Je vous  remercie  pour votre  démarche. Vous  êtes le premier  à m’approcher depuis le début  de ces évènements. Effectivement, depuis quelques jours, le parti  connaît  une crise très  grave  en commune VI. Tout  est  parti  du fait  que certains responsables du quartier se sont regroupés autour  de l’honorable  Saoudatou  pour  réfléchir  sur le choix du  nouveau   président  de la section . Le  mandat  de l’actuel  arrive à  terme. Cette réflexion  de certains  responsables  des quartiers  a débouché sur  trois   propositions  notamment, Idrissa Ly,  Salia  Samaké et moi-même (Ténémakan Koné). Tout cela s’est  déroulé  sans que  je ne me rende compte  de quelque chose. Je n’avais jamais  la prétention d’occuper  ce poste de président, puisque  je n’étais  même   préparé  pour ça. Je suis le trésorier  actuel sortant du parti.  Mais, en politique, quand  on est sollicité par  d’autres  responsables  pour briguer  des responsabilités,  je crois que, normalement,  on n’a pas le droit  de  refuser  à cette marque  de confiance. C’est dans ce cadre que  Saoudatou et  autres  ainsi que certains leaders  des jeunes, se sont compris et, ensemble, ont chargé celle-ci  de m’informer par rapport à leur proposition afin que je devienne président de la section  et que Salia Samaké  soit maintenu  à son poste de secrétaire général. Lorsque  Mme Camara  Saoudatou Dembélé et autres, sont venus  me faire part de la situation, je leurs ai dit que  je suis ravi de cet acte, mais qu’on me donne le temps de consulter ma base qui est la  sous section de Niamakoro. C’est ainsi  que ma base  m’a  soutenu et a souscrit  qu’il  n’y a pas d’inconvénient  pour cela d’autant  plus que  cette proposition   vient d’ailleurs. C’est donc   après  ça que  les mêmes  personnes  qui avaient  chargé  l’honorable   Saoudatou  de me  rapprocher, sont revenues   sur leur  proposition. Ils ont fait  savoir  à Saoudatou  qu’il  fallait  revoir  la question du choix. Après  plusieurs  analyses, ils ont suggéré  que Salia  Samaké sera  plutôt  meilleur pour  occuper ce poste. Cela signifie que l’herbe  a été  fauchée  sous les pieds  de l’honorable. Et c’est comme ça  qu’elle a cru qu’on  l’a  trompée. Quand on  m’a rappelé  pour m’annoncer  cette décision, j’ai  dit qu’il  ne  faut pas qu’on  crée  des conflits  au sein  de ce parti. Pour  beaucoup  de personnes, il  y a  des mains  invisibles  qui sont en train  de manipuler  les militants  chez   nous en  commune VI. Ceux  qui sont en train de mener  ces manœuvres  subversives  sont, en quelque sorte, les plus  proches  collaborateurs du  président du parti. Les  militants pensent  que ces manipulations sont faites à  partir du sommet  et du président du parti. Je ne peux pas  l’affirmer car  je  n’ai  pas de preuve. Tout compte  fait,  la grandeur  du parti  viendra  de l’union  de nous tous. Il faut  qu’on essaie  de finir  la construction de ce parti. Je suis  désolé de la manière  dont les choses se passent  au sein du parti. Si  ça  continue  comme ça, je vois  le MPR  mourir  en commune VI et  même au Mali  tout entier. Cette histoire  est en train  de   prendre  une  envergure  nationale. Ce qui est très  dangereux. L’analyse  que je  fais de tout  ça,  c’est que même si le parti  se débat  de cette crise,  il va y rester des  séquelles. La  situation  a  créé un climat   délétère entre  les membres du  parti. Je suis  vraiment désolé  qu’on en est arrivé  jusque là. Je  réaffirme que Saoudatou  a mon  soutien jusqu’au  dernier moment. Je signale aussi que la démission   n’est pas souvent la solution. J’appelle les  leaders  du parti pour qu’ils  instaurent au sein de la  famille, un climat  serein  en CVI qui  était citée comme exemple  à travers toutes les sections MPR du Mali. Je souhaite  qu’une  solution  à l’amiable  puisse être trouvée au problème.

 

Le Pouce : Etes-vous  toujours  partant pour la présidence de la section ?

