Son Excellence Moulay Idriss Fadhyl, ambassadeur du royaume du maroc au mali en fin de mission «Je quitte ce merveilleux pays, déçu de n’avoir pu faire évoluer le gouvernement malien sur le dossier de la fantomatique RASD»

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Après cinq années passées au Mali, l’Ambassadeur du Royaume du Maroc, Son Excellence Moulay Idriss Fadhyl, quitte Bamako ce samedi 30 juillet tard dans la soirée après avoir offert pour la dernière fois une réception dans un grand hôtel de la place pour la Fête du Trône. Dans l’entretien exclusif qu’il a bien voulu nous accorder, il confie, peiné, sa déception que le Mali, malgré les efforts inlassables qu’il a déployés, l’ancienneté des liens historiques, culturels et de sang qu’il entretient avec le Maroc, la qualité des relations d’affaires qui ne cessent de se développer entre les deux pays, continue à figurer parmi les 17 Etats africains sur 53, qui reconnaissent encore la fantomatique " RASD ".

L‘Indépendant : Excellence, vous vous apprêtez à quitter le Mali au bout d’un séjour de cinq ans qui, assurément, paraissent trop courts pour les nombreux amis que vous vous êtes faits dans ce pays et qui sont quelque peu attristés par la nouvelle de votre tout prochain départ. Quel sentiment éprouvez-vous en cette circonstance ?

 

Son Excellence Moulay Idriss Fadhyl : Cinq années, c’est court. Je serais resté dix années, cela aurait été également court pour moi. C’est vous dire que je faisais corps avec ce pays, avec ce peuple. Pas moi seulement, mais également mon épouse et mes enfants. J’ai dit tantôt au président du Haut Conseil des Collectivités Territoriales (NDLR : qu’il venait de rencontrer) que ma fille aînée a eu son Bac ici, au Mali. Ce qui lui ouvre les portes de l’avenir, mais elle gardera toujours un beau souvenir de ce pays. C’est pour vous dire que mes deux filles,  qui ont vécu à mes côtés au Mali et mon épouse, garderont un souvenir impérissable de notre séjour ici. Je disais tantôt que je faisais corps avec ce pays parce que j’y suis accepté et toutes les portes me sont ouvertes. C’est un peuple charmant, affable, épris de paix. J’ai circulé à travers l’Afrique et le monde, j’ai vu des peuples, mais je n’en ai pas vu comme les Maliens. Ce n’est pas parce que je m’adresse à vos lecteurs que je le dis. Je suis sincère quand je l’affirme.

 

Il faut reconnaître qu’à votre arrivée, les relations entre le Mali et le Royaume du Maroc étaient relativement fraîches, à cause, en particulier, de la position malienne sur la question du Sahara occidental. Avez-vous réussi à la faire évoluer?

C’est une question directe à laquelle je répondrai aussi directement. Vous connaissez ma franchise et vous savez que je n’ai jamais exprimé des sentiments et des analyses, sans qu’il y ait, à la base, quelque chose qui puisse vraiment me convaincre. J’ai toujours parlé, document à la main. Quand j’arrivais au Mali, un 12 juillet 2006, j’exerçais à la Division des Affaires africaines à Rabat, en qualité de chef de ladite Division. Mais j’ai fait exprès de ne pas regarder le dossier sur l’état d’avancement des relations entre le Mali et le Maroc. C’était pour avoir un regard nouveau, le mien. Quand je suis arrivé, j’ai essayé de voir, de comprendre. J’ai approché toutes les parties qui, de près ou de loin, communiquaient une information.

Le fait est que, je pèse bien mes mots, nos relations bilatérales sont lestées par cette histoire de reconnaissance d’un Etat fantoche par un pays ami auquel le Maroc est lié par l’histoire séculaire et par le sang. Sa Majesté ne comprend pas, à ce jour, que le Mali puisse reconnaître, de fait ou de droit, un Etat fantoche qui n’est reconnu dans le monde entier que par 36 pays et en Afrique par seulement 17 Etats. Quand on sait que de grandes puissances comme la Russie, le Japon, l’Union Européenne, les Etats-Unis, l’Inde, le Brésil, ne reconnaissent pas la " RASD ", cette prétendue République Sahraouie qui est née à Tindouf (Algérie) et dont le président, a été surnommé Abdel Aziz, Abdel Aziz le Marrakchi, par Sa Majesté le Roi Hassan II pour lui rappeler qu’il est bien de Marrakech.

