Sommet du G5 Sahel: pour Niagalé Bagayoko «certains États souhaitaient la prolongation de Barkhane»

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Après deux jours de sommet, les 15 et 16 février 2021 au Tchad pour faire le point sur la crise sécuritaire au Sahel, l’heure est au bilan pour les membres du G5 Sahel, (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad) et pour la France, principale force engagée dans la région à travers l’opération Barkhane. Niagalé Bagayoko, politologue et présidente de l’African Security Sector Network, est notre invitée pour en parler.

RFI : À la sortie du sommet du G5 Sahel de Ndjamena, Emmanuel Macron a parlé d’un « alignement politique et militaire », notamment pour justifier le maintien en l’état de la force Barkhane. Que voulait-il dire par là ?

Niagalé Bagayoko : Quand on écoute la déclaration d’Emmanuel Macron, mais aussi quand on lit le communiqué final, je trouve qu’on arrive, en effet, à une position qui apparaît cohérente et qui est surprenante par rapport aux différentes perspectives, aux différentes positions qui avaient été exprimées par les différents États membres du G5 Sahel et par la France, avant la tenue du sommet.

Justement, le président français évoquait, lors de ses vœux 2021, aux armées, un ajustement des effectifs militaires. Aujourd’hui, il change d’avis et maintient en place les quelque 5 000 soldats. Pourquoi ?

C’est une réponse à la volonté de coller aux préoccupations de politique intérieure. Il est très difficile de se mettre sur une posture de retrait, lorsque l’on affirme, comme cela a été fait de manière très déterminée par les autorités françaises, qu’on est dans une posture de succès. Donc je pense qu’il y a cette pression-là. Et que certains États membres du G5 souhaitaient également la prolongation de la présence militaire française et que les décisions prises sont le résultat de cet alignement, en effet.

Autre sujet de discussion : l’envoi d’un bataillon tchadien dans la zone sensible dite des Trois frontières. Attendu depuis trois ans, Idriss Déby l’a finalement annoncé pendant le sommet. Qu’est-ce qu’il s’est joué à ce sujet ?

On voit que les relations entre le Tchad et la France sont sensibles, pour dire le moins. Le Tchad entre dans une période électorale, donc dans ce contexte, je ne serais pas étonnée qu’il y ait eu un accord pour le moins tacite, pour que les partenaires extérieurs et notamment la France, ne s’immiscent pas dans le processus électoral en cours, en échange du déploiement de ces forces tchadiennes, dont on sait qu’elles sont très efficaces sur le terrain. Il ne faut pas oublier, cependant, la raison qui avait été avancée pour le déploiement repoussé une nouvelle fois en 2020. C’est que le Tchad avait dû faire face à une attaque majeure dans la région du lac Tchad. Donc il n’est pas exclu que le Tchad, qui a de multiples engagements, y compris à la frontière soudanaise et sur ce front du lac Tchad, doive aussi revoir ses engagements à la baisse.

Certaines voix s’étaient fait entendre pour demander un dialogue avec ces groupes armés jihadistes. Mais aujourd’hui, la voie militaire semble bel et bien confirmée, avec la volonté de décapiter -selon les mots d’Emmanuel Macron- les groupes liés à al-Qaïda, c’est-à-dire, viser en priorité les leaders de ces groupes. Cette stratégie est-elle la bonne, selon vous ?

Ce débat autour des négociations semble avoir été résolu avec un accord consistant à se concentrer uniquement sur la lutte contre le leadership des mouvements liés à Al-Qaïda avec Amadou Koufa, mais on voit que rien n’exclut, en réalité, la poursuite des négociations avec des échelons inférieurs. Je pense qu’il y a, du côté des dirigeants sahéliens et français, le sentiment que ces annonces récurrentes de neutralisation de jihadistes, sans que l’on sache, d’une part, exactement combien d’éléments ont été éliminés, ni qui, exactement, a été neutralisé. Cela pose un problème, en termes de communication. Donc je pense qu’à la suite de l’intervention de Bernard Emié, le directeur du DGSE, on a une volonté d’incarner le combat contre le terrorisme, en désignant très clairement des adversaires que l’on veut éliminer. Je pense qu’il y a vraiment cette stratégie d’incarnation. C’est un élément très important. Par ailleurs, je pense que la réaction de l’ennemi combattu va certainement être assez virulente. On a vu qu’il y a des moyens mobilisés par les groupes armés jihadistes et particulièrement par le GSIM (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans). Je pense qu’il faut s’attendre à une hausse des attaques, parce qu’on est quand même dans une déclaration de guerre assez frontale, en réalité.

