Les acteurs du film ” Bobos Diouf “, Mahamadi alias Souké, Fédéric Soré alias Siriki et Pauline Ouattara alias Fati étaient au Mali dans le cadre de l’enregistrement de l’émission de téléréalité ” Africa Comedy ” de la chaine panafricaine, Africable. Ils nous relatent l’histoire de leur rencontre dans “Les Bobos Diouf ” et parlent de l’évolution du cinéma malien, de la crise sociopolitique qui perdure au Mali. Ils pensent tous que seul le dialogue sortira le Mali de cette impasse.
L’Indépendant Weekend: Merci de vous présenter à nos lecteurs ?
Je suis Mahamadi, alias Souké. Artiste comédien, humoriste, présentateur, chanteur, danseur, réalisateur et animateur à la Radio Burkinabé. J’ai été propulsé sur la scène internationale grâce aux téléfilms Burkinabé, ” Le royaume d’Abou ” et ” Les Bobos Diouf “.
Vous étiez l’invité du mois d’Africa comedy. Quelle appréciation de cette émission ?
Elle est la bienvenue. Il est rare que les artistes se retrouvent. Je ne peux pas moi par exemple, prendre un billet d’avion pour venir juste échanger avec les comédiens maliens. Par contre cette émission nous permet, non seulement, de travailler, mais aussi, de faire des rencontres. C’est vraiment important. Je profite pour tirer un coup de chapeau à mon collègue Decothey, l’initiateur de cet évènement. Ce n’est pas facile pour les organisateurs de programmer de pareil spectacle en cette période. Car généralement, les promoteurs de spectacles attendent les périodes évènementielles. Or, avec la situation que traverse bon nombre de nos pays, à l’instar du Mali, le peuple a besoin de se détendre, de déstresser, de décompresser. Et ce sont de pareil spectacle qui contribue à cela. A cet effet, je lance un appel aux politiques de soutenir cette émission.
Quel rôle voulez-vous que les politiques jouent dans l’organisation d’un spectacle ?
Pas forcément un rôle dans l’organisation d’un spectacle !
Que voulez-vous alors ?
Le message que je m’en vais lancer à nos politiques, c’est leur dire que la construction de nos pays sous-régional ne peut pas se faire sans l’appui des artistes. Car, nous sommes un maillon important de nos sociétés. Tant qu’ils nous mettent à l’écart de la gestion de nos pays, c’est aussi le peuple qu’ils mettent à l’écart. Il y a des messages qui ne peuvent être bien véhiculé que par la voix d’un artiste.
De votre regard d’humoriste, comment appréciez-vous le cinéma malien ? Avez-vous pensé à travailler avec les comédiens maliens ?
Le cinéma malien, à l’instar d’autre cinéma africain, se bat pour survivre. Nous travaillons beaucoup dans les spectacles ensemble. D’ailleurs, j’ai sollicité quelques comédiens lors d’un de mes tournages court-métrage et documentaires, ici à Bamako. Je pense que les réalisateurs devront déjà penser de mettre ensemble les comédiens africains dans un même film. Et c’est aussi une forme de l’intégration.
Le tandem Souké et Siriki connu dans les Bobos Diouf est-il une histoire de frères ou de simples amis ?
A force d’être amis, on devient une famille. Siriki est le jeune frère de mon ami, un artiste musicien Burkinabé. Notre première rencontre de travaille était dans le royaume d’Abou. Et chaque fois que Siriki venait sur le plateau, il somnolait et moi je l’emmerdais, à travers des taquins. Il réagissait et on se disait des choses qui faisaient tellement rire notre entourage. Et le réalisateur s’est inspiré de ces taquins.
Comment est né le nom du film ” Bobo Diouf ” ?
Aux lieux du tournage, il y avait un Sénégalais qui vivait aux environs. Et chaque fois qu’il nous voyait, Siriki et moi se taquiner, il était mort de rire. C’est ce Sénégalais qui nous a donné ce nom.
L’avez-vous demandé la signification?
Oui ! Il nous a expliqué qu’au Sénégal, les Diouf ne s’entendent jamais. Mais, ils sont toujours ensemble. Et comme nous sommes de Bobo-Dioulasso, nous sommes les Bobos Diouf. Cela a impressionné le réalisateur qui a retenu ce nom comme celui du film.
Le réalisateur n’a-t-il pas pensé de vous remettre ensemble pour une nouvelle saison des Bobos Diouf ?
Le réalisateur n’a pas tenu sa promesse d’augmenter les salaires des comédiens et comme l’argent étant le nerf de la guerre, la série s’est prématurément arrêtée.
La rupture entre les réalisateurs et les comédiens est fréquente. Pourquoi tant de divorce?
L’argent est le nerf de la guerre. Et les comédiens à un moment donné refusent d’enrichir des personnes à leur égard. Avant le début d’un tournage, le souhait des acteurs est que le film connaisse le succès et très souvent le début de l’aventure n’est basé que sur des promesses. Et quand ça marche, les promesses tenues au début sont rangées dans la poubelle et cela frustre énormément les comédiens. Et c’est dommage parce que cela ne contribue pas à l’évolution du secteur.
Le Mali traverse une période de crise qui perdure. Comment percevez-vous cette situation que vit le Mali?
