Situation de Kidal, la gestion : IBK, l’avion présidentiel, le limogeage de SBM, l’Opposition, l’avenir du Mali

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« La priorité pour IBK devrait être Kidal et non des poursuites tous azimuts… », a martelé le Président Boubacar Boubou Dicko du parti Union pour un Mouvement Populaire de Changement (UMPC).
Dans un entretien exclusif qu’il nous a accordé, le Président de l’Union pour un Mouvement Populaire de Changement (UMPC), Dr Boubacar Boubou Dicko, met les pieds dans le plat en fustigeant la gestion actuelle du pays et s’insurge contre ceux-là même qui ont mis le pays à genoux et qui constituent soit disant une Opposition au régime. Donc aux maliens à qui ils ont plus de vingt ans aujourd’hui, menti, volé, spolié, déshonoré
.

Mali Demain : Quelle analyse faites-vous de la gestion d’IBK, huit mois après ?
Absence de lisibilité dans l’action gouvernementale…
Dr Boubacar Boubou Dicko
 : Il est difficile de faire un bilan de la gestion en huit mois, eu égard à l’immensité des défis à relever et à la complexité des problèmes qu’IBK est venu trouver en face. Par rapport aux perspectives et à l’approche, que le gouvernement a pour la résolution de ces questions, il faut reconnaître qu’il n y a aucune lisibilité. La priorité je crois dans les traitements de ces questions devrait être Kidal. Mais malheureusement, nous nous sommes laissé distraire par les poursuites tous azimuts contre les ex putschistes alors que les vrais défis n’étaient pas eux, mais Kidal. Certains en ont tiré une dividende politique mais cela n’a profité ni au Mali, ni à IBK le temps jouant en notre défaveur, l’équation de Kidal s’est davantage corsée.
La composition des gouvernements a été réaliste mais difficilement compréhensible…
Cependant au plan politique, on observe que le Président IBK est demeuré fortement attaché à son discours programme qu’il a soumis à la sanction du peuple malien ; à savoir : – que ce mandat de cinq était pour lui, un mandat de transition qui s’articulait autour de différents points de la feuille de route du gouvernement de transition. Il a poussé cette logique jusqu’à dans la configuration de la composition de ses gouvernements successifs dans le quel il attribuait des ministères de souveraineté à d’autres personnalités qui n’étaient pas du RPM censé détenir la majorité parlementaire. Il faut reconnaître que cela a été très réaliste mais difficilement compréhensible du commun des maliens. Le Président IBK a été élu par un vote populaire incluant certes des votes partisans mais à dominantes citoyennes. D’autres parts, il ne s’est pas fait élire sur la base d’un projet de société d’un quelconque parti mais
bien sur la base de son discours-programme qui tirait sa quintessence du contexte de crise multidimensionnelle que le Mali traversait.
« La majorité  parlementaire de son parti est plus mécanique que populaire… »
En réalité, la majorité  parlementaire de son parti est plus mécanique que populaire. C’est d’ailleurs la raison pour la quelle le RPM s’est résigné à accepter la nomination d’un Premier Ministre issu d’un parti minoritaire. Je crois fermement que le président IBK est fortement gêné par la majorité mécanique de son parti pour avoir les coudées franches de constituer un gouvernement de transition seul capable à faire face aux défis actuels de l’heure. Et cela il y va de l’intérêt de notre pays. Il n’a pas d’autres alternatives que cela.
Mali Demain : Comment réagissez-vous aux incidents graves du 21 mai dernier en tant qu’homme politique et aussi, en tant que patriote?
« Aucune résolution de l’ONU, aucun accord international, ne saurait remettre en cause les prérogatives régaliennes d’une armée nationale… »
Dr Boubacar Boubou Dicko
 : En tant que patriote, j’estime que jusqu’à preuve du contraire, la région de Kidal est une partie du territoire malien et que du point de vue du droit, aucune résolution de l’ONU, aucun accord international, ne saurait remettre en cause les prérogatives régaliennes d’une armée nationale en matière de défense du territoire et de la sécurité des personnes et de leurs biens ou empêcher un Chef du gouvernement de mener librement une mission dans la région de Kidal comme dans toute autre partie du territoire malien. Mais, en tant qu’homme politique, je me dois de me rendre compte  à l’évidence que tel n’est pas le cas malheureusement à Kidal où l’armée malienne est cantonnée, où les groupes armés rebelles sont libres de mouvement et la communauté internationale joue à l’arbitre sans pour autant empêcher les violations flagrantes du droit international, des droits de l’homme et de la dignité humaine dans la plus grande mansuétude.
Dans un tel contexte, tout acte que l’on est emmené à poser doit faire l’objet d’un examen minutieux
Dans un tel contexte, tout acte que l’on est emmené à poser doit faire l’objet d’un examen minutieux en terme de conséquence. Aujourd’hui, le 21 mai reste une date sombre pour les maliens dans la mesure où nous avons été humilié, où nous avons perdu des positions militaires et sur le plan diplomatique, nous avons rendu les choses difficiles. Avec le feed-back, on se rend compte par cette mission du PM Moussa Mara, que le cœur a emporté sur la raison alors que cela devrait être le contraire. Il l’a d’ailleurs bien compris, c’est pour cette raison qu’il s’est hâté à présenter sa démission au Président IBK. Cela dit, les maliens doivent se donner la main dans un élan de sursaut national pour ensemble soutenir les actions de ce gouvernement et comprendre définitivement que la question de l’AZAWAD n’est autre qu’une construction politique qui trouve ses origines dans le vieux projet de l’Organisation des Etats
Riverains du Sahara (OERS).
Mali Demain : Le Président IBK a reçu la classe politique (Mouvance présidentielle et Opposition) mercredi dernier à Koulouba. Qu’avez-vous retenu de cet entretien ? 
Cette approche d’IBK est insuffisante…
Dr Boubacar Boubou Dicko :
 Cette rencontre était basée sur un échange d’information avec l’ensemble de la classe politique : majorité et opposition comprise sur les évènements du 21 mai dernier à Kidal. Je crois que c’est une bonne chose. Mais cette approche est insuffisante. En réalité, IBK doit comprendre que les partis politiques ne pèsent pas au sein de la population malienne. Cette classe politique qui était aux affaires, depuis plus de vingt ans, a déçu le peuple dont elle ne détient plus la confiance. La forte mobilisation à l’occasion des élections passées, n’est pas du fait des partis politiques mais des associations de jeunesse, des associations socio professionnelles et de tous les patriotes maliens qui ont l’amour de ce pays. C’est à eux que le Président IBK doit s’adresser et c’est sur eux qu’il devrait s’appuyer.
IBK devrait organiser autour de lui sa majorité…
Aussi, le Président IBK devrait organiser autour de sa majorité, l’ensemble des associations de jeunesse, de genre et socioprofessionnelle qui seront constituées en mouvements autour de son discours-programme et auquel elles souscriront par une déclaration de politique et des motions sur des sujets d’intérêt général. A travers cette  structure de type faitière organisé, il pourrait fédérer et mobiliser l’ensemble des forces vives de la Nation autour de l’action gouvernementale. Ainsi, il pourrait réaliser sa démarche inclusive du débat national sur les questions clé de sa mandature. Il ne lui sera pas reproché d’avoir tourné le dos à toutes ces forces vives qui l’ont porté au pouvoir et dont il aura encore cruellement besoin s’il veut mener à bien, la tâche à lui, confiée par le peuple malien.

