Sylla Sow, Enseignant-Chercheur à l’UCAD : “Le Mali a des points positifs, mais…”

0

En marge de la session de formation organisée, le vendredi 31 janvier 2025, par le consortium Avocat sans frontières, Article 19 et Institut panos-Afrique de l’Ouest sur le renforcement de l’Espace civique et la promotion des droits humains (ECDH), l’enseignant-chercheur de l’Université Cheick Anta Diop de Dakar s’est entretenu avec Mali Tribune. Au cours de cet entretien, l’enseignant-chercheur a laissé entendre que le Mali a des points positifs sur la question même s’il estime qu’il y a encore des points d’amélioration.

 Mali Tribune : Quel regard portez-vous sur l’espace civique en Afrique de l’Ouest ?

Sylla Sow : Ce qu’on peut considérer au-delà de l’Afrique de l’Ouest est que l’espace civique a tendance à être restreint. Cette tendance est notée par tous les indices de notation. Particulièrement en Afrique de l’Ouest cet espace civique peut-être très restreint même si on note des évolutions et des notes positives avec un cadre institutionnel qu’il faudrait améliorer. Un espace civique ouvert est un combat à perpétuité. Malgré des améliorations, le besoin c’est un espace civique beaucoup plus ouvert dans lequel le citoyen, les défenseurs des droits de l’Homme peuvent s’exprimer très librement.

Mali Tribune : Quelles peuvent être les raisons de cette restriction à votre point de vue ?

S S. : C’est le fait pour beaucoup d’Etats à se recroqueviller sur eux-mêmes. Pour certains, c’est sous le prétexte de lutte contre le terrorisme, le prétexte sécuritaire. Ce sont évidemment des enjeux qu’il faudra prendre en compte sérieusement car ils se posent avec acuité dans nos pays. Mais cela ne doit pas empêcher le citoyen, le défenseur des droits de l’Homme de s’exprimer librement, individuellement ou en association.

Les libertés fondamentales qui constituent l’espace civique notamment la liberté d’association, la liberté d’expression, le droit de manifester doivent être garanties en tout temps. Ces libertés s’exercent dans le cadre des lois et règlement. De ce fait, l’on exhorte nos gouvernements à ce que ces lois et règlements soient conformes aux standards internationaux, aux engagements auxquels ils ont souscrit volontairement. Ainsi, toute restriction doit être prévue par la loi, légitime dans une société démocratique. S’il y a une convergence vers ces standards internationaux, l’espace civique pourra être amélioré voire ouvert.

Mali Tribune : Quelles vos attentes par rapport à la formation animée à Bamako sur le sujet et quel peut être son impact ?

S S. : Cette formation c’est une plaidoirie pour le renforcement du dispositif du cadre institutionnel. Sur ce plan, le Mali a des points positifs. Il y a au Mali un Commission nationale des droits de l’Homme qui bénéficie d’un mandat extrêmement large. En plus, le Mali fait partie des pays qui ont adopté une loi sur les défenseurs des droits de l’Homme. Et le Mali vient de se doter d’une nouvelle Constitution qui garantit un ensemble des droits.

Néanmoins, il y a des points d’amélioration. Des points sur lesquels il faut mener une plaidoirie pour que la législation soit plus conforme aux standards internationaux. Cette formation en constitue une pour essayer de voir comment on peut mettre en synergie nos forces pour tout simplement que l’espace civique en bénéficie et qu’il soit ouvert.

Propos recueillis par

Alassane Cissouma

 

Commentaires via Facebook :

REPONDRE

Please enter your comment!
Please enter your name here

Leave the field below empty!