En effet, ce personnage ne connaît rien du Sahara et son propre père vit actuellement à Marrakech. Je ne comprends donc pas que le Mali puisse continuer à reconnaître cet Etat fantoche, artificiel, fictif. Je peux vous dire clairement, sans ambages, sans passer par la formule diplomatique, que je suis déçu et frustré que ma mission ne soit pas remplie à ce stade. Je dois vous dire que ma mission consistait à un changement d’attitude du Mali, pour l’amener au moins à une neutralité politique. Nous ne demandons pas à nos amis Maliens de dire que le Sahara est marocain, mais aussi de ne pas dire qu’il est sahraoui. Nous leur demandons tout simplement d’adopter la position du wait and see car le dossier est entre les mains des Nations Unies.

Nous pensons bien qu’on ne peut être à la fois juge et partie, c’est-à-dire prendre position tout de suite en reconnaissant la RASD, alors que le dossier est en arbitrage à l’ONU. Si c’est comme cela, les carottes sont cuites et nous n’avons rien à faire ici. Avec ces difficultés, l’ambassadeur du Maroc au Mali que je suis ne peut pas faire avancer les choses, malgré tant d’efforts déployés. Je suis passé à tous les stades. J’ai vraiment sillonné tout le pays, en allant au fin fond du Mali. J’ai été à Kidal deux fois, à Tombouctou j’étais un habitué et j’ai été à plusieurs reprises à Nioro du Sahel du temps où il n’y avait que la piste pour y accéder. Je me suis rendu à Mopti, à Nyamina et dans tant d’autres localités du pays. Tout cela pour connaître le pays et faire passer le message de Sa Majesté. En vain ! Il y a des gens qui écoutent ce message et je peux dire que tous les partis politiques, en dehors d’un seul que je ne veux pas nommer, tous reconnaissent la marocanité du Sahara et l’intégrité du Royaume du Maroc. Y compris le président de l’Assemblée Nationale, président d’un grand parti politique, l’ADEMA, qui a été au Maroc où il a fait des déclarations aux Marocains en faveur du Plan d’autonomie. L’on ne comprend pas alors que l’Autorité, le gouvernement malien, puisse camper sur ses positions.

 

Pourtant, Excellence, on observe un frémissement dans la position malienne sur ce dossier. D’abord aucune délégation officielle du Polisario ou de la prétendue RASD n’est reçue à Bamako. Ensuite, la RASD, avec l’appui de l’Algérie, a tenté en vain d’ouvrir une représentation diplomatique à Bamako, ne serait-ce qu’un modeste Bureau. Enfin, plus important, le gouvernement malien s’abstient, depuis un certain nombre d’années, de voter pour ou contre le Maroc, sur ce dossier, observant ainsi une neutralité bienveillante à son égard.  

Bien entendu, si l’on veut reprendre la formule du verre à demi-plein ou à demi-vide, de part et d’autre on peut dire qu’il y a demi-plein ou demi-vide. Mais, pour le Maroc, ceci n’est pas suffisant. On ne peut pas se plaire à contenter les uns et les autres. Dans pareille situation, on doit trancher quand on est ami d’un pays. Quand on est pour la légalité internationale, on ne peut pas reconnaître un Etat qui n’existe pas. Cela ne s’est jamais fait. Pour nous, le Mali est un pays ami, un pays frère. S’il advenait qu’il retirait ou gelait la reconnaissance de la RASD, cela ferait plus qu’un effet domino sur le continent et sur la scène internationale. Parce que le Mali a pignon sur rue, bénéficie d’une certaine autorité transnationale. L’actuel président de la République du Mali est actuellement très connu et respecté sur le plan international pour avoir réussi à calmer certaines crises en Afrique. Donc, venant de lui, un gel des relations avec la RASD donnerait un autre souffle à cette dynamique.   