Mali Demain : Que pensez-vous de la démission de SBM ?
SBM a été déchargé des responsabilités qui lui avaient été confiées
Dr Boubacar Boubou Dicko
 : Démissionné ou démission? Je crois plutôt qu’il a été déchargé des responsabilités qui  lui avaient été confiées par le Président de la République. Dans tous les cas, la sortie du gouvernement de Soumeylou Boubèye MaÏga, n’a été qu’une goutte d‘eau face à l’immensité du désastre du 21 mai dernier. A sa place, si j’avais été Ministre de la Défense, je serai parti simplement sur la pointe des pieds et je me serais tu le restant de ma vie par respect au peuple malien.

Mali Demain : De nos jours, votre parti l’UMPC se situe dans quelle mouvance (présidentielle ou Opposition)?
« Notre appartenance à une majorité partisane serait réducteur de la majorité populaire… »
Dr Boubacar Boubou Dicko
 : Nous restons soudés au discours-programme du candidat IBK qui tire sa quintessence du contexte de crise multidimensionnelle et de la feuille de route du gouvernement de transition sous le signe du quel, lui-même à eu à placer son mandat. De  part cette logique, notre appartenance à une majorité partisane serait réducteur de la majorité populaire dont nous nous réclamons et constituons le socle en tant que patriotes. Voilà la différence entre l’UMPC et les autres partis politiques de la place. Vous pourrez le constater au niveau de nos statuts et règlement de notre parti qui est unique en son genre au Mali. Le candidat IBK n’avait-il pas pour slogan : « Le Mali d’abord ? ». Si cela est d‘actualité, le Président IBK lui-même se situe dans la majorité populaire.

Mali Demain : Quel est votre avis sur l’achat de l’avion présidentiel ?
« Ceux étaient en charge de l’acquérir ont fait montre d’amateurisme et de maladresse… »
Dr Boubacar Boubou Dicko
 : En fait, l’acquisition d’un Aéronef pour des raisons de souveraineté est non seulement opportune mais nécessaire. Mais ceux étaient en charge de l’acquérir ont fait montre d’amateurisme et de maladresse dans le montage financier en l’imputant au budget d’Etat alors que pour des raisons de souveraineté, il existe d’autres canaux sur lesquels, on aurait pu s’appuyer pour financer l’achat de l’avion comme par voie de réquisition des compagnies minières. Pourquoi devrait-on s’acharner  sur l’achat d’un avion présidentiel alors que n’importe quel PDG des grandes firmes européennes, en dispose ? Essayons d’être grand pour en pas se prêter  au jeu d’une certaine presse étrangère.
Mali Demain : Que pensez-vous de ceux-là qui aujourd’hui se réclament de l’Opposition alors qu’ils avaient eu à diriger le pays ces vingt dernières années?
L’opposition a intérêt à faire moins de bruit…
Dr Boubacar Boubou Dicko :
 Ils gagneraient à respecter le peuple malien en faisant moins de bruit.
Mali Demain : Comment voyez-vous l’avenir de ce pays ?
Dr Boubacar Boubou Dicko : Je crois à l’avenir du Mali. Nous avons encore le ressort nécessaire pour un grand sursaut national. Et cela ne saurait tarder. In cha Allah !
NB : Cette interview a été reprise suite à la demande de nos nombreux lecteurs.
Propos recueillis par Bokari Dicko

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1 commentaire

  1. Cest qui ca encore ? Comment pouvez vous donner une page entiere de votre jpournal a un parfait inconnu ?Cest une page publicitaire ou quoi ?

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