 

Ténémakan Koné : C’est une question piège. Je suis  partant. Le problème  dépasse ma propre  personne. J’ai  été choisi  et je  ne vais pas trahir  ceux qui   m’ont   désigné et soutenu  depuis le début  de ces  évènements. Si  ma présidence constitue  un intérêt  pour le  parti, je ne  renoncerai pas. Mais si elle  devait détruire  le parti alors je me retirerais  pour  sauvegarder la cohésion  dans le  groupe. Je suis dans cette position. Je  soutiendrai toujours la bonne dame  qui est la  bête noire  de tous ces  détracteurs  qui veulent  l’abattre au profit de certains. Je ne serai  pas  d’accord  pour ça. Je ne serai pas non plus un traître.

 

Le Pouce : Peut-on dire que  le MPR  en commune VI  connaît  un bicéphalisme ?

 

Ténémakan Koné : Non ! Pour le  moment, il n’y a pas deux  têtes. Mais, si les évènements  continuent  à se dérouler  comme on le constate, ça va  l’être.

 

Le Pouce : Avez-vous un appel à lancer ?

 

Ténémakan Koné : Je dis à  tous les  militants de la commune VI et de tout  le Mali  de rester   sereins. Dans toute  grande organisation,  il y a toujours  des petits  problèmes. Ce n’est pas un  mal en soi. Que chacun se mobilise. J’espère  qu’il  y aura  un dénouement  heureux au  problème, très bientôt.

 

Entretien  réalisé  par Tiémoko TRAORE

 

 

 

 

 

Perspectives des législatives de 2012 :

 

La section  commune VI DU  MPR  se livre  à une guerre de positionnement

 

Dans le  cadre des  préparatifs des législatives  qui  suivront  les  présidentielles de l’année prochaine, les cadres des partis politiques  affûtent les armes, chacun  à sa  façon. Au  niveau  du MPR, notamment, dans sa  section  de la commune VI, on note une  bataille  à visée  hégémonique  entre  l’honorable  Mme Camara Saoudatou  Dembélé  et Djibrilla Maïga, l’ancien  Directeur de CERFITEX de Ségou. Si la  première  veut miser sur les jeunes de la section  pour garder  son  aura, l’autre  cherche à profiter  de sa fraternité avec le président du parti,   pour avoir  le contrôle  de cette section commune VI.

En effet, l’ancien  Directeur de CERFITEX  Ségou,  réputé  très proche  du docteur  Choguel  Kokala Maïga, président du parti, serait  en train  de procéder aux tractations visant à maintenir  Salia Samaké au  poste  de secrétaire  général  de  la section malgré  que ce dernier soit sortant parce qu’arrivé  en fin de son mandat. Djibrilla  Maïga  peut, certes, jouir   de  la relation  qui le lie  au président du parti. Cependant, il peut être défavorisé par son éloignement  vis à vis  de la jeunesse du   parti. C’est le cas  de figure  contraire qu’on retrouve  chez  celle  qui apparaît  aujourd’hui comme sa rivale. L’honorable Mme Camara Saoudatou Dembélé est  plus  rassembleuse par  sa régularité  aux réunions. Elle  mobiliserait  donc derrière  elle un grand  nombre  de jeunes acquis  à sa  cause  et donc  disposés  à hisser le choix  de leur  mentor au  poste de secrétaire  général de la  section   commune VI du MPR.

Ce choix,  l’honorable   l’a porté sur la  personne de Ténémakan  Koné, trésorier  du  bureau sortant et non moins  premier  adjoint  au  maire de la commune VI. Voilà une atmosphère  qui sent la poudre  dans un parti  qui,  on se rappelle, avait  déjà connu une  grande  saignée à l’issue  des communales  de 2009. Une  saignée marquée par le départ  d’Amadou Sawadogo et ses  compères, accueillis à  bras  ouverts  à l’URD. Il  s’en  est suivi   une  restructuration  qui  a conduit  au renouvellement  des instances du parti  jusqu’à  cette nouvelle  crise  de positionnement  qui survient, cette  fois, à quelques encablures  des  élections de l’année prochaine. Elle  est donc  de  nature  à  porter de graves  préjudices  aux cadres en jeu  puisque le MPR  risque d’aller en compétition  en rangs  dispersés avec des  divisions claniques  en toile de fond.

Doit-on  déduire de là  que les périodes  post  et  pré  électorales sont des  moments  de fragilité  pour le parti  du docteur  Choguel  Kokala Maïga ?

 

La Rédaction

 

 


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