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6 COMMENTAIRES

  1. Tout ce que nous demandons est de revoir certains articles des Accords d’Alger pour les modifier afin de ne pas creer deux categories de citoyens au Mali! Il faut certes proteger les droits des minorite’s mais n’ayons pas peur de dire que la dictature de la minorite’ n’est pas acceptable!!!
    DANS LE MALI D’AUJOURD’HUI, CE SONT LES MINORITE’S QUI CONTROLENT TOUS LES LEVIERS DU POUVOIR. L’ETHNIE BAMANAN QUI EST LA PREMIERE ETHNIE DU MALI EST OPPRIME’E!!!! LES PEULS SEULS CONTROLENT LA PRIMATURE ET LA PRESIDENCE DU CNT. LES BAMANAW N’ASSUMENT LA PRESIDENCE D’AUCUNE DES TROIS PREMIERES INSTITUTIONS DU MALI!!! IL FAUT UN PARTAGE EQUITABLE DU POUVOIR!!!

  2. Comme effet boumerang, ces Zélites se trouvent , eux aussi , débilisées encore plus gravement que leurs sociétés.

    Mots pour maux: transition, une félicitation deux cas de figure
    Par Info Matin – Date: il ya 7 heures 20 minutes 1 réactions

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    Mots pour maux: transition, une félicitation deux cas de figure
    Voir Emmanuel Macron féliciter nos autorités de transition en ces termes : « la relance de la mise en œuvre des accords d’Alger qui était l’engagement qu’avait pris le Président de la transition qui a été scrupuleusement tenu. En quelques mois, ces autorités de Transition ont donné plus de gages que les autorités précédentes en 3ans ». Ce réalignement avec les nouvelles autorités de transition malienne tellement constaté lors de la visite du Président N’DAW sous-entend deux choses, à savoir :

    1- Soit la France cherche à semer une confusion parce qu’elle ne trouve pas ce qu’elle cherche.
    2- Soit la France est satisfaite du bilan des 6 mois de l’exercice au Pouvoir des autorités de Transition en faveur de la France.
    Dans les cas deux cas, Premier Cas, les Autorités seront dans l’obligation de se souder au Peuple malien, l’informer à temps réel de ce qu’elles font et d’organiser le Peuple pour faire face au cas où la France utilisera la manière forte comme elle a l’habitude de faire, détruire les pays.
    Deuxième cas, les autorités de Transition seraient en déphasage avec les serments qu’ils ont prêtés pour le bonheur du maximum de Maliens possible lié au rétablissement de l’intégrité du territoire national, au retour de la paix dans la stabilité sur toute l’étendue du territoire national et d’exercer l’autorité de l’État sur toute l’étendue du territoire afin d’organiser des élections dignes de ce nom pour que le Peuple malien puisse respirer profondément et fièrement afin que les choses bougent pour le progrès du Mali.
    Communiquer dès qu’il est temps, le Peuple est impatient de connaître quelle position prendre sérieusement et sincèrement et est prêt à tout pour défendre sa patrie contre les impérialistes prédateurs français.
    Bonne compréhension…
    Le Mali est et demeurera inchallah
    Mala Diarra
    N.B. : le titre est de la Rédaction

  3. Comme effet boumerang, ces Zélites se trouvent , eux aussi , débilisées encore plus gravement que leurs sociétés.

    LE FRANC CFA ET LA GUERRE ASSYMÉTRIQUE , IMPOSÉS PAR LA FRANCEÁ NOS PAYS TUENT 100 000 FOIS PLUS QUE COVID-19.20,21.

  4. Comme effet boumerang, ces Zélites se trouvent , eux aussi , débilisées encore plus gravement que leurs sociétés.

    Emmanuel Macron a jugé, mercredi 17 février au cours d’une visioconférence avec des dirigeants africains, «inexplicable et intolérable» la lenteur du démarrage de la campagne de vaccination contre le Covid-19 en Afrique, victime de l’inégalité entre Nord et Sud dans l’accès aux vaccins.

