Le Secrétaire général du Syndicat national des travailleurs des collectivités territoriales (Syntract) explique les raisons de leur grève illimitée entamée depuis le 9 novembre 2020. « Pas question de reprendre le service avant la satisfaction de toutes nos revendications », insiste-t-il.
Mali Tribune : Quelles sont les raisons de la grève illimitée du Syntract?
Seydou Ousmane Diallo : Nous sommes dans une plateforme syndicale d’action commune. Composée du Syndicat libre des administrateurs (Sylmat), le Syndicat des travailleurs de l’administration territoriale (Synac), le Syndicat national des travailleurs des collectivités territoriales et le Comité syndical des agences de développement régional (ADR). Nous sommes 4 syndicats au sein de la plateforme. Nous avons entamé une grève illimitée depuis le 9 novembre dernier. Elle fait suite à 15 jours de grève après préavis comportant 11 points de revendication.
Mali Tribune : Quelles sont les grandes lignes de vos revendications ?
S. O. D. : Nous avons d’abord 4 premiers points relatifs à des primes et indemnités des administrateurs civils et les membres du corps préfectoral. Il y a un 5e point qui concerne la sécurisation des représentants de l’Etat au sein des collectivités, les préfets, sous-préfets, tout l’arsenal de commandement dans les collectivités. Le 6e point concerne les fonctionnaires des collectivités territoriales. Ces fonctionnaires relèvent de l’administration des collectivités. Une catégorie recrutée sur concours par le ministre de tutelle et gérée par lui. Mais ces fonctionnaires sont censés être payés par les collectivités sous prétexte que l’Etat a transféré certaines ressources financières aux collectivités. La réalité est que ces ressources sont insuffisantes. Elles n’existent même pas pour la plupart de nos collectivités. Des communes sont érigées sans aucune ressource financière. Il existe des communes rurales dont l’argent collecté par mois n’atteint pas 100 000 F CFA. C’est-à-dire ne peuvent même pas payer un seul agent des collectivités.
Mali Tribune : Par rapport au 6e point qui énonce des difficultés salariales, qu’attendez-vous des autorités ?
S. O. D. : Nous demandons aux collectivités de nous payer. Conformément aux législations en vigueur, l’Etat donne des subventions aux collectivités. Ces subventions sont inscrites dans le budget de l’Etat pour les collectivités. Donc nous demandons qu’une partie de ces subventions de l’Etat aux collectivités soit consacrée au payement de salaires des travailleurs territoriaux depuis le niveau national. Nous demandons aussi l’ouverture des cadres organiques des services étatiques pour les fonctionnaires des collectivités pour intégrer le cadre de l’administration générale. Nos corps ne peuvent pas être chefs de section, directeurs ou directeurs adjoints parce que nous ne sommes pas cités parmi les corps proposables. Nous voulons une ouverture à ce niveau en plus de l’élaboration d’un plan de carrière.
Mali Tribune : Qu’est-ce que le gouvernement a posé comme acte depuis le début de la grève illimitée ?
S. O. D. : L’Etat a réagi à travers une correspondance pour nous demander de lever le mot d’ordre de grève.
Mali Tribune : Votre réaction ?
S O. D. : Pour notre plateforme, il n’est pas question de reprendre le service avant la satisfaction de toutes nos revendications.
Propos recueillis par
Koureichy Cissé