 

Mais le gel de facto existe déjà…

Il faut justement aller jusqu’au bout. On ne peut pas simplement dire une phrase et s’arrêter. Dans ce genre de situation, on gèle les relations et on le signifie aux organisations internationales comme les Nations Unies et l’Union Africaine. C’est ça le gel. Mais tout simplement dire qu’on ne reçoit pas ces gens-là, c’est facile. On les rencontre ailleurs, on siège avec eux ailleurs. On ne peut pas dire d’un côté au Maroc qu’on a gelé de facto les relations avec la RASD et dire en même temps à la RASD qu’on la reconnaît. Affirmer aussi qu’on leur a refusé une représentation au Mali ne signifie pas grand-chose car il y a beaucoup de pays qui ne sont pas représentés au Mali. D’ailleurs, que pourrait bien apporter au Mali une Ambassade de la soit-disant RASD? Rien du tout ! Est-ce qu’elle aura des bourses à donner, des programmes de développement à partager avec le Mali ? Non ! Mais le Maroc, si !

 

Malgré ce dossier, qui jette une ombre au tableau, les relations d’affaires entre le Maroc et le Mali se sont beaucoup intensifiées ces dernières années. Et cela, en grande partie grâce à votre apport personnel.

Je ne récuse pas cela. Mais je veux préciser que le Maroc ne veut pas insulter l’avenir. Vous avez constaté que du temps du Roi Hassan II jusqu’au Roi Mohammed VI, une chose a été maintenue. Je veux dire que même lors de la grande crise où les gens de la " RASD " venaient ici, des bourses étaient données aux enfants maliens que nous ne voulons pas prendre en otage. La formation de l’Homme est toujours un centre d’intérêt du Maroc.

A ce niveau, on continue donc à travailler avec le Mali. On continue à former des militaires du Mali au Maroc. N’oubliez pas aussi que même avec l’ancien régime au Mali, le Maroc a apporté son expertise à une banque malienne, la BDM, qui était en faillite et personne, ni aucun pays, ne voulait venir à son chevet. L’ancien Secrétaire général de la Présidence de la République devenu Médiateur de la République, Django Sissoko, m’a raconté que l’ancien régime l’avait dépêché au Maroc auprès de Sa Majesté le Roi Hassan II pour venir au secours de cette banque.

Lorsque SM le Roi a vu la situation de cette banque nationale qui souffrait d’une gestion désastreuse mais ne pouvait disparaître du jour au lendemain, il a appelé les experts marocains pour venir au chevet de la BDM. Le président de la République (NDLR : ATT) m’a confirmé que la première année après l’intervention des experts marocains, la banque était redressée et a même réalisé un excédent. Jusqu’à présent, il n’y a qu’un seul fonctionnaire marocain dans cette banque. Quand on prend la BIM-SA, il n’y en a que deux.  C’est pour dire que nous voulons promouvoir le développement économique dans un partenariat gagnant-gagnant et de coopération sud-sud. Nous ne voulons pas nous installer en conquérants. Loin de là ! La vision du Maroc, c’est d’asseoir une coopération sud-sud pour des pays amis comme le Mali, le Sénégal, le Burkina Faso et d’autres pays dans la sous-région.

 

Le Maroc est présent aussi dans la Sotelma-SA…

Oui, bien sûr ! Prenons le cas de la privatisation, pour vous donner le comportement du Maroc, inspiré par SM le Roi Mohammed VI. Par exemple, pour la privatisation de la BIM, le Maroc n’a pas voulu profiter de la situation pour se comporter comme un charognard. Le Maroc a donné 40 millions d’euros pour la BIM, le moins-disant tournait autour de 10 à 12 millions d’euros. Vous voyez la différence. Pour la Sotelma, nous avons donné 275 millions d’euros au départ, les autres pays proposaient des sommes variant entre 70 et 80 millions d’euros. Cela veut dire que le Maroc veut accompagner le Mali dans son processus de développement. Le Maroc apporte son expertise, son savoir-faire et ses moyens, mais toujours dans cette logique d’un partenariat gagnant-gagnant. On se prend la main et on continue le chemin ensemble. Et comme vous pouvez le constater à la BIM-SA ou à la Sotelma-SA, tout de suite nos investissements sont arrivés, à hauteur de plusieurs milliards FCFA et nous avons ouvert le recrutement pour faire travailler les Maliens. Moi, personnellement, je suis heureux d’avoir vécu ces moments précieux, historiques pour le développement économique du Mali.

 

Pour y avoir travaillé activement aussi…

Je ne suis pas à l’origine. Mais j’accepte d’en avoir été le catalyseur. 

 

Vos actions ont été aussi remarquables en matière d’octroi de bourses aux étudiants.