    «Nous devons répondre à cette inégalité criante», a déclaré le 17 février le Président Macron en s’entretenant avec ses homologues égyptien Abdel Fattah al-Sissi, sénégalais Macky Sall, sud-africain Cyril Ramaphosa, centrafricain Félix Tshisekedi et comorien Azali Assoumani, ainsi qu’avec le président de la Commission de l’Union africaine Moussa Faki et John Nkengasong, directeur pour l’Afrique des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC).

    Cette réunion visait «à identifier les axes d’effort prioritaires» des pays africains afin de «porter leurs voix» à la visioconférence de vendredi des dirigeants du G7 qui sera consacrée en partie à la crise, a précisé l’Élysée.

    «La lenteur de la campagne de vaccination dans les pays pauvres, en particulier en Afrique, est inexplicable et intolérable», a estimé Emmanuel Macron, et «nous sommes à un moment de vérité si nous voulons agir plus efficacement».

    «La morale et l’intérêt bien compris» le demandent car «si nous n’éradiquons pas sur tout le globe ce virus, il continuera par tourner et faire des variants».

    Cette situation est due au «goulot d’étranglement» dans la production de vaccins au niveau mondial et dans la distribution, selon lui.

    Imposer la transparence sur le prix:

    Pour lui, les priorités sont d’«augmenter les capacités de production» en Afrique, en s’inspirant du «modèle indien», mais aussi d’«imposer la transparence sur le prix des vaccins de la part des industriels».

    En effet, il n’est pas acceptable, selon lui, que certains pays africains achètent plus cher des doses que les pays occidentaux.

    Il a par ailleurs proposé que le G7 s’entende pour donner un «mandat commun» à l’OMS et l’OMC pour «lever les barrières» de l’accès au vaccin, considéré comme un «bien commun».

    Emmanuel Macron a participé ces derniers jours à plusieurs réunions sur ce dossier, avec le directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus, puis avec la Fondation Bill et Melinda Gates ainsi qu’avec les fondateurs de Act-A.

    Ce mécanisme lancé par l’Onu avec le soutien de plusieurs pays vise à faciliter l’accès de tous aux traitements et, via son dispositif Covax, à distribuer au moins deux milliards de doses de vaccins dans près de 100 pays émergents.

    Emmanuel Macron avait estimé fin 2020 que l’accès mondial au vaccin serait «un très bon test» pour un «nouveau multilatéralisme», tout en déclarant craindre que certains pays ne privilégient une «diplomatie du vaccin».

    Plusieurs pays africains ont récemment reçu des premiers lots de vaccins offerts par la Chine.

    EN SOMME,
    Les Zélites en viennent à croire leur récit – oubliant qu’il a été conçu comme une illusion créée pour capter l’imagination au sein de leurs sociétés et afin de les débiliser.

    Comme effet boumerang, ces Zélites se trouvent , eux aussi , débilisées encore plus gravement que leurs sociétés.

  5. There have been numerous generously successful piecemeal military actions taken that ultimate result proof what my godfather once US naval officer said having fought in numerous wars starting with world war 2 is true. Piecemeal military action serve at best to limit opposing military ability to act. To win war we need simultaneously enact decisive military action against terrorists plus those who aid them in every nation of Sahel. That action should be carried out in waves preferably three with intent of leaving no stone unturned. Of course satellite intelligence with real time communication is of utmost importance. As single effort mission is costly but far less costly in finance plus lives in comparison to successful piecemeal actions we have taken. Terrorists seemingly instantly recover from piecemeal military actions upstaging their morale plus recruiting ability .
    To win this war is as it have been for all true wars. There need be sustain military assault that simultaneously annihilate terrorists in every corner of Sahel . Anything less is counterproductive as shown by successful piecemeal military actions recently taken .
    We need continue military buildup that will facilitate successful three wave assault that annihilate terrorists plus allow us to diligently begin upgrading Sahel nation’s living conditions as we build solar plus wind energy network plus inland desalination system across Sahel.

    We need have engineers, university plus high school students females plus males give attention to development of easy wipe cover of multiple solar panels. Cover if possible should increase panel absorption of energy .
    Henry Author Price Jr aka Kankan

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