Si nos dirigeants veulent, qu’ils nous laissent gérer par l’Occident. Mais seulement qu’on ne laisse pas notre africanisme de côté. Nos parents nous ont toujours appris que quand ca ne va pas, seul le dialogue peut nous aider. Pourquoi les Maliens refusent de s’asseoir autour d’une même table et parler de leur problème ? Il ne faut pas accepter d’être manipulé. Le problème du Mali tracasse tous les africains car, il a été longtemps cité en exemple, grâce à sa démocratie, sa solidarité, son entente. C’est vraiment dommage que cette situation perdure, car c’est aux profits des intégristes et nous prions tous les jours pour que Dieu trouve des solutions afin que ce pays que nous aimons tous tant, retrouve sa paix d’antan.
Présentez-vous à nos lecteurs?
Je suis Frédéric Soré, alias Siriki. Je suis couturier, éleveur, maçon, éclaireur, perchiste, technicien de son. Bref, je suis apte à tout.
Vous avez été l’invité du mois de l’émission de téléréalité Africa comedy d’Africable télévision. Votre appréciation ?
L’initiative est salutaire. J’exhorte les sponsors à soutenir l’organisateur de cette émission, notre confrère Decothey. Il se bat pour égailler le peuple. Bien que nous sommes des étrangers, il s’est intéressé à nous. C’est une idée géniale. Et c’est la preuve que les artistes peuvent aussi contribuer fortement à l’intégration africaine dont les hommes politiques parlent, sans agir.
De votre regard d’humoriste, comment appréciez-vous la comédie malienne ?
Franchement, je l’apprécie beaucoup. Les comédiens maliens sont pétris de talent. S’ils peuvent songer à faire des textes en français, cela ira à leur avantage, notamment à l’extérieur.
Vous appréciez certains avec qui vous aimerez travailler un jour?
Ils sont tous bien, avec des styles différents. J’aime bien ce que fait la troupe Nyogolon et les comédiens Madou Wolon, Att Junior avec qui nous avons fait beaucoup de festival.
Le Mali traverse l’une des pages sombres de son histoire. Comment jugez-vous cette crise ?
Le Mali était, longtemps, considéré comme exemple en Afrique. A cause de sa démocratie et sa solidarité. Je suis persuadé que la solution à ce problème passera par le dialogue. Que les Maliens ne se laissent pas distraire. C’est à eux de régler leur problème. Nous prions Dieu pour que ce problème finisse maintenant.
Pauline Ouattara, alias Fati : ” Je ne suis pas une paresseuse, je bataille dans la vie courante “.
Merci de vous présenter à nos lecteurs.
Je suis Pauline Ouattara à l’état civil, plus connu sous le nom de ” Fati ” des Bobos Diouf. Je suis coiffeuse de profession, mère de famille et réside à Bobo-Dioulasso.
La comédie et Fati, est-ce un hasard ?
Non ! Je pratique la comédie depuis le bas âge. J’ai commencé, véritablement, avec la troupe Ouezin Coulibaly. Mon premier film fut dans le royaume d’Abou, puis les Bobos Diouf. Après, j’ai joué dans pas mal de série.
Fati joue le plus souvent les rôles remarquables. Soit elle fait tellement de commérage, soit elle est une grosse paresseuse. Tellement ces rôles vous réussissent qu’on se pose la question de savoir si réellement vous n’avez pas ces comportements en vous.
Rires. Non ! Fati n’est pas une paresseuse, elle ne fait pas le commérage non plus. C’est une mère de famille, qui a son petit job, et qui bataille dur pour la survit de sa famille et c’est clair qu’il faut vivre à la sueur de son front. La comédie, c’est mon premier métier et je m’adapte à tous les rôles. Alors, Fati qu’on voit derrière les petits écrans est différente de la femme au foyer.
Quelles sont vos impressions après ce spectacle d’Africa comedy et comment jugez-vous l’initiative ?
Je suis très ravie et c’est intéressant que les comédiens d’Afrique se partage de temps en temps le plancher. C’est une initiative à soutenir et je tire mon coup de chapeau à l’initiateur qui est notre collègue Decothey. Le public malien est impeccable et je pense que je reviendrai chaque fois que je l’occasion se présentera.
Y a-t-il des comédiens maliens qui vous ont impressionnés dans leur style ?
Oui ! Ils sont nombreux. Mes idoles et mes sources d’inspirations sont Hélène Diarra et Guimba National. Depuis le bas âge, j’ai toujours souhaité ressembler à ces comédiens.
Souké, siriki et Fati dans les Bobos Diouf. Est-ce une histoire vraie ou pure coïncidence ?
Rires. Souké me connait depuis près de trente ans. Je suis sa petite sœur du quartier. Le hasard a voulu que nous embranchions le même chemin, la comédie. Siriki étant le frère de mon frère Souké, nous sommes une famille.
Quels sont vos sentiments sur la situation qui prévaut au Mali ?
J’ai été sidérée d’apprendre que les intégristes se réclament du septentrion du Mali, obligeant les populations de tout abandonner pour fuir. Je pense que les autorités maliennes devraient arrêter avec les discours maintenant et prendre la chose en main car la situation est chaotique. Il faut réagir mais aussi ne pas se laisser distraire par qui que ce soit. A la population, de prendre courage et de garder espoir. Nous prions Dieu pour qu’il nous éclair sur cette situation.
Clarisse NJIKAM
🙄 bjr j ne souhait rien que d bonnes chose j suis germaine kouba resident le gabon j pense que ma place c aupres de vous car j suis une bonne bobone a mettre aux casseroles j pas de boites e;mail mais j laisse cellui de ma grande soeur
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