Je pense que la formation de l’Homme est très importante. Un pays qui ne fait pas attention à cela est voué à l’échec. Le Mali peut avoir des mines et du pétrole, mais s’il n’a pas les ingénieurs et techniciens requis, c’est toujours d’autres qui viendront exploiter les richesses et finiront par diriger le pays. Malheureusement. C’est pourquoi le Maroc attache du prix à la formation des Maliens. Il est vrai que nous donnons officiellement 50 bourses à l’Etat malien et à lui de les gérer. Mais, en dehors de cela, en activant mes relations, j’ai pu obtenir une fois 75 bourses en dehors des 50.

L’année dernière, j’ai pu obtenir 35 bourses supplémentaires pour des Maliens qui n’ont pas les moyens d’aller se former, mais qui ont de très bons dossiers. Surtout que le Maroc leur offre toutes les conditions pour étudier. Aucun visa n’est requis pour s’y rendre, nous avons la même langue, les mêmes visages. Nous avons aussi des Noirs au Maroc et on ne peut pas vous dire que vous êtes Malien tout de suite si vous vous y rendez. Tout comme je vois des gens de peau claire au Mali, qui sont comme ceux de chez nous. Il n’y a vraiment pas de problème d’intégration pour les Maliens qui étudient au Maroc. Les Maliens aiment partir au Maroc et vice-versa. Il y a aussi la proximité entre les deux pays car le responsable de la compagnie Royal Air Maroc, me dit qu’il y a 9 vols par semaine pour relier les deux pays. Ce qui ne suffit pas car la RAM va aller jusqu’à 12 à 13 vols par semaine.  Les avions viennent toujours pleins. Il faut préciser aussi que le niveau d’enseignement au Maroc est arrivé à un stade tel qu’on peut  en faire profiter à nos amis sur notre continent.

Je vais vous révéler que j’avais proposé, du temps de l’ancien ministre, feu Pr Mamadou Lamine Traoré, la création d’écoles de préparation pour les grandes écoles comme Polytechnique, Hautes Etudes Commerciales (HEC), etc. comme cela se fait  au Maroc. Les étudiants maliens allaient pouvoir préparer, sur place, l’entrée aux grandes écoles marocaines, auxquelles ils allaient pouvoir accéder à l’aide de bourses d’études, dans le cadre de la coopération triangulaire France-Mali-Maroc. Les étudiants allaient donc bénéficier de bourses françaises, en étudiant au Maroc. Le projet n’a pas été poursuivi au Mali, bien que du côté du Maroc toutes les dispositions pédagogiques avaient été déjà prises. C’est dommage et sincèrement je le regrette.

 

Excellence, on vous a observé aussi très actif sur le plan religieux.

Parfaitement ! Je suis musulman. Vous savez, je suis arrivé au Mali le 12 juillet 2006, vers 2 heures et demie du matin. Le temps de m’installer à l’hôtel, il était déjà 3 heures et demi ou 4 heures. Quand j’ai entendu le muezzin appeler à la prière, je me suis dit : Mon Dieu, quel bonheur ! Et là, je me sentais couvert et heureux de pouvoir partager la religion musulmane avec les populations du pays qui m’accueillait. J’ai découvert qu’il y a de l’engouement pour l’Islam et un grand rôle que la Tijaniya était  en train de jouer pour encadrer la population. Mais la Tijaniya est un peu clairsemée, alors qu’en 2007, Sa Majesté le Roi Mohammed VI avait décidé d’organiser une grande rencontre à Fez de tous les Tijanes du monde entier. Trois mille adeptes venus du Bangladesh,  du Canada, de l’argentine, du Mali, du Sénégal, de la Tunisie, de partout. On m’a demandé si je pouvais envoyer des gens pour le compte du Mali. Mais je ne connaissais personne. J’ai fait appel à certaines personnes que je reconnaissais dans le milieu de la Tijaniya. Elles ont fait appel à d’autres et ainsi nous nous sommes mis à travailler à la résidence pour clarifier les choses.

