Est-ce que vous avez été autorisé par votre mouvement à venir signer l’accord de paix ?
Vous savez, la Cpa, c’est un mouvement constitué d’un bureau exécutif, de responsables. Donc, ce n’est pas une personne qui va décider de ce que va faire la Cpa. C’est ensemble que nous prenons les décisions. Par rapport à l’avis de notre président, nous sommes vraiment désolés pour ça. Car le président n’est pas du même avis que les autres membres du bureau. Mais nous voulons faire savoir que le mouvement ne peut pas être représenté par une seule personne.
Je pense que nous sommes des responsables de ce bureau de la Cpa, notamment moi Souleymane, Mohamed Ousmane Ag Mohamadoun, chargé des relations extérieures, qui a même signé la plate-forme du 14 juin à Alger. Dans la délégation présente à Bamako, il y a l’officier Alkassoum Ag Adalla, qui est le coordinateur des opérations de la Cpa dans la région de Tombouctou, précisément la base de Foyta. Nous avons également la présence du président de la cellule de Berrah, Bakalla Ag Mohamadoun. Quant aux autres membres, il s’agit du deuxième vice-président et les autres sont du même avis que nous. De même que la délégation d’Alger. En tant que deuxième responsable de la Cpa, j’ai appelé les responsables algériens, la Minusma et le gouvernement malien afin de prendre des dispositions pour que nos délégations extérieures puissent arriver. Dommage, dans la précipitation, tout le monde n’a pas pu participer.
Votre président a fait un communiqué pour vous exclure de la CPA ? Quelle est votre réaction ?
Vous savez, la Cpa n’est la propriété de personne. Sinon, nous-mêmes, nous pouvons convoquer une réunion pour exclure le président. C’est aussi possible car nous sommes membres du bureau exécutif. Donc, ce n’est pas une seule personne, qui a son Bic (Stylo), qui peut nous exclure.
Vous avez quelle légitimité aujourd’hui au sein de la CPA?
Beaucoup, sur toutes les bases, de Foyta à Ber, dans le Gourma, dans la zone de Bourem jusqu’à Inhalil.
Est-ce qu’on peut déjà parler d’éclatement de la CPA ?
Non ! Ce n’est pas un éclatement. La Cpa est totalement représentée ici, sauf le président. Lui aussi, c’est notre grand-frère. Nous sommes en train de travailler pour le convaincre à revenir. Inch’Allah, il viendra avec nous.
Quelle va être la suite du processus ?
Je pense que le processus de paix a été signé. Nous appelons donc les frères à venir signer l’accord. Puisque nous sommes convaincus aujourd’hui, que cet accord écrit noir sur blanc sur un papier, ce n’est pas la fin des négociations. Le gouvernement malien nous dit que dans le comité de suivi, on va négocier. Je pense qu’il y a trois points qui constituent un blocage pour la Coordination et les autres qui ne sont pas arrivés à Bamako.
Le premier point porte sur l’appellation Azawad. Ce point a été acquis dans l’accord : l’Azawad a été reconnu comme entité socio-culturelle, mémorielle et symbolique. Le reste sera discuté dans un débat national avec le gouvernement et nos frères. Le deuxième point porte sur la sécurité. Nous avons demandé à ce que la représentation soit significative avec un effectif de 80% à 70% : ceci a été un acquis puisque dans l’accord, il est bien inscrit que la représentation sera significative même au niveau du commandement. Le troisième parle des ressources et le paragraphe est trop satisfaisant, car on a plus qu’on attendait.
Alhousseini TOURE