Il me fallait éviter de heurter les sensibilités en procédant moi-même au choix de ceux qui devaient partir et c’est ainsi que nous avons pu, ensemble, faire partir une première délégation de 150 personnes. Il y a eu ensuite un deuxième convoi puis un troisième. Ils ont vu ce qui se passait avec les délégations des autres pays qui forment un bloc soudé et sont bien encadrés. Ils ont compris qu’il fallait se réorganiser et se regrouper car le message de Cheikh Ahmed Tijane est un message unique.  Nous sous sommes donc dits qu’il fallait faire quelque chose. On s’est réuni à la Résidence et à la mosquée plusieurs fois, pour trouver le moyen de répondre à ce souci-là. Ce qui a abouti à la décision consensuelle de la mise en place de la Conférence Nationale de la Tijaniya, la Confenat. Mais puisque le nerf de la guerre c’était l’argent, ils ont adressé une lettre à Sa Majesté pour solliciter son haut patronage et son assistance. Il a dit oui.

On a tenu la rencontre rapidement au CICB, sans avoir le temps d’aviser tout le monde, mais pour une première ce fut une réussite car il y avait plus de 1600 personnes. Sa Majesté y a dépêché un envoyé spécial chargé de transmettre aux Tijanes du Mali son message de paix et de solidarité. Sur place, l’envoyé spécial a fait savoir que sa Majesté a décidé d’offrir à la Confénat un siège, un centre culturel, une mosquée et une bibliothèque ici à Bamako, et avant mon départ, je suis chargé de trouver le terrain pour l’édification de tout cela. Malheureusement je rentre à la fin de ce mois, mais je pense qu’avec la bienveillance des autorités marocaines, ce projet suivra son cours.

 

Changeons de décor, s’il vous plaît. Comment le Maroc a-t-il géré ce qu’il convient d’appeler " le printemps arabe" ?

D’abord, moi, je ne suis pas d’accord pour cette appellation car le printemps c’est au mois de mars alors que ces événements se sont déroulés en janvier. Je ne sais pas où ils sont allés chercher cela. L’appellation n’est donc pas adéquate. Je récuse également que le Maroc soit associé à ce mouvement. On parle à tort " d’exception marocaine " Ce n’est pas une exception. Des amendements à la Constitution, disons une révision constitutionnelle, ce n’est pas la première fois que cela se passe au Maroc. Depuis la première Constitution de 1962, il y a eu une série d’amendements de la Constitution.

Depuis l’avènement de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, un chantier énorme a été ouvert sur le plan institutionnel. La dernière révision constitutionnelle entre dans ce cadre-là. Il se trouve maintenant qu’avec Internet des gens ont bougé lors de ce qu’on appelle le 20 février. C’est aussi le bonheur de la démocratie.  Il faut que les gens parlent. Mais ce qu’il y a d’exceptionnel, c’est que les Marocains n’ont pas réagi dans la rue. Et les quelques gens qui sont sortis, bien qu’ils ne soient pas le peuple marocain, n’ont jamais remis en question la monarchie marocaine. Les institutions ont commencé à prendre d’autres directions sous la conduite du Roi Mohammed VI. On peut citer, entre autres, le Code de la famille, les droits de l’Homme, l’Instance Equité et Réconciliation, la fin de la transhumance politique qui est une avancée démocratique extraordinaire.

Une Constitution doit évoluer avec son temps. J’ai même envie de donner aux autorités maliennes un exemplaire du texte marocain relatif au Code la famille pour qu’elles s’en inspirent, tellement il est bien fait. Je ne dis pas de le calquer, mais cela peut donner de bonnes idées. On ne peut laisser une Constitution sclérosée. Sa majesté le Roi Mohammed VI, depuis son avènement, a donc donné plus d’élan à la démocratie au Maroc.  C’est ce qui fait d’ailleurs que nous avons des relations de partenariat stratégique avec l’Union Européenne dont aucun pays africain ne peut se prévaloir.

 

Revenons aux relations maroco-maliennes: quel avenir leur voyez-vous?

Sincèrement, je n’ai aucune indication pour dire à mon pays que cela va changer. Cela fait cinq ans que je suis là, mais les autorités du pays ne m’ont donné aucune assurance que cela va changer.

 

Vous parlez du dossier " RASD ". Et le reste ?

C’est ce verrou qui handicape l’évolution normale de nos relations. S’il pouvait sauter, sincèrement,  j’aurais souhaité rester l’ambassadeur ici parce qu’on aurait à faire tant de belles choses.

 

Réalisé par Saouti  Labass HAIDARA

 

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